"Travestie"
Source de l’histoire
Durant l’un de mes stages, dans une école secondaire j’ai observé une situation entre mon enseignant associé et un élève qui vivait plusieurs conflits sociaux.
Protagoniste
Une relation de confiance étant établie entre l’enseignant et élève, celui-ci allait se confier et parler des situations qu’il vivait autant à l’école qu’en dehors de l’établissement scolaire. Cet élève semblait être travesti par son physique et sa façon d’agir. Mon enseignant associé ayant 20 ans de carrière à l’époque savait qu’il ne pouvait pas intervenir seul dans ce cas. Alors, une psychologue intervenait aussi auprès de l’élève.
Voici ce qui s’est passé
Au tout début, mon enseignant associé écoutait l’élève et réglait quelques conflits mineurs qui survenaient avec d’autres élèves. En aucun cas, l’enseignant n’a abordé le sujet de travesti ou de sexualité avec l’élève, car il n’était pas à l’aide. Mais de plus en plus, l’élève s’affichait en se maquillant et en se teignant les cheveux. Alors, certaines situations frôlaient l’intimidation et les menaces verbales. N’acceptant pas cela de la part des autres élèves, l’enseignant a fait des rencontres avec la direction. Ce dernier a même organisé une rencontre avec le policier scolaire de l’école pour offrir un milieu d’éducation adéquat à l’élève. Sans trop de résultats, l’enseignant continuait à écouter l’élève. Par contre, un matin, les bruits circulaient dans l’école qu’un élève avait publiée des photos de lui sur les réseaux sociaux et qu’il était habillé en fille et il voulait que le plus de personnes possible le voit. Après avoir lui-même validé les rumeurs de corridor sur Facebook, l’enseignant a constaté que l’élève s’affichait depuis déjà un moment. De plus, il acceptait toutes les demandes d’invitation d’ami Facebook. Il écrivait même dans ses publications de lui laisser des commentaires sur son nouveau «look». Alors, l’enseignant s’est questionné sur ce qu’il devait faire et s’il devait continuer ses interventions aussi personnel avec l’élève. Il a constaté qu’il donnait beaucoup de temps et d’énergie à cet élève.
J’ai décidé de placer cette situation avec la valeur de l’universalisme puis que l’égalité des droits est ici en cause. L’élève a dans cette situation des droits comme celui de se vêtir comme il le souhaite, mais il doit aussi assumer ses droits. L’enseignant a aussi le droit d’arrêter ses interventions et de laisser la psychologue et la direction intervenir dans cette situation puisqu’il ne semble plus à l’aise de le faire. Les autres élèves de la classe ont aussi le droit d’avoir un soutien de l’enseignant. Le temps passé avec l’élève en question n’est pas du temps pour des questions ou pour consolider les apprentissages des autres.
Question
1. Comme enseignant, est-ce que vous auriez continué à intervenir auprès du jeune et pourquoi ? 2. Est-ce que vous auriez été à l’aise de parler du sujet du travesti avec l’élève et ses parents ? 3. Est-ce que l’enseignant aurait pu demander au jeune de ne plus s’afficher sur les réseaux sociaux et à l’école ? 4. Est-ce que la direction aurait dû intervenir dans cette situation ? 5. Est-ce que l’enseignant aurait dû intervenir d’une autre façon avec l’élève ? 6. Comment la situation aurait-elle pu être réglé et pourquoi?