"Enseigner, intégrer, aider.. Jusqu'à quel point?"
SOURCE DE L’HISTOIRE Cette a été vécue par une amie à moi qui enseigne dans une classe en intégration sociale pour des adultes ayant une déficience intellectuelle (ci-après nommée D.I.).
PROTAGONISTE Mademoiselle K est une éducatrice spécialisée de formation qui a un poste d’enseignante dans une classe spéciale au Centre d’Éducation des Adultes pour 41 élèves, âgés de 21 ans et plus, présentant une D.I. et ayant un niveau scolaire entre la prématernelle et le secondaire 3. L’équipe est composée de deux enseignantes et d’une éducatrice. Leur mission est d’offrir le maintien des acquis académiques, une stabilité et un espace d’intégration sociale et communautaire à ces gens.
VOICI CE QUI S’EST PASSÉ L’histoire se passe sur un an et demi. Mademoiselle K avait dans sa classe Monsieur X, un homme de 57 ans ayant une D.I. moyenne. Monsieur X était un homme imposant, grand et costaud. Habituellement de nature agréable, Monsieur X commence à présenter certains signes d’agressivité et participe moins bien aux activités. Mademoiselle K se rend compte qu’elle est au cœur de ce changement d’attitude car Monsieur X réagi négativement lorsqu’elle est avec d’autres élèves. Elle se retire des interventions concernant Monsieur X, en accord avec son équipe, afin de diminuer le stress qu’elle semble lui causer. L’équipe tente plusieurs interventions adaptées à la D.I. de Monsieur X. Il nie sont diagnostique et se considère supérieur aux autres élèves. Monsieur X devient intimidant. Son comportement, additionné à sa physionomie imposante, fait peur à ses pairs. Par contre, il avait encore des bons jours. Des rencontres entre l’équipe de l’école et le Centre de Réadaptions (ci-après nommé C.R.) où Monsieur X est suivi ont lieu à quelques reprises. Il est exclu temporairement du groupe quelques fois. Mademoiselle K comprend que Monsieur X est amoureux d’elle. Il est très jaloux des autres élèves. Monsieur X sait que Mademoiselle K a un conjoint et qu’il travaille pour une compagnie d’éoliennes. Il devient provocateur, appelle Mademoiselle K « chérie », utilise des pronoms possessifs en parlant d’elle et réagis avec colère lorsqu’il voit des choses en lien avec les éoliennes. Il était de plus en plus désorganisé. Il devient paranoïaque, impoli et menace directement Mademoiselle K. Il est suspendu une semaine. À son retour, il reprend rapidement ses mauvais comportements. Il est finalement renvoyé de l’école, à contre cœur l’équipe admet avoir fait tout son possible. Mademoiselle K apprendra plus tard que le dossier Monsieur X au C.R. faisait état d’une situation identique arrivée dans une autre ville et qu’en plus de sa D.I., il était diagnostiqué personnalité antisociale avec trouble de l’attachement. L’équipe scolaire n’a pas accès à ses informations quand un nouvel élève arrive dans la classe.
QUESTIONS 1. À la place de l’équipe scolaire, auriez-vous exclu Monsieur X plus tôt? Pourquoi? 2. Compte tenu de la raison d’être de cette classe, auriez-vous plutôt poursuivi l’intervention auprès de Monsieur X, sachant qu’en le renvoyant vous alliez à l’encontre de la mission? 3. Pensez-vous que l’équipe a mis en danger la sécurité des autres élèves et la leur en attendant si longtemps? 4. À quel niveau se situe selon vous la responsabilité du C.R. dans cette situation? 5. Pensez-vous que l’équipe scolaire devrait toujours savoir l’historique psychiatrique des élèves ou que cela risque plutôt de biaiser leurs interventions et attitudes?