Discussion:Guide de la délibération éthique
"L'ancienneté en milieu scolaire" De ted6210 Aller à : navigation, rechercher Source de l’histoire : L’histoire suivante s’est déroulée lors de mon stage 2 en orthopédagogie dans une école primaire.
Protagoniste : En début d’année, l’orthopédagogue fait une évaluation des besoins des élèves de l’école afin de sélectionner ceux qu’elle va suivre durant l’année. Elles sont deux orthopédagogues dans l’école. Une avec beaucoup d’ancienneté et une qui commence dans ce domaine. Celle avec plus d’ancienneté est responsable de faire le dépistage puisqu’elle a une tâche à 80 % et l’autre à 20 %. Voici ce qui s’est passé… Suite au dépistage dans les classes, l’orthopédagogue en question revient à son bureau afin de faire la compilation et l’analyse des données recueillies. Elle est responsable de sélectionner les élèves ayant besoin du service en orthopédagogie. Celle-ci m’explique qu’elle choisit toujours les élèves qui sont le plus en difficulté puisqu’elle est à 80 % de tâche ce qui lui permet de les voir régulièrement. Ainsi, celle qui est à 20 % suit les élèves avec des difficultés moins importantes puisqu’elle est présente seulement 2 journées par semaine. Lors de l’analyse des dossiers elle dit des commentaires comme : « Elle je veux continuer de la suivre, elle n’est pas dérangeante et travaille bien », « Ha lui, si je pouvais je donnerais son dossier à l’autre orthopédagogue il n’écoute jamais et ne fait pas la tâche demandée ». En après-midi, la directrice de l’école vient la voir au bureau afin de lui expliquer qu’il y aura un nouveau dans l’école. Elle lui explique brièvement le portrait de l’élève et lui laisse le dossier. L’orthopédagogue ne semble pas trop emballé de le suivre cette année puisqu’il a beaucoup de problèmes académiques et semble avoir un milieu familial peu coopérant. Lorsque la directrice sort du local, elle me dit : « Je ne vais pas regarder le dossier j’en sais déjà assez pour savoir que je ne veux pas le suivre cette année ». Elle place donc le dossier sur la pile de sa collègue sachant très bien que le suivi aurait été plus rigoureux avec elle ce qui l’aurait aidé à progresser plus facilement. Questions 1). Si vous aviez été l’orthopédagogue en question auriez-vous agi ainsi ? Non, certainement pas. Premièrement, l’orthopédagogue avec de l’ancienneté émet des préjugés à l’endroit des élèves en difficultés. Elle leur porte des étiquettes et elles démontrent que ses valeurs en éducation sont contestables. Moi, si j’étais cette orthopédagogue, j’aurais fait des excuses à ma collègue et à la directrice de l’école et j’aurais apportées des solutions pour que le tri des dossiers soit équitable. 2). En tant que stagiaire qu’est-ce que vous auriez fait ? Je crois que j’en aurais parlé avec la nouvelle orthopédagogue afin de lui signifier mon appui face à la situation et si elle consultait la directrice à ce propos, je validerais ses dires. La situation doit être signalée car des changements s’imposent. L’enseignant se doit d’être avisé. 3) Trouvez-vous que c’est correct d’agir comme ça ? Non, malheureusement des personnes qui sont dans le domaine depuis plusieurs années, avec une vision effritée de l’enseignement, sont portées à ménager leur responsabilité et leur tâche, se disant que les jeunes enseignants peuvent le faire et qu’eux, en tant qu’enseignants expérimentés ont le pouvoir d’en décider ainsi. 4). Est-ce que ces motifs sont valables pour prendre une telle décision ? Aucun motif n’est valable pour diminuer ses tâches de travail en faisant faire le boulot par d’autres. 5). Est-ce que ça devrait être à la direction de choisir qui suivra les élèves afin d’éviter une situation comme celle-là ? Oui, effectivement c’est le rôle de la direction qui doit être ferme envers les enseignants qui ont de l’ancienneté afin que la relève enseignante ne soit pas pénalisée dans ce genre de situation. 6). Selon vous, est-ce un abus de pouvoir ? Un réel abus de pouvoir. Ce n’est pas parce que tu es enseignant depuis plusieurs années que tu dois abuser avec quelque pouvoir que ce soit, des jeunes enseignants qui méritent leur chance et qui sont l’avenir en éducation. De toute façon, l’abus de pouvoir ne fait pas parti de l’éthique professionnelle en enseignement, ni des valeurs éducatives.
