Autodétermination
L’autodétermination
L’autodétermination est un phénomène conceptualisé du domaine de la psychologie qui se veut centrée sur la réalisation de soi. On conçoit que l’humain à des besoins psychologiques fondamentaux qui, lorsque comblés favorisent le bien-être. De ce fait, toutes les intentions sous-jacentes au fait de combler ces besoins en sont donc teintées. On considère donc que le milieu, l’environnement dans lequel un individu s’accomplit aura un impact important sur son bien-être. Cette atteinte du bien-être aura plusieurs impacts positifs notamment sur la motivation et l’engagement par rapport à une tâche ou une action. Ainsi, dans le domaine de l’éducation, son utilisation aura de grand potentiel quant à la réussite scolaire, l’implication des apprenants dans leur processus d’apprentissage, le décrochage, etc.
La motivation
Selon Fabien Fenouillet (2005), … « on peut dire que la motivation est l'ensemble des forces et des facteurs qui déterminent l'action et le comportement d'un individu pour atteindre un objectif ou réaliser une activité. »
Le continuum des motivations
L’autodétermination est un concept provenant de la psychologie. Celle-ci est à la base une théorie du bien-être et du développement humain. On la considère dans plusieurs domaines, notamment en éducation et au travail lorsqu’il est question de motivation et d’efficacité. Celle-ci vise tout d’abord à distinguer plusieurs types de motivations. Plusieurs études sur l’autodétermination permettent d’ailleurs de déterminer les types de motivations les plus efficaces. Ces différentes motivations sont inscrites dans un continuum de l’autodétermination selon deux critères distinctifs, soit la motivation autonome ou encore la motivation contrôlée cette dernière faisant surtout état des éléments externes à la personne concernée. Ainsi, les motivations autonomes sont plus autodéterminées que les motivations contrôlées. Au départ, on distinguait seulement deux types de motivation, soit la motivation intrinsèque et extrinsèque. Par ailleurs, le continuum permet de nuancer davantage et de mieux qualifier les types de motivation.
La motivation autonome comprend la motivation intrinsèque celle-ci fait référence à une motivation intériorisée reliée au plaisir, à l’envie, au dévouement ou pour satisfaction personnelle (Forest,2008). La réalisation des différentes tâches est normalement plus aisée et dans l’agrément. Plusieurs études tendent d’ailleurs à démontrer que ce type de motivation permet une meilleure efficacité. Toujours dans les motivations autonomes, on retrouve la motivation identifiée. Celle-ci réfère à l’importance accordée à la tâche effectuée ou encore aux valeurs soutenues par la personne face à une tâche qui serait en lien avec ses convictions.
Toujours sur le continuum de la motivation, les motivations dites contrôlées forment le deuxième groupe. On peut donc y trouver la motivation introjectée. Celle-ci est en fait lié à la performance, à la valeur qu’une personne se fixera en fonction des facteurs externes. Les personnes favorisant ce type de motivation ont besoin de sentir qu’ils sont les meilleurs, qu’il ne travaille pas pour rien. La motivation extrinsèque est la moins autodéterminée d’entre tous. Elle se distingue par la recherche de récompense ou encore de conformité. Faire quelque chose qui socialement à la cote ou encore un travail pour le salaire.
L’amotivation est un état où il y a absence de motivation. La personne se trouve à n’avoir aucun intérêt ou motivation provenant de son environnement ou de sa propre personne.
Trois besoins fondamentaux
Les motivations autodéterminées sont donc recherchées et les experts en la matière tentent de les stimuler pour augmenter la motivation, l’efficacité, freiner le décrochage, etc. Une façon de faire est de satisfaire trois (3) besoins fondamentaux. Ces besoins sont : l’autonomie, le sentiment de compétence et l’appartenance (affiliation aux pairs). On peut donc lors de conception de formations tenter d’optimiser ou de satisfaire ses besoins pour en récolter plus de motivation autodéterminée de la part de nos participants (Forest 2008).
L’autonomie : Celle-ci suppose que l’individu est en mesure de s’approprier de décider d’une action.
Sentiment de compétence : Le sentiment de compétence réfère généralement au sentiment d’efficacité sur son environnement.
L’affiliation : Le sentiment d’appartenance. Le besoin de faire partie d’un groupe que l’on apprécie.
Concrètement, selon la théorie de l’autodétermination, un apprenant, un travailleur ou toute autre personne a besoin d’autonomie lors de l’accomplissement de ses tâches.
Celui-ci doit se sentir compétent dans ce qu’il entreprend et devra faire partie d’un groupe auquel il s’identifie pour favoriser son bien-être. Cela permettrait l’augmentation de la motivation autodéterminée et rendrait le travail plus efficace.
La théorie de l’autodétermination stipule qu’un manque pour l’un des besoins cités précédemment comporterait un risque pour le bien-être.
L’impact des besoins fondamentaux
Les milieux permettant de combler les trois besoins psychologiques fondamentaux auraient des biens faits sur la motivation intrinsèque. La revue québécoise de psychologie site l’un des ouvrages de Ryan qui démontre également des biens faits sur la santé physique, psychologique et l’intégration culturelle de l’assouvissement de ces besoins. De plus, comme le stipulent dr. Edward Deci et dr. Richard Ryan dans leur conférence en 2019, notre système scolaire tel qu’il est construit se réfère très peu à l’assouvissement de ces besoins fondamentaux et à l’atteinte du bien-être pouvant amener à la motivation intrinsèque. En effet, les étudiants ont très peu le désir d’accomplir leur programme sans motivation externe ou motifs provenant de leur environnement immédiat. Pourtant, selon plusieurs études, l’engagement et la motivation représentent une avenue prometteuse pour la réussite scolaire.
Bibliographie
Fenouillet, F. (2005) La motivation : perspectives en formation, Dans Recherche en soins infirmiers, no4 (N° 83), pages 100 à 109 URL : https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2005-4-page-100.htm#
Forest J., A. Mageau G., (2008) La motivation au travail selon la théorie De l’autodétermination, Psychologie Québec, Dossier volume 25, numéro 05, septembre 08, URL : http://www.mapageweb.umontreal.ca/mageaug/articles/forest_mageau_2008_dissemination%20paper.pdf
Laguardia J.G., Ryan. R.M, Revue québécoise de psychologie, vol. 21, no. 2, 2000, p281-304. URL : http://selfdeterminationtheory.org/SDT/documents/2000_LaGuardiaandRyan_Personalgoals-French.pdf
Chekour M. , R. Chaali, M. Laafou, R. Janati-idrissi, ( avril 2015) Impact des théories de la motivation sur l'apprentissage dans le contexte scolaire, Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Ingénierie Pédagogique École Normale Supérieure de Tétouan,Maroc URL : https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a1504c.htm#:~:text=R%C3%A9sum%C3%A9%20%3A%20La%20motivation%20est%20l,le%20processus%20de%20l'apprentissage
Webographie
Deci, E. et Ryan, R. (2019), Plenary by Prof. dr. Edward Deci and Prof. dr. Richard Ryan @ SDT2019,
URL :https://www.youtube.com/watch?v=SpTYTDelrcA&t=1627s&ab_channel=CenterforSelf-DeterminationTheory
:Proposition d'une section webographie avec le lien suivant: Ahehehinnou, P. C. (2019, 28 janvier). Les différents types de motivation selon la théorie de l’autodétermination. Consulté à l’adresse http://rire.ctreq.qc.ca/2019/01/les-differents-types-de-motivation-selon-la-theorie-de-lautodetermination/ Cet article permet d'approfondir les connaissances concernant les différents types de motivation tout en vulgarisant les principes de la théorie de l'autodétermination.