Remue-méninges
Appellation en anglais
Brainstorming (traduit parfois par l'expression "tempête d'idées").
Autres appellations
Cogitation collective.
Remue-méninge.
Résumé introductif
Le remue-méninges est une stratégie de résolution créative et collective de problèmes.
Stratégies apparentées
Ne pas confondre avec la Tempête des cerveau, le remue-méninges est une stratégie de résolution des problèmes à partir de la technique de collaboration de groupe qu’on retrouve dans les strategies suivantes:
Type de stratégie
La technique du remue-méninges est une microstratégie et peut être considérée comme macrostratégie dans le cadre des activités ayant plusieurs objectifs ou centres d’intérêt.
Type de connaissances
Le remue-méninges est base sur la théorie constructiviste. À partir des connaissances préalables et des aptitudes des apprenants, le Brainstorming tout comme l’apprentissage collaboratif: “s’appuie sur les propositions psychocognitives pour élaborer des démarches d’apprentissage mieux adaptées au fonctionnement cognitif des apprenants, des démarches qui respectent les étapes de l’apprentissage et qui sont calquées sur le processus de traitement de l’information » (Henri et Lundgren-Cayrol, 2000, p.16). Il est généralement utilisé dans les entreprises commerciale et de marketimg lors des ateliers de formation et de mise à niveau, afin d’amener les apprenants à proposer des éléments de réponses sur la base des réponses précédentes et des connaissances antérieures. Les connaissances ainsi visées sont de type conceptual. Thiagarajan et Hourst (2008, p.267) affirment que cette stratégie est particulièrement utile quand les connaissances visées sont essentiellement des concepts ou si le contenu nécessite d'analyser et de résoudre un problème.
Description
Le remue-méninges est une technique de réflexion et de créativité de groupe qui est avant tout une activité de divertissement qui permet de lever des blocages et de produire des idées qui sont ensuite mises à la disposition du groupe. Développé en 1940 par l’américain Alex Faickney Osborn dans son ouvrage intitulé « Applied Imagination: Principles and Procedures of Creative Problem Solving », son raisonnement constructiviste de recherche de groupe idéal repose sur quatre points qui font parti des règles à respecter par les membres du groupe, afin de rendre le groupe plus productif:
-Tout apprenant donne ses idées comme ça lui vient
-On ne juge ni ne classe les idées émises
-Il y a pas d’ordre à respecter pour émettre une idée
-L'idée d’un apprenant peut inspirer un autre
L’approche cognitive du remue-méninges repose ainsi sur la collaboration les membres du groupe et leur réactivité (Anderson & Bower, 1973). Dans le cadre d’une activité d’apprentissage, le Brainstorming aide les apprenants à sortir de leur cadre de référence et à s'ouvrir dans un climat souvent plus détendu, et dans lequel les apprenants se parlent, se confient, changent l'idée qu'ils ont les uns des autres. Un cadre de réflexion où jaillissent les idées des précédentes: c’est la théorie des “noeuds cognitifs” (Anderson & Bower, 1973), ou “la technique d’association d’idées” (Galtier et Delacroix, 2005).
Conditions favorisant l’apprentissage
Le renue-méninges remplit les conditions suivantes permettant de favoriser l’apprentissage:
Activer les connaissances: le renue-méninges est une technique qui permet l’activation des connaissances antérieures. Comme le mentionnent Anderson & Bower (1973), le renue-méninges permet de les activer. Les recherches réalisées par Brown, Tumeo, Larey, & Paulus, (1998); Connolly et al., (1993); Nagasundaram & Dennis, (1993); Paulus et al., (2000) ont permis de démontrer que: “Le fait d'entendre les idées des autres membres du groupe peut activer ou rendre plus accessible des idées qui, sans un indice extérieur, n'auraient pas été activées.”
Motiver les apprenants: Le fait que l’apprenant est actif dans son apprentissage en écoutant les idées des autres membres du groupe influence positivement sa motivation. Il sera prêt à trouver des idées afin de les proposer, ce sera pour lui une sorte de jeu (Pinsonneault, Barki, Gallupe, & Hoppen, 1999).
Intégrer les connaissances: La divergence des idées des membres du groupe dans le renue-méninges permet d’intégrer les nouvelles connaissances (Lamm & Trommsdorff, 1973; Larey & Paulus, 1999).
Niveau d’expertise des apprenants
Le renue-méninges étant une activité nécessitant un effort cognitif dans la collaboration des membres du groupe. Ces derniers doivent avoir les capacités et le niveau requis pour ce type d’activité, ce qui garantirait leur compréhension et leur motivation pendant d’apprentissage. Selon Thiagarajan et Hourst (2008, p.267), les participants doivent avoir un bagage d'expériences et d'idées suffisant (y compris des mauvaises compréhensions et des préjugés).
Type de guidage
Cette activité de groupe qui nécessite une capacité de réflexion étendue et de participation active des membres du groupe sous le guidage l’enseignant. Dans Thiagarajan et Hourst (2008, p.266) on peut lire que dans ce type de stratégie le rôle du présentateur est essentiel pour corriger les conflits cognitifs. Le présentateur conduit une session de « remue-méninges » sur une question ouverte, en y apportant des éléments lorsque cela est approprié. Après le « remue-méninges ». le présentateur en déduit des principes généraux sur le sujet et corrige les idées fausses ou mal comprises (conflits cognitifs).
Type de regroupement des apprenants
Le renue-méninges peut être considéré comme une microstratégie qui détend, libère les esprits des participants formés en groupes de 6, 8 ou 10, et dont la base raisonnement repose sur les règles de fonctionnement du groupe.
Milieu d’intervention
En entreprise tout comme en stage de formation ou de mise à niveau, le renue-méninges peut être utilisé afin d’amener les apprenants à s’exprimer en toute quiétude et sans réserves sur un cas d’exercice. L’objectif n’est pas de créer la solution à un problème, mais à partir des idées précédentes, qu’on puisse déboucher à la résolution du cas.
Conseils pratiques et exemples d’utilisation
Dans Thiagarajan et Hourst (2008, p.267) on trouve un exemple concret d'application de cette stratégie. Cet exemple comprend une série de conseils pratiques sous forme d'étapes à suivre :
- introduire le sujet et informer les participants que vous allez diriger une session de « remue-méninges »;
- si nécessaire, expliquer les règles de base du « remue-méninges »;
- commencer la session de « remue-méninges », en posant une question assez large pour susciter des réponses variées;
- écrire les réponses des participants sur un tableau, en les paraphrasant si nécessaire;
- lorsqu'il y a une baisse dans les réponses, commenter les éléments qui sont déjà au tableau, en les contredisant ou en les défendant;
- clarifier toute divergence ou désaccord;
- à la fin de la session de « remue-méninges », corriger toute mauvaise compréhension et vérifier que des points de vue différents ont été présentés;
- faire un résumé des points essentiels.
Bibliographie
Anderson, J. R., & Bower, G. H. (1973). Human associative memory. Washington, DC: Winston.
Brown, V., Tumeo, M., Larey, T. S., & Paulus, P. B. (1998). Modeling cognitive interactions during group brainstorming. Small Group Research, 29, 495-526.
Connolly, T., Routhieaux, R. L., & Schneider, S. K. (1993). On the effectiveness of group brainstorming: Test of an underlying cognitive mechanism. Small Group Research, 24, 490-503
Galtier, V. & Delacroix, E. (2005). Management & Avenir. Management Prospective Edition. ISSN 1768-5958 DOI 10.3917. p. 72
Lamm, H., & Trommsdorff, G. (1973). Group versus individual performance on tasks requiring ideational proficiency (brainstorming): A review. European Journal of Social Psychology, 3, 361-388.
Larey, T. S., & Paulus, P. B. (1999). Group preference and convergent tendencies in small groups: A content analysis of group brainstorming performance. Creativity Research Journal, 12, 175-184.
Nagasundaram, M., & Dennis, A. R. (1993). When a group is not a group: The cognitive foundation of group idea generation. Small Group Research, 24, 463-489.
Osborn, A. F. (1953). Principles and Procedures of Creative Problem-Solving. Creative Education Foundation
Paulus, P. B., Larey, T. S., & Dzindolet, M. T. (2000). Creativity in groups and teams. In M. Turner (Ed.), Groups at work: Advances in theory and research (pp. 319-338). Mahwah, NJ: Erlbaum
Pinsonneault, A., Barki, H., Gallupe, R. B., & Hoppen, N. (1999). Electronic brainstorming: The illusion of productivity. Information Systems Research, 10, 110-132
Thiagarajan, S., & Hourst, B. (2008). Modèles de jeux de formation: les jeux-cadres de Thiagi. Eyrolles Ed. d'Organisation.
Webographie
Henri, F., & Lundgren-Cayrol, K. (2000). Apprentissage collaboratif à distance: pour comprendre et concevoir les environnements d'apprentissage virtuels. Québec, Canada: Presses de l'Université du Québec. Repéré à http://ebookcentral.proquest.com.tlqprox.teluq.uquebec.ca
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