Différences entre versions de « Auto-évaluation »

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''Self-assessement/self-evaluation''
 
''Self-assessement/self-evaluation''
  
Selon Tejeiro et al. (2012), les auteurs anglo-saxons distinguent ces deux termes comme suit :  
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Selon Tejeiro et al. (2012), les auteurs anglo-saxons distinguent ces deux termes comme suit : <br />
* Élément de la liste à puces
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Self-assessement : processus d’évaluation formative qui permet à l’étudiant de porter un jugement sur son apprentissage afin d’identifier ses forces et ses faiblesses sur lesquelles il se basera pour améliorer ses compétences (Andrade & Boulay, 2003; Goodrich, 1996; Gregory & al., 2000; Hanrahan & Isaacs, 2001; Paris & Paris, 2001; Tan, 2008).  
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* ''Self-assessement'' : processus d’évaluation formative qui permet à l’étudiant de porter un jugement sur son apprentissage afin d’identifier ses forces et ses faiblesses sur lesquelles il se basera pour améliorer ses compétences (Andrade & Boulay, 2003; Goodrich, 1996; Gregory & al., 2000; Hanrahan & Isaacs, 2001; Paris & Paris, 2001; Tan, 2008).  
* Élément de la liste à puces
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Self-evaluation : processus d’évaluation qui amène l’apprenant à effectuer un jugement sommatif à propos de son travail et cette évaluation entraine l’assignation d’une note (Andrade et Du, 2007, cité par Tejeiro et al., 2012).
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* ''Self-evaluation'' : processus d’évaluation qui amène l’apprenant à effectuer un jugement sommatif à propos de son travail et cette évaluation entraine l’assignation d’une note (Andrade et Du, 2007, cité par Tejeiro et al., 2012).
  
 
== Stratégies apparentées ==
 
== Stratégies apparentées ==
  
La démarche de l’auto-évaluation peut être utilisée en concert avec d’autres stratégies semblables, plus spécifiquement l’évaluation par les pairs (aussi connue sous co-évaluation) et l’évaluation de l’enseignant : ''« La capacité à s’auto-évaluer peut s’enrichir également des apports d’une démarche de co-évaluation avec les pairs ou l’enseignant, celle-ci favorisant le développement de l’esprit critique, de la connaissance de soi, de l’empathie avec les pairs et de l’autonomie »'' (Rémond et Guimard, 2012, p. 25).
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Voici deux modalités apparentées à l’auto-évaluation, permettant d’impliquer l’apprenant dans son apprentissage et de favoriser sa réflexion au sujet de son fonctionnement face à une catégorie de tâches ou de situations (Allal, 1999 ; Allal & Michel, 1993, cité par Allal, 2002).<br />
  
Ces deux stratégies (évaluation par les pairs et par l’enseignant) sont semblable dû au but et à la définition de l’évaluation, mais ce sont évidemment les acteurs qui amènent la rétroaction qui diffèrent.  
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* '''L’évaluation mutuelle''' : deux ou plusieurs apprenants évaluent leurs productions et/ou leurs procédures respectives ou conjointes, en se servant éventuellement d’un référentiel externe.
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* '''La coévaluation''' : l’apprenant confronte son auto-évaluation à l’évaluation réalisée par l’enseignant; les appréciations de chacun peuvent être basées ou non sur un référentiel externe. <br />
  
Le portfolio est une microstratégie en soi et est un moyen de conduire une auto-évaluation :
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Voici quelques stratégies apparentées à la stratégie d’auto-évaluation :  
  
''L’autoévaluation peut se réaliser au moyen du portfolio, dossier d’apprentissage regroupant les savoirs et savoir faire des élèves et permettant à l’élève de juger de ses progrès. Le portfolio et plus largement l’autoévaluation visent à ce que l’élève donne du sens à son travail et puisse être en mesure de juger par lui-même de ses progrès et des étapes nouvelles à franchir. En apprenant à évaluer ses productions, l’élève est susceptible de devenir plus actif dans ses apprentissages, de développer des capacités d’analyse et d’accroître sa motivation à apprendre (Rémond et Guimard, 2012, p. 25).''
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* '''Évaluation formative''': Évaluation qui a lieu durant tout le processus d’enseignement-apprentissage ayant comme principal objectif de surveiller le processus d’apprentissage et ainsi de faire les ajustements nécessaires au programme éducatif (Ibabe & Jauregizar, 2009). 
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* '''Évaluation sommative''' : Évaluation qui a lieu à la fin d’un programme éducatif qui a pour but de mesurer l’apprentissage (Ibabe & Jauregizar, 2009).
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* '''Évaluation diagnostique''' : Évaluation effectuée en début du cours ou du programme d’enseignement apprentissage qui permet à l’apprenant de se rappeler ses expériences « théoriques-pratiques »antérieur dans le but de résoudre des problèmes dans auxquels il est confronté (Jammoul, 2013).
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* '''Portfolio''' : Dossier d’apprentissage regroupant les savoirs et savoir-faire des élèves et permettant à l’élève de juger de ses progrès (Rémond et Guimard, 2012, p. 25).C’est une stratégie qui permet à l’apprenant d’effectuer un suivi sur ses apprentissages en lui permettant de réguler ceux-ci en portant une réflexion sur ses accomplissements (Thomas, Martin, Pleasants, 2011).  <br />
  
 
== Type de stratégie ==
 
== Type de stratégie ==
L'auto-évaluation est une microstratégie.
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L'auto-évaluation est une microstratégie, car elle est considérée comme une composante des activités d’enseignement-apprentissage d’un cours ou d’un programme de formation.  
  
 
== Types de connaissances  ==
 
== Types de connaissances  ==
  
L’auto-évaluation est une stratégie métacognitive visant la connaissance de soi pour être en mesure d’améliorer son apprentissage. Le principe de métacognition est de prendre conscience de ses propres processus cognitifs, l’auto-évaluation est une stratégie se conformant textuellement à ce principe. Tel que St-Pierre (2004) le mentionne, ''« l’élève doit pouvoir situer l’état de sa progression, identifier ses points forts, ceux qui restent à améliorer et les pistes pour le faire, autant sur le plan de ses productions que celui de ses démarches »'' (p.33). En prenant conscience de ces différents points et de son propre processus de réflexion, les élèves ''« sont mieux équipés pour utiliser les compétences cognitives nécessaires pour mener à bien une tâche ou atteindre un objectif »'' (Rolheiser, Bower et Stevahn, 2000, cité par Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007, p.2).
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Ce sont les processus métacognitifs qui sont au cœur même de la démarche active d’auto-évaluation (Allal, 1999, cité par Rémond et Guimard, 2012). C’est en fait l’implication active de l’élève dans le processus d’évaluation qui peut favoriser le développement des composantes métacognitives d’une compétence et la mise en valeur des composantes socioaffective et motivationnelle (Allal, 2002). Selon Jean Cardinet (1988, cité par Pillonel et Rouiller, 2013), l’apprentissage de l’auto-évaluation constitue le moyen essentiel permettant à l’élève de dépasser un simple savoir-faire non réfléchi, purement opératoire, pour accéder à un savoir-faire réfléchi grâce auquel il peut intervenir et agir consciemment. <br />
  
La stratégie de l’auto-évaluation peut-être utilisée dans n'importe quels champs disciplinaires. Selon une recension des recherches conduite sur l’auto-évaluation de Falchivok et Boud (1989), des exercices d’auto-évaluation ont été rapportés dans les domaines des arts, des sciences et des sciences sociales. Voici quelques exemples de domaine plus précis que l’auto-évaluation a été utilisée : la psychologie éducative, le droit, la médecine, la science politique, la chirurgie générale, la langue seconde, l’histoire, etc.
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C’est par la réflexion, se produisant lorsque les élèves réfléchissent à la façon dont leur travail répond à des critères établis, que les élèves analysent l’efficacité de leurs efforts et planifient leur amélioration (Rolheiser, Bower et Stevahn, 2000, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007). <br />
  
 
== Description ==
 
== Description ==
  
Bien qu’il soit difficile de retracer l’origine exacte de l’auto-évaluation, les pratiques en matière d’évaluation ont commencé à évoluer au cours des dernières années avec l’utilisation de nouvelles stratégies et l’auto-évaluation s’est montré être un outil efficace utilisé par le personnel enseignant (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007, p.1).
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Selon le ministère de l’Éducation de l’Ontario (2002 ; 2007), l’auto-évaluation est l’évaluation par l’élève de ses propres progrès en matière de connaissance, de compétences, de processus ou de comportements (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2002, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007). <br />
  
L’auto-évaluation des élèves peut être défini en tant que :
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L’auto-évaluation est une habileté à travailler dans le cadre d’une pédagogie authentique à visée formative, car elle vise à aider les apprenants à réguler leurs apprentissages et donc à les responsabiliser afin qu’ils deviennent plus autonomes (Scallon 2007, cité par Rémond et Guimard, 2012). Le but premier de l’auto-évaluation est donc que l’apprenant apprenne à autoévaluer ses connaissances et à autoréguler ses processus d’apprentissage, afin d’augmenter son autonomie et sa motivation intrinsèque (Ibabe et Jauregizar, 2010). <br />
  
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'''Une stratégie pour l’apprenant :''' <br />
  
''processus par lequel l’élève recueille des données et réfléchit à son propre apprentissage…[c’est]l’évaluation, par l’élève, de ses propres progrès en matière de connaissances, de compétences, de processus ou de comportement. L’autoévaluation donne à l’élève une conscience et une compréhension accrue de lui-même ou d’elle-même en tant qu’apprenant ou apprenante'' (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2002, cité par Ministère de L’Éducation de l’Ontario, 2007, p.1).
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* L’auto-évaluation est une stratégie qui donne à l’élève une conscience et une compréhension accrue de lui-même ou d’elle-même en tant   qu’apprenant ou apprenante. Cette stratégie amène l’élève de recueillir des données qui lui permettent de réfléchir à son propre apprentissage (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2002, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007, p.1). En effet, cette stratégie responsabilise les apprenants à l’égard de leur propre apprentissage en raison du nombre accru de possibilités d’autoréflexion, elle favorise l’aptitude des apprenants à la pensée critique et améliore l’aptitude à la résolution de problèmes (ministère de l’Ontario 2007, cité par Jammoul, 2013, p.5). Ibabe et Jauregizar (2010) expliquent que le fait d’évaluer les perceptions de l’apprenant sur un sujet après que celui-ci ait été couvert en classe aide l’apprenant à devenir conscient de ces propres perceptions du travail effectué et au sujet des aspects sur lesquels il n’a pas encore une idée claire. Il est toutefois à considérer que certains apprenants, plus novices, peuvent avoir une évaluation erronée sur leur apprentissage parce que ceux-ci manquent de compétences cognitives leur permettant d’intégrer l’information sur leurs capacités (Ross, 2006, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007). <br />
  
Il existe différentes méthodes pour utiliser l’auto-évaluation, mais le point commun dans n’importe quelle de ces stratégies pour s’assurer de sa mise en œuvre efficace est que l’enseignant est au ''« centre de l’auto-évaluation, fixe les règles que les apprenants se doivent de respecter afin d’accomplir la tâche »'' (Jammoul, 2012, p.5).
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* Selon Allal (1999, citée par Rémond et Guimard, 2012), l’apprenant peut participer de façon active à l’évaluation de ses productions et à l’examen des procédures ou des stratégies qu’il a utilisé pour y parvenir et éventuellement pour les améliorer. En effet, Ibabe et Jauregizar (2010) sont de cet avis et estiment que l’auto-évaluation, utilisée comme outil pour améliorer l’autorégulation, a été identifiée comme étant une façon de faire participer l’apprenant dans l’identification des standards et des critères qu’il doit appliquer dans son travail. En effet, ces auteurs expliquent que des recherches ont démontré que les réalisations des étudiants s’améliorent lorsque ceux-ci comprennent les objectifs d’apprentissages et les critères d’évaluation, leur permettant alors de porter un regard sur leur performance (Boston, 2002 ; Fontana et Fernandes, 1994, cités par Ibabe et Jauregizar, 2009).<br />
  
Certaines problématiques sont associées à l’auto-évaluation. Malgré que les règles peuvent sembler clairement définies, il est possible que la méthode fonctionne moins bien pour certains étudiants. Certains apprenants peuvent avoir une évaluation erronée sur leur apprentissage. Par exemple, les jeunes enfants ''« peuvent surestimer leur travail parce qu’ils manquent de compétences cognitives leur permettant d’intégrer l’information sur leurs capacités et qu’ils ont davantage tendance à prendre leurs désirs pour des réalités'' (Ross, 2006) » (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007, p.4). Une étude de Miller (2012) va plus loin et indique que généralement, il est possible d’observer que les apprenants plus faibles surestiment leur travail et que les apprenants plus forts sous-estiment le leur (p.5). De plus, généralement l’auto-évaluation est utilisée pour une évaluation formative, mais elle peut être utilisée de manière sommative. Dans ce cas, ''« les élèves plus âgés risquent également de surestimer leur travail s’ils pensent que leur autoévaluation a une influence directe sur leurs notes »'' (Ross, 2006, cité par Minitère de l’Éducation de l’Ontario, 2007, p.4).
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* Enfin, Allal (1999, cité par Rémond et Guimard, 2012) explique que la démarche active d’auto-évaluation permet à l’apprenant de développer des conduites plus réfléchies dans les tâches scolaires, mais plus largement d’acquérir pour le futur et hors du cadre de l’école une capacité à se donner des projets, rechercher des moyens pour les réaliser, contrôler son avancement vers les buts fixés, tirer parti des ressources à disposition y compris les possibilités d’interactions sociales, ajuster ou réorganiser ses démarches et transformer ses projets.<br />
  
Puisque l’enseignant est au centre du processus d’auto-évaluation, il est important pour lui de bien adapter la démarche face aux groupes qu’il fait face. Les premières étapes constituent généralement l’apprentissage de l’auto-évaluation aux élèves et l’élaboration des objectifs et des outils d’évaluation.
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'''Une stratégie pour l’enseignant:''' <br />
  
Voici deux exemples de démarche suggérés dans la littérature :
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* Selon Jammoul (2013), l’enseignant est au centre de l’auto-évaluation, car c’est lui qui fixe les règles que les apprenants se doivent de respecter afin d’accomplir la tâche. Ce chercheur stipule que l’auto-évaluation est efficace si ces règles à atteindre sont clairement définies au préalable, avant l’action. L’enseignant peut donc profiter de l’auto-évaluation parce qu’elle lui montre les failles de son plan, de son rôle, de ses méthodes et de ses outils et lui permet ainsi de réajuster le dispositif d’enseignement. (Millet et al, 2010, Vial, 2001, cité par Jammoul, 2013). Ibabe et Jauregizar (2010) sont de cet avis et stipulent que cette stratégie aide l’enseignant à identifier les points qui ne sont pas suffisamment compris de l’apprenant (Ibabe et Jauregizar, 2009).  <br />
  
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Bien que cette la stratégie de l’auto-évaluation soit la plupart du temps utilisée dans le cadre d’une pédagogie à visée formative, visant à enseigner à l’apprenant à contrôler ces propres processus cognitifs (Sadle, 1998, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), l’auto-évaluation peut aussi être sommative. <br />
  
'''Ministère de l’Éducation de l’Ontario (2007, p.2)'''
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'''L’auto-évaluation sommative :''' <br />
  
- Modeler ou enseigner délibérément les compétences en matière de pensée critique nécessaires aux pratiques d’autoévaluation.
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L’auto-évaluation sommative vise à amener l’apprenant à juger de ses améliorations dans le cadre d’un programme d’étude et à calculer la qualité de son jugement vers une note finale. Le résultat final concernant le jugement de l’apprenant peut venir de l’apprenant uniquement ou être partagé par une note donnée par l’enseignant et l’apprenant (Tejeiro et al., 2012, p.793).
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La différence entre la note donnée par l’apprenant lui-même et celle que l’enseignant lui attribue semble quelquefois différée selon les recherches de Tejeiro et al. (2012). Deux principales raisons peuvent expliquer cette différence selon ces chercheurs : <br />
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* Le désir d’augmenter son résultat
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:* Certains étudiants désirent simplement, par l’entremise de cette stratégie, augmenter leurs notes. En effet, Maguire, Evans et Dyas (2001, cité par Tejeiro et al., 2012) expliquent que les nouveaux étudiants universitaires voient l’auto-évaluation comme une stratégie d’obtenir de bons résultats avec le moins d’efforts possible. Lew et Schmidt (2006, cité par Tejeiro et al., 2012) rapportent que plusieurs étudiants pensent qu’ils peuvent utiliser l’auto-évaluation pour influencer la manière avec laquelle leur enseignant évalue leurs réalisations.
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* L’anxiété à s’évaluer :
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:* Certains étudiants peuvent être anxieux de s’évaluer lorsqu’ils savent que leur auto-évaluation mène vers un résultat sommatif. Tarras (2001, citée par Tejeiro et al., 2012) explique que les exigences de l’auto-évaluation génèrent en effet différentes réactions. Cette chercheure affirme que les moins bons étudiants sont en principe plus inquiets que les meilleurs étudiants et affirment que leur auto-évaluation ne coïncidera pas avec celle de leur professeur.<br />
  
- Tenir compte de la perception que les élèves ont de l’autoévaluation, et les faire participer à des discussions ou à des activités axées sur les raisons de l’intérêt de l’auto-évaluation.
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Lorsque les étudiants sont capables de s’évaluer aussi justement que leurs enseignants, certains avantages s’imposent selon Falchikov et Boud (1989). Ce type d’auto-évaluation facilite alors le suivi des apprenants face à la progression de leurs apprentissages et par le fait même les entraine à développer des compétences d’auto-évaluation et d’autocontrôle.<br />
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Enfin, l’auto-évaluation sommative est appropriée que lorsqu’elle est utilisée comme un outil pour aider l’étudiant à revoir son travail d’une façon critique (Andrade et Du, 2007, cité par Tejeiro et al., 2012). De plus, certains étudiants considèrent que ce type d’auto-évaluation procure des avantages comme celui d’augmenter leur compréhension du processus d’évaluation, leur développement de leur pensée critique, leur empathie face à leur enseignant et enfin, leur motivation à s’améliorer.  
  
- Prévoir que les élèves réagiront différemment aux possibilités d’autoévaluation; certains les accueilleront favorablement, d’autres peuvent douter de leur utilité.
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== Conditions favorisant l’apprentissage ==
  
- Accorder le temps nécessaire pour apprendre les compétences nécessaires à l’autoévaluation.
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'''Motiver l’apprenant''' <br />
  
- Fournir aux élèves de multiples occasions de s’exercer aux différents aspects du processus d’autoévaluation à mesure qu’ils assument une plus grande part de responsabilité à l’égard de leur propre apprentissage (p.ex., faire un remue-méninge à propos des critères d’évaluation possible, appliquer ces critères à leur propre travail, recevoir une rétroaction opportune sur leur autoévaluation et déterminer des objectifs et des plans d’action).
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L’expérience de l’apprenant est plus positive lorsque l’enseignant procure des explications claires au sujet des critères d’auto-évaluation. En effet, il est prouvé que des explications claires font en sorte que l’apprenant à de meilleurs résultats, effectue de meilleurs travaux académiques, accroit sa motivation et sa pleine conscience de son apprentissage et réduit son anxiété (Thomas, Martin et Pleasant, 2011 al., (2011).  
  
- Demander aux élèves d’évaluer des tâches ou des réalisations familières en fonction de critères clairement établis.
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'''Activer les connaissances antérieures'''<br />
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L’auto-évaluation est une stratégie qui encourage l’apprenant à tester ces propres apprentissages afin d’évaluer ses propres connaissances sur un sujet donné (Ibabe et Jauregizar, 2010). En ce sens, Challis (2005, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), explique que l’auto-évaluation devient un excellent outil de diagnostic afin d’apporter des informations importantes à l’enseignant au sujet des connaissances antérieures de l’apprenant.
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'''Réguler les apprentissages'''<br />
  
- Veiller à ce que les parents et tuteurs comprennent bien que l’autoévaluation n’est que l’une des stratégies d’évaluation utilisées, ainsi que les raisons pour lesquelles vous l’utiliserez.
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Les recherches au sujet de la stratégie d’auto-évaluation démontrent que les apprenants qui sont compétents à utiliser les connaissances métacognitives lors du processus de l’auto-évaluation et qui sont conscients des habiletés qu’ils possèdent sont plus stratégiques et performent davantage que ceux qui n’en sont pas conscients (Imel, 2002, cité par Ibabe et Jauregizar, 2009). À ce sujet, Brown (1987, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010) identifie deux dimensions qui sont interreliées, nécessaires à un apprentissage autorégulé significatif. La première dimension est la connaissance des cognitions, c’est-à-dire la connaissance à propos de nous-mêmes comme apprenant et à propos de l’utilisation de nos propres stratégies d’apprentissage. La deuxième dimension est la régulation des cognitions, c’est-à-dire la planification, la supervision et l’évaluation des processus de régulation de son propre apprentissage.  
  
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Les étudiants qui réussissent à s’autoréguler utilisent donc, selon Brown (1987, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), des cognitions, des métacognitions et des stratégies motivationnelles pour un apprentissage significatif. Ces apprenants sont conscient de leurs connaissances et compétences et ajustent leurs comportements et leurs activités à la situation dans laquelle ils se trouvent, sont davantage motivés à apprendre et sont capables de réguler leur motivation (Pintrich 2004, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010). À l’opposé, les apprenants qui ne sont pas conscients qu’ils ne maitrisent pas certaines habiletés ou connaissances factuelles ou procédurales ne feront pas d’efforts suffisants pour acquérir ou construire de nouvelles connaissances (Ibabe et Jauregizar, 2010).<br />
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'''Pratiquer''' <br />
  
'''St-Pierre (2004, p.35-36)'''
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La justesse de l’auto-évaluation des élèves s’améliore lorsqu’on leur apprend à s’évaluer de manière systématique (Rolheiser et Ross, 2001, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario 2007)
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De plus, Kraayenoord et Paris (1997, cité par Tejeiro et al., 2012) stipulent que par la pratique régulière de l’auto-évaluation, les nouveaux étudiants à l’université qui ont normalement un schéma mental dans lequel le rôle du professeur est éminemment productif, et le leur réceptif, ont tendance à remplacer cette conception passive de leur rôle par un schéma mental plus actif. <br />
  
- Appropriation des objectifs visés, impliquant à la fois la connaissance, la compréhension, le partage et l’engagement personnel.
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'''Intégrer les connaissances''' <br />
  
- Échange sur la nature des tâches et activités propices au développement et à l’exercice de la compréhension visée ainsi que sur les productions attendues.
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Comme mentionné plus tôt, l’habilité de l’apprenant à s’évaluer procure des indices à l’enseignant à savoir si l’apprenant à compris la tâche à effectuer. Cette information améliore l’enseignement et l’apprentissage (Montgomery, 2000, cité par Thomas et al., 2011). 
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Enfin, Boud (2007, cité par Thomas et al., 2011) est d’avis que les enseignants doivent relier l’évaluation avec le futur de l’apprenant et suggère donc qu’il est préférable que les tâches de l’évaluation soient conçues en prenant en compte la manière dont l’apprenant aura à utiliser ces habiletés et ces connaissances dans le futur.
  
- Analyse des exemples pour en dégager les qualités, les caractéristiques, les manifestations d’un produit ou d’un processus réussis.
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== Niveau d’expertise des apprenants ==
  
- Formulation ou appropriation de critères, d’indicateurs et d’échelles d’appréciation qui permettent de soutenir la réflexion.
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Cette stratégie peut être utilisée par les apprenants de tous les niveaux, c’est-à-dire les élèves de l’école primaire, secondaire et universitaire. Toutefois, l’évaluation sommative semble plus souvent utilisée et fonctionne davantage auprès des élèves de niveau supérieur, donc de niveau universitaire, car ceux-ci sont aptes à calculer la réalité de leurs jugements vers une note finale (Tejeiro et al., 2012).<br />
  
- Exécution de la tâche en relevant des indices sur la qualité (c’est le début de l’étape d’autoévaluation proprement dite).
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Il est à noter que la démarche d’évaluation pour les apprentissages, à visée formative ou formatrice, prend du temps selon Rémond et Guimard (2012). Toutefois, ces auteurs expliquent que c’est pourtant à ce prix qu’on aidera l’élève à mieux comprendre les attentes du maître et du système, à développer ses attitudes réflexives sur ses propres processus d’apprentissage et plus largement à acquérir les compétences transversales nécessaires à sa vie d’élève et à sa vie d’adulte.<br />
  
- Comparaison des indices aux critères et situation de la qualité du produit ou du processus sur l’échelle s’il y a lieu.
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== Type de guidage ==
 
 
- Réflexion critique, jugement (cette étape est particulièrement importante dans le processus d’autoévaluation).
 
  
- Autorégulation (par exemple, la proposition de modification ou la suggestion d’utilisations différentes).
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Selon Pintrich, (2002, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), les enseignants devraient aider les apprenants à effectuer des évaluations plus précises de leurs propres connaissances afin qu’ils puissent orienter leurs comportements d’une façon appropriée, leur permettant par le fait même d’obtenir une connaissance de soi plus appropriée. À cet effet, Falchikov (2007, cité par Thomas et al., 2011), explique que l’enseignant peut procurer à l’apprenant des exemples de comment celui-ci utiliserait personnellement l’outil d’auto-évaluation et peut présenter des stratégies pour augmenter la fiabilité et la précision des résultats avant même d’engager l’apprenant dans l’auto-évaluation. <br />
  
== Conditions favorisant l’apprentissage ==
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De plus, les modalités de l’auto-évaluation comportant une dimension d’interaction sociale, c’est-à-dire l’évaluation mutuelle ou la coévaluation, devraient être privilégiées avant de passer à l’auto-évaluation au sens strict, car elles fournissent un cadre à l’élaboration des régulations qui seront progressivement intériorisées en démarche d’auto-évaluation plus individuelle. Ainsi, la participation à une évaluation interactive devient une formation à l’auto-évaluation (Allal, 2002, p.89). <br />
  
L’auto-évaluation est une méthode dérivée de l’évaluation faite par l’enseignant pour réguler l’apprentissage des élèves. L’auto-évaluation est une activité métacognitive qui sert à motiver et à réguler les apprentissages.
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Falchikov (2007, cité par Thomas et al., 2011), estime qu’il est important d’encourager les enseignants à débuter avec des critères d’auto-évaluation bien structurés, considérés comme des grades avant de passer à un système d’auto-évaluation moins structuré dans lequel les apprenants sont appelés à négocier les critères d’évaluation. Andrade et Du (2007, cités par Thomas et al., 2011) suggèrent même d’utiliser des échelles de gradation afin d’enseigner comment utiliser les outils d’auto-évaluation. Ces chercheurs ont trouvé que l’attitude des apprenants à travers l’auto-évaluation devenait plus positive à mesure qu’ils gagnaient de l’expérience. <br />
  
L’auto-évaluation sert à porter un jugement sur ses propres apprentissages et en déceler les forces et faiblesses dans le but de faire un bilan et planifier la suite des apprentissages. Par ce fait même, la motivation intrinsèque est améliorée lorsque l’élève se sent autonome et responsable de ses apprentissages :
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Enfin, le ministère de l’Ontario (2007) suggère à l’enseignant à déterminer des objectifs afin d’aider les élèves qui auraient des attitudes négatives envers l’apprentissage ou qui n’auraient pas une vision réaliste de leurs points forts et de leurs faiblesses. En effet, les enseignants peuvent effectivement aider les apprenants à fixer des objectifs appropriés, à choisir des stratégies d’apprentissage efficaces pour atteindre ses objectifs, à développer des efforts dans ce but et à célébrer les résultats qu’ils obtiennent (Rolheiser, Bower et Stevahn, 2000, cité par le Ministère de l’Éducation de l’Ontario 2007, p.2).  
 
 
''Therefore, self-assessment and metacognition would be closely bound up with one another, since the ultimate goal of self-assessment is that students learn to self-assess their knowledge and to self-regulate their learning process, thus increasing their autonomy and intrinsic motivation (Ibabe et Jauregizar, 2009, p.246).''
 
 
 
 
 
Puisque l’auto-évaluation est dérive de l’évaluation par l’enseignant. Pour mesurer son efficacité, on doit vérifier la différence entre l’évaluation faite par l’élève et celle faite par l’enseignant. C’est ce que Falchikov et Boud (1989) se sont basé pour mener une recension des études sur l’auto-évaluation. Falchikov et Boud notent d’ailleurs différentes conclusions sur l’analyse de ces différentes études. Ceux-ci n’argumentent pas et ne prennent pas en considération les ''« avantages incontestés »'' (traduction libre, p. 425) de l’auto-évaluation. Les auteurs identifient qu’il y a un ''« succès »'' lorsque l’auto-évaluation faite par l’élève est reflétée et semblable à l’évaluation faite par l’enseignant. Avec cette méthodologie, les auteurs ont remarqué que les auto-évaluations effectuées dans les cours de sciences sont plus précises que dans les autres domaines (p.425). Ils ne connaissent pas la raison de cette observation, mais suggèrent que de futures études soient effectuées sur le sujet. Enfin, l’auto-évaluation doit être vue comme une habileté qui doit être développé. C'est-à-dire que plus une personne est habile à s’auto-évaluer, plus cette méthode sera efficace (p.426).
 
 
 
Il peut sembler facile d’assumer que la démarche d’auto-évaluation améliore les notes des étudiants, mais aucune preuve empirique ne peut le prouver pour l’instant et d’autres recherches devront être effectuées sur le sujet (Ibabe et Jauregizar, 2010, p. 252).
 
 
 
== Niveau d’expertise des apprenants ==
 
 
 
 
 
L’auto-évaluation peut être utilisée dans une activité de formation ou d’apprentissage face à des apprenants, débutant, intermédiaire ou même expert. Selon ma recension des écrits, il n’y a pas de mention à quel niveau d’expertise les étudiants devraient avoir, ce qui semble laissé croire que tout le monde peut l’utiliser.
 
 
 
Par contre, l’apprentissage de l’auto-évaluation est a prôner dès le plus jeune âge, puisque cette une activité qui responsabilise et donne de l’autonomie à l’étudiant pour le reste de sa vie :
 
 
 
''La démarche d’évaluation pour les apprentissages, à visée formative ou formatrice, prend du temps. C’est pourtant à ce prix qu’on aidera l’élève à mieux comprendre les attentes du maître / du système, à développer ses attitudes réflexives sur ses propres processus d’apprentissage et plus largement à acquérir les compétences transversales nécessaires à sa vie d’élève et à sa vie d’adulte (Rémond et Guimard, 2012, p.25).''
 
 
 
== Type de guidage ==
 
 
 
Dans le « meilleur des mondes », la stratégie de l’auto-évaluation est une stratégie autoguidée, où l’étudiant fait seul une réflexion sur ses apprentissages et élabore des stratégies pour s’améliorer. Par contre, ce n’est généralement pas le cas et l’enseignant doit être impliqué dans le processus pour guider l’élève dans cette démarche. Théoriquement, plus l’élève est jeune et moins expérimenté, plus il a besoin d’être guidé pour mener une auto-évaluation efficace. Les élèves ayant employé régulièrement l’auto-évaluation au cours de leur vie auront moins besoin d’être guidés par l’enseignant. Il faut néanmoins faire attention de ne pas assumer que l’auto-évaluation est pratiquée depuis longtemps lorsque la classe est composée d’élèves plus âgés.
 
  
 
== Type de regroupement des apprenants ==
 
== Type de regroupement des apprenants ==
  
L’auto-évaluation est une stratégie individuelle qui peut facilement être employée dans n’importe quelle activité pédagogique, autant dans une classe traditionnelle avec un grand groupe (20-30 personnes) ou dans un petit groupe : ''« les stratégies adaptées pour le regroupement individuel peuvent être utilisées dans les situations de grand ou petit groupe »'' (Pudelko, 2014).
+
L’auto-évaluation est une stratégie pour le regroupement individuel, qui peut facilement être employée dans plusieurs contextes. Cette stratégie, bien qu’individuelle peut être utilisée dans les situations de grands et de petits groupes.  
  
 
== Milieu d’intervention ==
 
== Milieu d’intervention ==
  
L’auto-évaluation peut être utilisée dans n’importe quel milieu de formation, que ce soit au niveau primaire, secondaire, universitaire, professionnel, formation à distance, en entreprise, etc. Des exemples de l’utilisation de l’auto-évaluation peuvent être dans une formation universitaire à distance (tels les stages EDU 6401-6402-6403 donnés à la TÉLUQ) et dans une classe de français au secondaire (Lafontaine, 2001).
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L’auto-évaluation peut être utilisée dans n’importe quel milieu de formation, que ce soit au niveau primaire, secondaire, universitaire, professionnel, formation à distance ou dans le cadre d’une formation en entreprise.
  
 
== Conseils pratiques  ==
 
== Conseils pratiques  ==
  
Il existe une multitude de conseil ou de leçons apprises dans le cadre de l’auto-évaluation, en voici quelques-uns :
+
Il est important que l’auto-évaluation soit fondamentalement une évaluation au service des apprentissages, c’est-à-dire un moyen pour les enseignants de comprendre et d’agir et un moyen pour les élèves de réguler leur fonctionnement (Scallon, 2007 ; Rémond, 2008, cités par Rémond et Guimard, 2012).<br />
 
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L’auto-évaluation en ligne aide l’enseignant à agir en lui procurant plusieurs outils afin de recevoir et d’envoyer des rétroactions à l’apprenant (Ibabe et Jauregizar, 2010). Un des plus grands avantages de l’évaluation effectuée dans le cadre d’une formation en ligne est selon Ibabe et Jauregizar (2010) que les exercices effectués par l’apprenant sont corrigés en temps réel, procurant une rétroaction immédiate précise et impartiale au sujet des réponses de l’apprenant.<br />
'''Ministère de l’Éducation de l’Ontario (2007, p.3)'''
 
 
 
T''ravaillez avec une ou un homologue ou collègue et expérimentez l’autoévaluation. Ce type d’expérimentation renforcera votre aptitude à l’évaluation personnelle. La dissonance constructive, la comparaison sociale, la synthèse et l’expérimentation qui se produisent lors d’un travail avec d’autres personnes auront des effets importants sur votre apprentissage de vos élèves. Le travail en collaboration vous aidera à faire plus efficacement le lien entre l’apprentissage des élèves et les stratégies pédagogiques en vue d’une amélioration continue (Rolheiser et Ross, 2000).''
 
 
 
 
 
 
 
'''Gouvernement de la Saskatchewan (s.d.)'''
 
 
 
(…) il faut tenir compte des éléments suivants pour s’assurer que les résultats de l’évaluation de l’élève recoupent au maximum ceux de l’évaluation de l’enseignant.
 
 
 
- Offrez à l’élève une série d’occasions de s’auto-évaluer. Plus elle aura d’expérience en auto-évaluation, plus ses résultats recouperont les vôtres.
 
  
- Limitez l’auto-évaluation aux activités classiques (qualité d’un travail écrit, par exemple). C’est dans ce domaine, mieux que dans celui des comportements, que les recoupements sont les meilleurs.
+
'''Des mesures efficaces pour l’enseignant :''' <br />
  
- Évitez les appréciations globales. Les résultats se recoupent mieux si l’élève doit évaluer des activités bien précises.
+
* Modeler ou enseigner délibérément les compétences en matière de pensée critique nécessaires aux pratiques d’auto-évaluation.
 +
* Tenir compte de la perception que les élèves ont de l’auto-évaluation, et les faire participer à des discussions ou à des activités axées sur les raisons de l’intérêt de l’auto-évaluation.
 +
* Prévoir que les élèves réagiront différemment aux possibilités d’auto-évaluation; certains les accueilleront favorablement, d’autres peuvent douter de leur utilité.
 +
* Accorder le temps nécessaire pour apprendre les compétences nécessaires à l’auto-évaluation.
 +
* Fournir aux élèves de multiples occasions de s’exercer aux différents aspects du processus d’auto-évaluation à mesure qu’ils assument une plus grande part de responsabilité à l’égard de leur propre apprentissage (p. ex., faire un remue-méninges à propos des critères d’évaluation possibles, appliquer ces critères à leur propre travail, recevoir une rétroaction opportune sur leur auto-évaluation et déterminer des objectifs et des plans d’action).
 +
* Demander aux élèves d’évaluer des tâches ou des réalisations bien connues en fonction de critères clairement établis.
 +
* Veiller à ce que les parents et tuteurs comprennent bien que l’auto-évaluation ne soit que l’une des stratégies d’évaluation utilisées, ainsi que les raisons pour lesquelles elle est utilisée.<br />
  
-Prenez le temps de travailler avec l’élève pour établir les critères d’évaluation. Les résultats se recoupent mieux si l’élève a elle-même établi les critères d’évaluation.
+
Même si Tarras, (2001, 2003, cité par Ibabe et Jauregizar, 2009) recommande de ne pas calculer les tests d’auto-évaluation dans le but d’y imposer un résultat, car cela bloque la fonction de support d’un tel exercice, certains éléments doivent être considérés afin de s’assurer que les résultats de l'auto-évaluation sommative de l’apprenant recoupent au maximum ceux de l'évaluation de l'enseignant (ministère de l’Éducation de la Saskatchewan, n.d). L’enseignant doit donc : <br />
  
- Évitez d’évaluer « l’effort ». Les résultats se recoupent moins lorsque l’élève et l’enseignant évaluent l’effort.
+
* Offrir à l'élève une série d'occasions de s'évaluer. Plus il aura d'expérience en auto-évaluation, plus ses résultats recouperont ceux de l’enseignant.
 +
* Limiter l'auto-évaluation aux activités classiques (qualité d'un travail écrit, par exemple). C'est dans ce domaine, mieux que dans celui des comportements, que les recoupements sont les meilleurs.
 +
* Éviter les appréciations globales. Les résultats se recoupent mieux si l'élève doit évaluer des activités bien précises.
 +
* Prendre le temps de travailler avec l'élève pour établir les critères d'évaluation. Les résultats se recoupent mieux si l'élève a elle-même établi les critères d'évaluation.
 +
* Éviter d'évaluer l'«effort ». Les résultats se recoupent moins lorsque l'élève et l'enseignant évaluent l'effort.
  
  
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http://www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/wp-content/uploads/2012/08/reussite_de_tous_les_enfants.pdf
 
http://www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/wp-content/uploads/2012/08/reussite_de_tous_les_enfants.pdf
  
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[[Catégorie:Autoguidée/autorégulée]]
 
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Version du 18 décembre 2015 à 23:30

Ébauche


Appellation en anglais

Self-assessement/self-evaluation

Selon Tejeiro et al. (2012), les auteurs anglo-saxons distinguent ces deux termes comme suit :

  • Self-assessement : processus d’évaluation formative qui permet à l’étudiant de porter un jugement sur son apprentissage afin d’identifier ses forces et ses faiblesses sur lesquelles il se basera pour améliorer ses compétences (Andrade & Boulay, 2003; Goodrich, 1996; Gregory & al., 2000; Hanrahan & Isaacs, 2001; Paris & Paris, 2001; Tan, 2008).
  • Self-evaluation : processus d’évaluation qui amène l’apprenant à effectuer un jugement sommatif à propos de son travail et cette évaluation entraine l’assignation d’une note (Andrade et Du, 2007, cité par Tejeiro et al., 2012).

Stratégies apparentées

Voici deux modalités apparentées à l’auto-évaluation, permettant d’impliquer l’apprenant dans son apprentissage et de favoriser sa réflexion au sujet de son fonctionnement face à une catégorie de tâches ou de situations (Allal, 1999 ; Allal & Michel, 1993, cité par Allal, 2002).

  • L’évaluation mutuelle : deux ou plusieurs apprenants évaluent leurs productions et/ou leurs procédures respectives ou conjointes, en se servant éventuellement d’un référentiel externe.
  • La coévaluation : l’apprenant confronte son auto-évaluation à l’évaluation réalisée par l’enseignant; les appréciations de chacun peuvent être basées ou non sur un référentiel externe.

Voici quelques stratégies apparentées à la stratégie d’auto-évaluation :

  • Évaluation formative: Évaluation qui a lieu durant tout le processus d’enseignement-apprentissage ayant comme principal objectif de surveiller le processus d’apprentissage et ainsi de faire les ajustements nécessaires au programme éducatif (Ibabe & Jauregizar, 2009).
  • Évaluation sommative : Évaluation qui a lieu à la fin d’un programme éducatif qui a pour but de mesurer l’apprentissage (Ibabe & Jauregizar, 2009).
  • Évaluation diagnostique : Évaluation effectuée en début du cours ou du programme d’enseignement apprentissage qui permet à l’apprenant de se rappeler ses expériences « théoriques-pratiques »antérieur dans le but de résoudre des problèmes dans auxquels il est confronté (Jammoul, 2013).
  • Portfolio : Dossier d’apprentissage regroupant les savoirs et savoir-faire des élèves et permettant à l’élève de juger de ses progrès (Rémond et Guimard, 2012, p. 25).C’est une stratégie qui permet à l’apprenant d’effectuer un suivi sur ses apprentissages en lui permettant de réguler ceux-ci en portant une réflexion sur ses accomplissements (Thomas, Martin, Pleasants, 2011).

Type de stratégie

L'auto-évaluation est une microstratégie, car elle est considérée comme une composante des activités d’enseignement-apprentissage d’un cours ou d’un programme de formation.

Types de connaissances

Ce sont les processus métacognitifs qui sont au cœur même de la démarche active d’auto-évaluation (Allal, 1999, cité par Rémond et Guimard, 2012). C’est en fait l’implication active de l’élève dans le processus d’évaluation qui peut favoriser le développement des composantes métacognitives d’une compétence et la mise en valeur des composantes socioaffective et motivationnelle (Allal, 2002). Selon Jean Cardinet (1988, cité par Pillonel et Rouiller, 2013), l’apprentissage de l’auto-évaluation constitue le moyen essentiel permettant à l’élève de dépasser un simple savoir-faire non réfléchi, purement opératoire, pour accéder à un savoir-faire réfléchi grâce auquel il peut intervenir et agir consciemment.

C’est par la réflexion, se produisant lorsque les élèves réfléchissent à la façon dont leur travail répond à des critères établis, que les élèves analysent l’efficacité de leurs efforts et planifient leur amélioration (Rolheiser, Bower et Stevahn, 2000, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007).

Description

Selon le ministère de l’Éducation de l’Ontario (2002 ; 2007), l’auto-évaluation est l’évaluation par l’élève de ses propres progrès en matière de connaissance, de compétences, de processus ou de comportements (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2002, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007).

L’auto-évaluation est une habileté à travailler dans le cadre d’une pédagogie authentique à visée formative, car elle vise à aider les apprenants à réguler leurs apprentissages et donc à les responsabiliser afin qu’ils deviennent plus autonomes (Scallon 2007, cité par Rémond et Guimard, 2012). Le but premier de l’auto-évaluation est donc que l’apprenant apprenne à autoévaluer ses connaissances et à autoréguler ses processus d’apprentissage, afin d’augmenter son autonomie et sa motivation intrinsèque (Ibabe et Jauregizar, 2010).

Une stratégie pour l’apprenant :

  • L’auto-évaluation est une stratégie qui donne à l’élève une conscience et une compréhension accrue de lui-même ou d’elle-même en tant qu’apprenant ou apprenante. Cette stratégie amène l’élève de recueillir des données qui lui permettent de réfléchir à son propre apprentissage (Ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2002, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007, p.1). En effet, cette stratégie responsabilise les apprenants à l’égard de leur propre apprentissage en raison du nombre accru de possibilités d’autoréflexion, elle favorise l’aptitude des apprenants à la pensée critique et améliore l’aptitude à la résolution de problèmes (ministère de l’Ontario 2007, cité par Jammoul, 2013, p.5). Ibabe et Jauregizar (2010) expliquent que le fait d’évaluer les perceptions de l’apprenant sur un sujet après que celui-ci ait été couvert en classe aide l’apprenant à devenir conscient de ces propres perceptions du travail effectué et au sujet des aspects sur lesquels il n’a pas encore une idée claire. Il est toutefois à considérer que certains apprenants, plus novices, peuvent avoir une évaluation erronée sur leur apprentissage parce que ceux-ci manquent de compétences cognitives leur permettant d’intégrer l’information sur leurs capacités (Ross, 2006, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, 2007).
  • Selon Allal (1999, citée par Rémond et Guimard, 2012), l’apprenant peut participer de façon active à l’évaluation de ses productions et à l’examen des procédures ou des stratégies qu’il a utilisé pour y parvenir et éventuellement pour les améliorer. En effet, Ibabe et Jauregizar (2010) sont de cet avis et estiment que l’auto-évaluation, utilisée comme outil pour améliorer l’autorégulation, a été identifiée comme étant une façon de faire participer l’apprenant dans l’identification des standards et des critères qu’il doit appliquer dans son travail. En effet, ces auteurs expliquent que des recherches ont démontré que les réalisations des étudiants s’améliorent lorsque ceux-ci comprennent les objectifs d’apprentissages et les critères d’évaluation, leur permettant alors de porter un regard sur leur performance (Boston, 2002 ; Fontana et Fernandes, 1994, cités par Ibabe et Jauregizar, 2009).
  • Enfin, Allal (1999, cité par Rémond et Guimard, 2012) explique que la démarche active d’auto-évaluation permet à l’apprenant de développer des conduites plus réfléchies dans les tâches scolaires, mais plus largement d’acquérir pour le futur et hors du cadre de l’école une capacité à se donner des projets, rechercher des moyens pour les réaliser, contrôler son avancement vers les buts fixés, tirer parti des ressources à disposition y compris les possibilités d’interactions sociales, ajuster ou réorganiser ses démarches et transformer ses projets.

Une stratégie pour l’enseignant:

  • Selon Jammoul (2013), l’enseignant est au centre de l’auto-évaluation, car c’est lui qui fixe les règles que les apprenants se doivent de respecter afin d’accomplir la tâche. Ce chercheur stipule que l’auto-évaluation est efficace si ces règles à atteindre sont clairement définies au préalable, avant l’action. L’enseignant peut donc profiter de l’auto-évaluation parce qu’elle lui montre les failles de son plan, de son rôle, de ses méthodes et de ses outils et lui permet ainsi de réajuster le dispositif d’enseignement. (Millet et al, 2010, Vial, 2001, cité par Jammoul, 2013). Ibabe et Jauregizar (2010) sont de cet avis et stipulent que cette stratégie aide l’enseignant à identifier les points qui ne sont pas suffisamment compris de l’apprenant (Ibabe et Jauregizar, 2009).

Bien que cette la stratégie de l’auto-évaluation soit la plupart du temps utilisée dans le cadre d’une pédagogie à visée formative, visant à enseigner à l’apprenant à contrôler ces propres processus cognitifs (Sadle, 1998, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), l’auto-évaluation peut aussi être sommative.

L’auto-évaluation sommative :

L’auto-évaluation sommative vise à amener l’apprenant à juger de ses améliorations dans le cadre d’un programme d’étude et à calculer la qualité de son jugement vers une note finale. Le résultat final concernant le jugement de l’apprenant peut venir de l’apprenant uniquement ou être partagé par une note donnée par l’enseignant et l’apprenant (Tejeiro et al., 2012, p.793). La différence entre la note donnée par l’apprenant lui-même et celle que l’enseignant lui attribue semble quelquefois différée selon les recherches de Tejeiro et al. (2012). Deux principales raisons peuvent expliquer cette différence selon ces chercheurs :

  • Le désir d’augmenter son résultat
  • Certains étudiants désirent simplement, par l’entremise de cette stratégie, augmenter leurs notes. En effet, Maguire, Evans et Dyas (2001, cité par Tejeiro et al., 2012) expliquent que les nouveaux étudiants universitaires voient l’auto-évaluation comme une stratégie d’obtenir de bons résultats avec le moins d’efforts possible. Lew et Schmidt (2006, cité par Tejeiro et al., 2012) rapportent que plusieurs étudiants pensent qu’ils peuvent utiliser l’auto-évaluation pour influencer la manière avec laquelle leur enseignant évalue leurs réalisations.
  • L’anxiété à s’évaluer :
  • Certains étudiants peuvent être anxieux de s’évaluer lorsqu’ils savent que leur auto-évaluation mène vers un résultat sommatif. Tarras (2001, citée par Tejeiro et al., 2012) explique que les exigences de l’auto-évaluation génèrent en effet différentes réactions. Cette chercheure affirme que les moins bons étudiants sont en principe plus inquiets que les meilleurs étudiants et affirment que leur auto-évaluation ne coïncidera pas avec celle de leur professeur.

Lorsque les étudiants sont capables de s’évaluer aussi justement que leurs enseignants, certains avantages s’imposent selon Falchikov et Boud (1989). Ce type d’auto-évaluation facilite alors le suivi des apprenants face à la progression de leurs apprentissages et par le fait même les entraine à développer des compétences d’auto-évaluation et d’autocontrôle.

Enfin, l’auto-évaluation sommative est appropriée que lorsqu’elle est utilisée comme un outil pour aider l’étudiant à revoir son travail d’une façon critique (Andrade et Du, 2007, cité par Tejeiro et al., 2012). De plus, certains étudiants considèrent que ce type d’auto-évaluation procure des avantages comme celui d’augmenter leur compréhension du processus d’évaluation, leur développement de leur pensée critique, leur empathie face à leur enseignant et enfin, leur motivation à s’améliorer.

Conditions favorisant l’apprentissage

Motiver l’apprenant

L’expérience de l’apprenant est plus positive lorsque l’enseignant procure des explications claires au sujet des critères d’auto-évaluation. En effet, il est prouvé que des explications claires font en sorte que l’apprenant à de meilleurs résultats, effectue de meilleurs travaux académiques, accroit sa motivation et sa pleine conscience de son apprentissage et réduit son anxiété (Thomas, Martin et Pleasant, 2011 al., (2011).

Activer les connaissances antérieures

L’auto-évaluation est une stratégie qui encourage l’apprenant à tester ces propres apprentissages afin d’évaluer ses propres connaissances sur un sujet donné (Ibabe et Jauregizar, 2010). En ce sens, Challis (2005, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), explique que l’auto-évaluation devient un excellent outil de diagnostic afin d’apporter des informations importantes à l’enseignant au sujet des connaissances antérieures de l’apprenant.

Réguler les apprentissages

Les recherches au sujet de la stratégie d’auto-évaluation démontrent que les apprenants qui sont compétents à utiliser les connaissances métacognitives lors du processus de l’auto-évaluation et qui sont conscients des habiletés qu’ils possèdent sont plus stratégiques et performent davantage que ceux qui n’en sont pas conscients (Imel, 2002, cité par Ibabe et Jauregizar, 2009). À ce sujet, Brown (1987, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010) identifie deux dimensions qui sont interreliées, nécessaires à un apprentissage autorégulé significatif. La première dimension est la connaissance des cognitions, c’est-à-dire la connaissance à propos de nous-mêmes comme apprenant et à propos de l’utilisation de nos propres stratégies d’apprentissage. La deuxième dimension est la régulation des cognitions, c’est-à-dire la planification, la supervision et l’évaluation des processus de régulation de son propre apprentissage.

Les étudiants qui réussissent à s’autoréguler utilisent donc, selon Brown (1987, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), des cognitions, des métacognitions et des stratégies motivationnelles pour un apprentissage significatif. Ces apprenants sont conscient de leurs connaissances et compétences et ajustent leurs comportements et leurs activités à la situation dans laquelle ils se trouvent, sont davantage motivés à apprendre et sont capables de réguler leur motivation (Pintrich 2004, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010). À l’opposé, les apprenants qui ne sont pas conscients qu’ils ne maitrisent pas certaines habiletés ou connaissances factuelles ou procédurales ne feront pas d’efforts suffisants pour acquérir ou construire de nouvelles connaissances (Ibabe et Jauregizar, 2010).

Pratiquer

La justesse de l’auto-évaluation des élèves s’améliore lorsqu’on leur apprend à s’évaluer de manière systématique (Rolheiser et Ross, 2001, cité par le ministère de l’Éducation de l’Ontario 2007) De plus, Kraayenoord et Paris (1997, cité par Tejeiro et al., 2012) stipulent que par la pratique régulière de l’auto-évaluation, les nouveaux étudiants à l’université qui ont normalement un schéma mental dans lequel le rôle du professeur est éminemment productif, et le leur réceptif, ont tendance à remplacer cette conception passive de leur rôle par un schéma mental plus actif.

Intégrer les connaissances

Comme mentionné plus tôt, l’habilité de l’apprenant à s’évaluer procure des indices à l’enseignant à savoir si l’apprenant à compris la tâche à effectuer. Cette information améliore l’enseignement et l’apprentissage (Montgomery, 2000, cité par Thomas et al., 2011). Enfin, Boud (2007, cité par Thomas et al., 2011) est d’avis que les enseignants doivent relier l’évaluation avec le futur de l’apprenant et suggère donc qu’il est préférable que les tâches de l’évaluation soient conçues en prenant en compte la manière dont l’apprenant aura à utiliser ces habiletés et ces connaissances dans le futur.

Niveau d’expertise des apprenants

Cette stratégie peut être utilisée par les apprenants de tous les niveaux, c’est-à-dire les élèves de l’école primaire, secondaire et universitaire. Toutefois, l’évaluation sommative semble plus souvent utilisée et fonctionne davantage auprès des élèves de niveau supérieur, donc de niveau universitaire, car ceux-ci sont aptes à calculer la réalité de leurs jugements vers une note finale (Tejeiro et al., 2012).

Il est à noter que la démarche d’évaluation pour les apprentissages, à visée formative ou formatrice, prend du temps selon Rémond et Guimard (2012). Toutefois, ces auteurs expliquent que c’est pourtant à ce prix qu’on aidera l’élève à mieux comprendre les attentes du maître et du système, à développer ses attitudes réflexives sur ses propres processus d’apprentissage et plus largement à acquérir les compétences transversales nécessaires à sa vie d’élève et à sa vie d’adulte.

Type de guidage

Selon Pintrich, (2002, cité par Ibabe et Jauregizar, 2010), les enseignants devraient aider les apprenants à effectuer des évaluations plus précises de leurs propres connaissances afin qu’ils puissent orienter leurs comportements d’une façon appropriée, leur permettant par le fait même d’obtenir une connaissance de soi plus appropriée. À cet effet, Falchikov (2007, cité par Thomas et al., 2011), explique que l’enseignant peut procurer à l’apprenant des exemples de comment celui-ci utiliserait personnellement l’outil d’auto-évaluation et peut présenter des stratégies pour augmenter la fiabilité et la précision des résultats avant même d’engager l’apprenant dans l’auto-évaluation.

De plus, les modalités de l’auto-évaluation comportant une dimension d’interaction sociale, c’est-à-dire l’évaluation mutuelle ou la coévaluation, devraient être privilégiées avant de passer à l’auto-évaluation au sens strict, car elles fournissent un cadre à l’élaboration des régulations qui seront progressivement intériorisées en démarche d’auto-évaluation plus individuelle. Ainsi, la participation à une évaluation interactive devient une formation à l’auto-évaluation (Allal, 2002, p.89).

Falchikov (2007, cité par Thomas et al., 2011), estime qu’il est important d’encourager les enseignants à débuter avec des critères d’auto-évaluation bien structurés, considérés comme des grades avant de passer à un système d’auto-évaluation moins structuré dans lequel les apprenants sont appelés à négocier les critères d’évaluation. Andrade et Du (2007, cités par Thomas et al., 2011) suggèrent même d’utiliser des échelles de gradation afin d’enseigner comment utiliser les outils d’auto-évaluation. Ces chercheurs ont trouvé que l’attitude des apprenants à travers l’auto-évaluation devenait plus positive à mesure qu’ils gagnaient de l’expérience.

Enfin, le ministère de l’Ontario (2007) suggère à l’enseignant à déterminer des objectifs afin d’aider les élèves qui auraient des attitudes négatives envers l’apprentissage ou qui n’auraient pas une vision réaliste de leurs points forts et de leurs faiblesses. En effet, les enseignants peuvent effectivement aider les apprenants à fixer des objectifs appropriés, à choisir des stratégies d’apprentissage efficaces pour atteindre ses objectifs, à développer des efforts dans ce but et à célébrer les résultats qu’ils obtiennent (Rolheiser, Bower et Stevahn, 2000, cité par le Ministère de l’Éducation de l’Ontario 2007, p.2).

Type de regroupement des apprenants

L’auto-évaluation est une stratégie pour le regroupement individuel, qui peut facilement être employée dans plusieurs contextes. Cette stratégie, bien qu’individuelle peut être utilisée dans les situations de grands et de petits groupes.

Milieu d’intervention

L’auto-évaluation peut être utilisée dans n’importe quel milieu de formation, que ce soit au niveau primaire, secondaire, universitaire, professionnel, formation à distance ou dans le cadre d’une formation en entreprise.

Conseils pratiques

Il est important que l’auto-évaluation soit fondamentalement une évaluation au service des apprentissages, c’est-à-dire un moyen pour les enseignants de comprendre et d’agir et un moyen pour les élèves de réguler leur fonctionnement (Scallon, 2007 ; Rémond, 2008, cités par Rémond et Guimard, 2012).

L’auto-évaluation en ligne aide l’enseignant à agir en lui procurant plusieurs outils afin de recevoir et d’envoyer des rétroactions à l’apprenant (Ibabe et Jauregizar, 2010). Un des plus grands avantages de l’évaluation effectuée dans le cadre d’une formation en ligne est selon Ibabe et Jauregizar (2010) que les exercices effectués par l’apprenant sont corrigés en temps réel, procurant une rétroaction immédiate précise et impartiale au sujet des réponses de l’apprenant.

Des mesures efficaces pour l’enseignant :

  • Modeler ou enseigner délibérément les compétences en matière de pensée critique nécessaires aux pratiques d’auto-évaluation.
  • Tenir compte de la perception que les élèves ont de l’auto-évaluation, et les faire participer à des discussions ou à des activités axées sur les raisons de l’intérêt de l’auto-évaluation.
  • Prévoir que les élèves réagiront différemment aux possibilités d’auto-évaluation; certains les accueilleront favorablement, d’autres peuvent douter de leur utilité.
  • Accorder le temps nécessaire pour apprendre les compétences nécessaires à l’auto-évaluation.
  • Fournir aux élèves de multiples occasions de s’exercer aux différents aspects du processus d’auto-évaluation à mesure qu’ils assument une plus grande part de responsabilité à l’égard de leur propre apprentissage (p. ex., faire un remue-méninges à propos des critères d’évaluation possibles, appliquer ces critères à leur propre travail, recevoir une rétroaction opportune sur leur auto-évaluation et déterminer des objectifs et des plans d’action).
  • Demander aux élèves d’évaluer des tâches ou des réalisations bien connues en fonction de critères clairement établis.
  • Veiller à ce que les parents et tuteurs comprennent bien que l’auto-évaluation ne soit que l’une des stratégies d’évaluation utilisées, ainsi que les raisons pour lesquelles elle est utilisée.

Même si Tarras, (2001, 2003, cité par Ibabe et Jauregizar, 2009) recommande de ne pas calculer les tests d’auto-évaluation dans le but d’y imposer un résultat, car cela bloque la fonction de support d’un tel exercice, certains éléments doivent être considérés afin de s’assurer que les résultats de l'auto-évaluation sommative de l’apprenant recoupent au maximum ceux de l'évaluation de l'enseignant (ministère de l’Éducation de la Saskatchewan, n.d). L’enseignant doit donc :

  • Offrir à l'élève une série d'occasions de s'évaluer. Plus il aura d'expérience en auto-évaluation, plus ses résultats recouperont ceux de l’enseignant.
  • Limiter l'auto-évaluation aux activités classiques (qualité d'un travail écrit, par exemple). C'est dans ce domaine, mieux que dans celui des comportements, que les recoupements sont les meilleurs.
  • Éviter les appréciations globales. Les résultats se recoupent mieux si l'élève doit évaluer des activités bien précises.
  • Prendre le temps de travailler avec l'élève pour établir les critères d'évaluation. Les résultats se recoupent mieux si l'élève a elle-même établi les critères d'évaluation.
  • Éviter d'évaluer l'«effort ». Les résultats se recoupent moins lorsque l'élève et l'enseignant évaluent l'effort.


Ressources informationnelles utilisées dans la fiche

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Bibliographie

Placez dans cette section les articles des revues (y compris les revues en ligne, les livres ou les chapitres de livres (y compris ceux qui sont disponibles en ligne). Indiquez l'hyperlien si possible. Citez vos ressources selon les normes APA. Pour ce faire, utilisez le guide suivant : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/Auteurs.htm

Webographie

Placez dans cette section des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. Chaque ressources doit être décrite brièvement.Indiquez l'hyperlien (bien évidemment)et la date de consultation. Tâchez de citer vos ressources selon les normes APA. Pour y parvenir, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/docsweb.htm

Ressources informationnelles disponibles pour rédiger et améliorer la fiche

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Bibliographie

Dans cette section figurent les articles des revues (y compris les revues en ligne, les livres ou les chapitres de livres (y compris ceux qui sont disponibles en ligne). L'hyperlien peut être indiqué si possible. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour ce faire, utilisez le guide suivant : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/Auteurs.htm


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Webographie

Dans cette section figurent des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. L'hyperlien doit être indiqué, de même que la date de consultation. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour cela, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/docsweb.htm

AAIA. Self-Assessment. En ligne http://www.education.vic.gov.au/languagesonline/toolkit/Personal%20Learning/docs/UK%20Guide%20to%20Self%20Assessment.pdf
  • Présentation (en anglais) très complète sur les différentes stratégies et approches de l’auto-évaluation.
CUW Online (2013). Teaching to Fish: The Power of Self Assessment | Learning Beyond Letter Grades. [Vidéo en ligne]. Repéré à http://www.youtube.com/watch?v=QnQj1qWU7KM
  • Article (en français) du Gouvernement de Saskatchewan proposant une présentation et des conseils sur l’auto-évaluation, ainsi qu’un ensemble de ressources pertinentes comme des grilles d’auto-évaluation dans différents contextes d’apprentissage. En ligne https://www.k12.gov.sk.ca/docs/francais/tronc/eval/html/a10.html
  • Courte vidéo (en anglais) sur les bonnes pratiques de l’auto-évaluation en classe.
Jobs for the Future (2013). Self-Assessment: Reflections from Students and Teachers [Vidéo en ligne]. Repéré à http://www.youtube.com/watch?v=CkFWbC91PXQ
  • Court reportage (en anglais) sur une enseignante utilisant l’auto-évaluation en classe, notamment au moyen d’un tableau.
Knatim (2010). Precision Teaching: Student Self-Assessment [Vidéo en ligne]. Repéré à http://www.youtube.com/watch?v=4wTrpErRiKA
  • Document (en français) très complet conçu par le Ministère de l’Éducation de l’Ontario sur l’auto-évaluation des élèves comprenant entre autres des définitions, des étapes clés et des avantages de cette stratégie.
Ministère de l’Éducation de l’Ontario (2007). Secrétariat de la littéracie et de la numératie: Accroître la capacité. En ligne http://www.edu.gov.on.ca/fre/literacynumeracy/inspire/research/StudentSelfAssessment_fr.pdf
  • Article (en français) issu des "Cahiers Pédagogiques" sur l’auto-évaluation et son rôle dans l’autonomie de l’élève. Une liste de références est fournie.
Pillonel, M. & Rouiller, J. (2013). Faire appel à l’auto-évaluation pour développer l’autonomie de l’apprenant. En ligne http://www.cahiers-pedagogiques.com/Faire-appel-a-l-auto-evaluation-pour-developper-l-autonomie-de-l-apprenant
  • Guide pratique (en français) fait par l’UQAM sur l’auto-évaluation afin de mieux cibler sa recherche d’emploi.
Service à la vie étudiante, UQAM (2010). Guide pratique Auto-évaluation: se connaître pour mieux cibler sa recherche d’emploi. En ligne http://vie-etudiante.uqam.ca/upload/files/pdf/guide_auto_evaluation.pdf
  • Court document (en anglais) rédigé par "The National Foundation for Educational Research" sur l’évaluation par les pairs et l’auto-évaluation à l’école.
The National Foundation for Educational Research. Self and peer assessment. En ligne http://www.nfer.ac.uk/what-we-offer/getting-to-grips-with-assessment-primary/sut04.pdf
Webémissions. L’évaluation en tant qu’apprentissage: l’évaluation par les pairs et l’autoévaluation [Vidéo en ligne]. Repéré à http://webemissions.cforp.on.ca/evaluation/video4.htm?a=1&t=409
  • Rémond, M. et Guimard, P. dans Dollé, M. et al. (2012). Réussite de tous les enfants à l’école. Gouvernement de la France. En ligne

http://www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/wp-content/uploads/2012/08/reussite_de_tous_les_enfants.pdf