"Le participe passé employé avec avoir s’accorde…? "
Source: C’est une histoire que j’ai moi-même vécue.
Protagoniste: Mon enseignante de français à ma première année de secondaire est celle qui déclenche le dilemme et ce sont les élèves de ma classe et moi qui vivons le conflit de valeurs.
Voici ce qui s’est passé… Nous sommes au mois d’octobre de notre première année au secondaire. Nous sommes déjà plus à l’aise dans cette grande école, nous ne sommes plus autant intimidés par les «plus vieux», et nos professeurs ne sont pas aussi sévères et autoritaires que ce que nous avaient décrit nos enseignants de 6e année. Enfin, sauf notre «prof» de français... Depuis quelques jours déjà, nous voyons les participes passés: la bête noire du français. Je m’en sors très bien, heureusement, parce que notre enseignante a des manières peu orthodoxes pour «aider» mes collègues qui ne connaissent toujours pas la règle du participe passé employé avec avoir. En effet, à chaque début de cours, elle sélectionne les membres — notoires — de mon groupe qui ne la connaissent pas encore, leur demande de se lever et de la réciter devant nous tous. La plupart réussissent à peine à balbutier quelques mots tellement ils sont pétris par l’angoisse. Lorsqu’ils mettent trop de temps à répondre, notre enseignante leur lance une craie par la tête, ce qui fait fuser des rires nerveux, le reste de la classe étant soulagé de ne pas être la cible, cette fois-ci, de ses projectiles. Comble de l’humiliation, notre enseignante demande ensuite à un de ses élèves «chouchous» de réciter la règle complète, ce qu’il fait évidemment parfaitement, au grand dam des malheureux précédents. L’atmosphère de la classe est toujours très tendue durant ce petit show que nous offre l’enseignante et dont certains d’entre nous paient les frais. Tous les élèves se sentent mal: ceux qui ne connaissent pas la règle et qui se font humilier à presque tous les jours (cette situation a duré pendant près de deux mois), autant que ceux qui la connaissent et qui sont forcés de participer à l’humiliation de leurs amis. Quand nous sortons de la classe, c’est comme une bouffée d’air frais, mais nous savons tous qu’elle n’est que temporaire, car le jour suivant, le cirque recommence inévitablement… Entre nous, nous nous révoltons tous de ses méthodes, mais que pouvons-nous faire…? Nous sommes les petits nouveaux et nous voulons tous faire profil bas, ne pas trop attirer l’attention… Personne ne veut s’attirer les foudres, ou dans ce cas-ci, les craies, de notre enseignante… À qui en parler?
Questions 1) Est-ce que cette méthode d’enseignement favorise la réussite de tous? le respect de soi? 2) Est-ce qu’une atmosphère de classe encourageant la compétition, la rivalité, la soumission, est un bon climat d’apprentissage? 3) Aurais-je (ou aurions-nous) dû dénoncer mon enseignante auprès de mes autres enseignants ou auprès de la direction? 4) Est-ce que les méthodes pédagogiques de cette enseignante vous semblent acceptables? 5) Quelles autres méthodes aurait-elle pu utiliser pour aider ses élèves en difficulté? 6) Pensez-vous que ces élèves soient sortis de cette expérience avec des traumatismes?