Différences entre versions de « Résumé »
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− | La stratégie du résumé s'utilise bien avec les connaissances factuelles, les connaissances conceptuelles et les connaissances procédurales. Le travail de résumer met l’emphase sur la lecture, la compréhension et la rédaction dont il est possible de l’arrimer avec tous les types de connaissances. Les activités entourant l’action de résumer mettent en œuvre des processus cognitifs, qui influent sur la compréhension des textes sources. Ce travail cognitif dépendra de l’expertise, des compétences à comprendre et à résumer et du niveau d’étude de l’apprenant. Mandin (2012 | + | La stratégie du résumé s'utilise bien avec les connaissances factuelles, les connaissances conceptuelles et les connaissances procédurales. Le travail de résumer met l’emphase sur la lecture, la compréhension et la rédaction dont il est possible de l’arrimer avec tous les types de connaissances. Les activités entourant l’action de résumer mettent en œuvre des processus cognitifs, qui influent sur la compréhension des textes sources. Ce travail cognitif dépendra de l’expertise, des compétences à comprendre et à résumer et du niveau d’étude de l’apprenant. Mandin (2012, p.219) précise qu’il faut tenir compte des processus cognitifs des résumeurs (nous nommons ainsi tout individu résumant) afin de leur proposer des tâches adaptées à leur capacités et centrées plus particulièrement sur les processus les moins maîtrisés. Le contenu du résumé sera de nature différente selon le type de connaissances utilisées pour le réaliser (Smith et Ragan, 2005). Thiagarajan et Hourst (2008, p.263) affirment que ce type de stratégie est particulièrement intéressante avec un contenu contenant beaucoup d'informations ou de manières de faire. |
== Description == | == Description == | ||
− | Il existe des variantes dans la production d’un résumé. La première correspond à un travail cognitif faisant appel au processus de compréhension, Mandin (2012) cite Fayol (1985) et Kintsch et Dijk (1975) : « […] résumer conduit à la production d’un écrit organisant en un tout réduit et cohérent les seules informations nécessaires à la reproduction des idées essentielles du ou des textes sources ». Lorsqu’il s’agit de résumer plusieurs textes dans une activité de synthèse où il s’agit de mettre en lien des informations de différents textes sources selon une organisation satisfaisant une logique de raisonnement liée à la problématique extraite (Segev-Miller, 2004) (Mandin, 2012 | + | Il existe des variantes dans la production d’un résumé. La première correspond à un travail cognitif faisant appel au processus de compréhension, Mandin (2012) cite Fayol (1985) et Kintsch et Dijk (1975) : « […] résumer conduit à la production d’un écrit organisant en un tout réduit et cohérent les seules informations nécessaires à la reproduction des idées essentielles du ou des textes sources ». Lorsqu’il s’agit de résumer plusieurs textes dans une activité de synthèse où il s’agit de mettre en lien des informations de différents textes sources selon une organisation satisfaisant une logique de raisonnement liée à la problématique extraite (Segev-Miller, 2004) (Mandin, 2012, p.220), le travail cognitif est de plus haut niveau. Donc, le résumé nécessite une compréhension fine du message du texte-source et donne lieu à « une contraction de l’information pour n’en retenir que l’essentiel, ainsi qu’à une reformulation écrite, cohérente et respectueuse du contenu et de la forme du texte à résumer » (Lentz, 2007, p.66). Elle est souvent utilisée dans la section conclusion d'une formation pour s'assurer que les apprenants « recall and synthesize the critical parts of the lesson into a memorable and applicable whole » (p.137). |
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− | + | Thiagarajan et Hourst (2008, p.263) proposent un exemple d'application de cette stratégie sous forme d'étapes à suivre : | |
− | + | - L'idée de base : à chaque interruption, les participants préparent individuellement un résumé des points essentiels de ce qui vient d'être vu. Puis, en équipe, ils échangent leurs résumés et sélectionnent celui qu'ils considèrent comme le meilleur. | |
− | + | - Les étapes : | |
+ | * arrêter le cours à des intervalles de temps appropriés, par exemple toutes les 10 minutes; | ||
+ | * distribuer des cartes bristol vierges ou s'il s'agit d'un webinaire ou d'une classe virtuelle, les participants peuvent utiliser un fichier Word qu'ils partageront dans la conversation; | ||
+ | * demander aux participants d'écrire sur une carte ou dans un fichier Word un résumé du contenu qui vient de leur être présenté, et de mettre au verso de la carte ou en haut du fichier leur nom; | ||
+ | * répartir les participants en équipes de taille égale, et leur faire rassembler l'ensemble des résumés de leur équipe; | ||
+ | * redistribuer les résumés d'une équipe à une autre équipe. Leur demander, en équipe, de sélectionner le résumé qu'ils considèrent comme le meilleur, en utilisant des critères d'évaluation de leur choix; | ||
+ | * à la fin du temps imparti, chaque équipe lit à haute voix ce résumé. La personne qui a écrit ce résumé est chaleureusement applaudie; | ||
+ | * répéter le processus jusqu'à avoir couvert l'ensemble du sujet. | ||
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+ | - Variantes : | ||
+ | * pas assez de temps? Réduire le résumé à une phrase, devant être écrite en 1 minute; | ||
+ | * trop nombreux? Plutôt que faire lire à chaque équipe un résumé, sélectionner deux équipes au hasard, et leur dmander de lire leur résumé. | ||
== Conditions favorisant l’apprentissage == | == Conditions favorisant l’apprentissage == | ||
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== Niveau d’expertise des apprenants == | == Niveau d’expertise des apprenants == | ||
− | Le niveau des apprenants peut être aussi bien expert que novice, enfant ou adulte, de niveau primaire à universitaire. « Il s’agit en effet pour le sujet, de dégager, à partir d’un texte initial, une hiérarchie des informations. Des études ont été faites pour comprendre le processus d’hiérarchisation selon le développement d’une personne. Quatre approches ont été utilisées pour comprendre le comportement de la personne qui résume. Dans une approche psychologique, cette hiérarchisation des informations peut varier, « certains hiérarchisent les informations par rapport à leur importance structurelle, alors que d’autres les hiérarchisent par rapport à leur qualité attractive » (Fayol (1985) cité par Mandin, 2012 | + | Le niveau des apprenants peut être aussi bien expert que novice, enfant ou adulte, de niveau primaire à universitaire. « Il s’agit en effet pour le sujet, de dégager, à partir d’un texte initial, une hiérarchie des informations. Des études ont été faites pour comprendre le processus d’hiérarchisation selon le développement d’une personne. Quatre approches ont été utilisées pour comprendre le comportement de la personne qui résume. Dans une approche psychologique, cette hiérarchisation des informations peut varier, « certains hiérarchisent les informations par rapport à leur importance structurelle, alors que d’autres les hiérarchisent par rapport à leur qualité attractive » (Fayol (1985) cité par Mandin, 2012, p.221). Une approche développementale identifie une évolution progressive des capacités à identifier et hiérarchiser les différents niveaux d’importance des informations textuelles (Brown et Smiley, 1977 et Fayol, 1985 cités par Mandin, 2012, p.221). Une approche psychosociale isole l’hétégénéité des représentations des résumeurs, tant au niveau de leur savoirs et croyances que de leur compréhension des textes sources (Coirier et Passerault, 1990 cités par Mandin, 2012, p.221). Dans une approche linguistique, on souligne la différence du type d’informations à inclure dans un résumé en fonction du type de texte qu’il reprend (Mandin, 2012, p.221). |
== Type de guidage == | == Type de guidage == | ||
− | Tout dépendant du niveau d’études, l’enseignant montre à l’élève ou à l’étudiant comment faire un résumé. Le guidage varie, mais l’enseignant peut attirer l’attention des apprenants vers ce qu’il s’attend d’eux, par exemple l’intérêt de reconnaître la structure d’un texte. "Il faut donc leur enseigner tout en les entraînant à des stratégies spécifiques améliorant la maîtrise de l'activité (Mandin, | + | Tout dépendant du niveau d’études, l’enseignant montre à l’élève ou à l’étudiant comment faire un résumé. Le guidage varie, mais l’enseignant peut attirer l’attention des apprenants vers ce qu’il s’attend d’eux, par exemple l’intérêt de reconnaître la structure d’un texte. "Il faut donc leur enseigner tout en les entraînant à des stratégies spécifiques améliorant la maîtrise de l'activité (Mandin, 201, p.219) |
== Type de regroupement des apprenants == | == Type de regroupement des apprenants == | ||
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Parce qu’il constitue une étape utile dans toute démarche intellectuelle, le résumé est pertinent dans la plupart des programmes du collégial, tant préuniversitaires que techniques (Libersan, 2012). Cette stratégie peut s'effectuer en classe avec des apprenants et un enseignant, mais aussi seul à la maison. | Parce qu’il constitue une étape utile dans toute démarche intellectuelle, le résumé est pertinent dans la plupart des programmes du collégial, tant préuniversitaires que techniques (Libersan, 2012). Cette stratégie peut s'effectuer en classe avec des apprenants et un enseignant, mais aussi seul à la maison. | ||
− | == Conseils pratiques == | + | == Conseils pratiques et exemples d’utilisation == |
− | + | Voici des conseils pratiques sur comment faire un résumé : | |
− | + | * on lit l'original attentivement, avec un dictionnaire pour vérifier la compréhension, et on fait une première hypothèse sur le thème, l'idée principale du texte; | |
− | + | * si on veut, on peut faire alors une carte sémantique, qui représente l'idée centrale au milieu, avec d'autres idées réparties autour, regroupées selon leurs affinités et leur importance; | |
− | + | * on marque les divisions en parties et les rapports entre ces parties. (Le rapport peut être que la deuxième partie est un exemple, ou qu'elle s'oppose à la première partie, ou que telle partie est une conséquence d'une idée exprimée, ou simplement un deuxième argument ou une deuxième idée complémentaire.); | |
− | + | * on met les exemples entre crochets, pour se rappeler qu'ils sont secondaires; | |
− | + | * on souligne les mots clés, ceux qui portent les idées clés; | |
− | + | * on reformule les idées clés (en utilisant des synonymes, des simplifications et des réductions - voir ci-dessous); | |
− | + | * pour chaque paragraphe ou division, on prépare une phrase qui énonce l'idée principale en utilisant les reformulations; | |
− | + | * on se relit, en vérifiant que chaque élément du résumé est bien dans le texte; | |
− | + | * on se relit, en vérifiant l'orthographe, les constructions, les accords; | |
− | + | * éventuellement, pour un texte un peu long, on reformule l'idée principale du texte qu'on utilise pour lui donner un titre ou une phrase introductive; | |
− | + | * on compte les mots du résumé et on met le total à la fin. | |
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Pour vérifier efficacement les connaissances acquises par un apprenant, il est préférable de s'assurer que le résumé n'est pas composé uniquement de bribes d'informations copiées à partir de plusieurs sources (Wilson et Wilson, 2013). | Pour vérifier efficacement les connaissances acquises par un apprenant, il est préférable de s'assurer que le résumé n'est pas composé uniquement de bribes d'informations copiées à partir de plusieurs sources (Wilson et Wilson, 2013). | ||
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− | + | A. Élimination : | |
+ | * éliminer l'information secondaire; | ||
+ | * éliminer l'information redondante. | ||
− | + | B. Substitution : | |
+ | * remplacer une liste d'éléments par un terme englobant; | ||
+ | * remplacer une liste d'actions par un terme englobant. | ||
+ | C. Macrosélection et invention : | ||
+ | * choisir la phrase qui contient l'idée principale; | ||
+ | * s'il n'y a pas de phrase contenant l'idée principale, en produire une. | ||
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− | + | Conseils pratiques pour le résumé scolaire (fait en classe ou bien en travaille à la maison): (Kuhn, Melanie R. & Stahl, Steven A. (2003)) : | |
− | + | * préparer un texte qui présente les mêmes idées, normalement dans le même ordre, plus ou moins, que l'original, mais qui n'a que 25% de sa longueur; | |
− | + | * ne pas citer le texte original plutôt chercher des synonymes et des reformulations. Certaines expressions spécifiques n'ont pas de synonymes, alors ce cas, utiliser le mot de l'original; | |
− | + | * éliminer les exemples, sauf si un exemple est considéré essentiel. | |
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== Bibliographie == | == Bibliographie == | ||
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Smith, P. L., & Ragan, T. J. (2005). A framework for instructional strategy design. In P. L. Smith, & T. J. Ragan (Eds.), Instructional design (3rd ed., pp. 127-150). New York, NY : Wiley & Sons. | Smith, P. L., & Ragan, T. J. (2005). A framework for instructional strategy design. In P. L. Smith, & T. J. Ragan (Eds.), Instructional design (3rd ed., pp. 127-150). New York, NY : Wiley & Sons. | ||
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+ | Thiagarajan, S., & Hourst, B. (2008). Modèles de jeux de formation: les jeux-cadres de Thiagi. Eyrolles Ed. d'Organisation. | ||
Wilson, M. J. et Wilson, M. L. (2013). A comparison of techniques for measuring sensemaking and learning within participant‐generated summaries. Journal of the American Society for Information Science and Technology, 64(2), 291-306. Récupéré de : http://www.cs.swan.ac.uk/~csmathew/pubs/mjw-jasist2012-learning-preprint.pdf | Wilson, M. J. et Wilson, M. L. (2013). A comparison of techniques for measuring sensemaking and learning within participant‐generated summaries. Journal of the American Society for Information Science and Technology, 64(2), 291-306. Récupéré de : http://www.cs.swan.ac.uk/~csmathew/pubs/mjw-jasist2012-learning-preprint.pdf |
Version actuelle datée du 12 juillet 2023 à 08:20
Appellation en anglais
Summary
Résumé introductif
Stratégies apparentées
Nous pouvons reconnaître comme stratégies apparentées, celles énumérées ci-dessous puisqu’elles impliquent une activité de lecture et d’écriture dans une pratique d’analyse et de synthèse d’un ou des textes :
- Écriture collaborative
- Lecture-écriture coopérative
- Prise de notes
- Prise de notes structurée
- Fiche de lecture
- Blogue
Type de stratégie
Le résumé est une microstratégie, elle est faite généralement à la fin d'une activité pédagogique.
Type de connaissances
La stratégie du résumé s'utilise bien avec les connaissances factuelles, les connaissances conceptuelles et les connaissances procédurales. Le travail de résumer met l’emphase sur la lecture, la compréhension et la rédaction dont il est possible de l’arrimer avec tous les types de connaissances. Les activités entourant l’action de résumer mettent en œuvre des processus cognitifs, qui influent sur la compréhension des textes sources. Ce travail cognitif dépendra de l’expertise, des compétences à comprendre et à résumer et du niveau d’étude de l’apprenant. Mandin (2012, p.219) précise qu’il faut tenir compte des processus cognitifs des résumeurs (nous nommons ainsi tout individu résumant) afin de leur proposer des tâches adaptées à leur capacités et centrées plus particulièrement sur les processus les moins maîtrisés. Le contenu du résumé sera de nature différente selon le type de connaissances utilisées pour le réaliser (Smith et Ragan, 2005). Thiagarajan et Hourst (2008, p.263) affirment que ce type de stratégie est particulièrement intéressante avec un contenu contenant beaucoup d'informations ou de manières de faire.
Description
Il existe des variantes dans la production d’un résumé. La première correspond à un travail cognitif faisant appel au processus de compréhension, Mandin (2012) cite Fayol (1985) et Kintsch et Dijk (1975) : « […] résumer conduit à la production d’un écrit organisant en un tout réduit et cohérent les seules informations nécessaires à la reproduction des idées essentielles du ou des textes sources ». Lorsqu’il s’agit de résumer plusieurs textes dans une activité de synthèse où il s’agit de mettre en lien des informations de différents textes sources selon une organisation satisfaisant une logique de raisonnement liée à la problématique extraite (Segev-Miller, 2004) (Mandin, 2012, p.220), le travail cognitif est de plus haut niveau. Donc, le résumé nécessite une compréhension fine du message du texte-source et donne lieu à « une contraction de l’information pour n’en retenir que l’essentiel, ainsi qu’à une reformulation écrite, cohérente et respectueuse du contenu et de la forme du texte à résumer » (Lentz, 2007, p.66). Elle est souvent utilisée dans la section conclusion d'une formation pour s'assurer que les apprenants « recall and synthesize the critical parts of the lesson into a memorable and applicable whole » (p.137).
Thiagarajan et Hourst (2008, p.263) proposent un exemple d'application de cette stratégie sous forme d'étapes à suivre :
- L'idée de base : à chaque interruption, les participants préparent individuellement un résumé des points essentiels de ce qui vient d'être vu. Puis, en équipe, ils échangent leurs résumés et sélectionnent celui qu'ils considèrent comme le meilleur.
- Les étapes :
- arrêter le cours à des intervalles de temps appropriés, par exemple toutes les 10 minutes;
- distribuer des cartes bristol vierges ou s'il s'agit d'un webinaire ou d'une classe virtuelle, les participants peuvent utiliser un fichier Word qu'ils partageront dans la conversation;
- demander aux participants d'écrire sur une carte ou dans un fichier Word un résumé du contenu qui vient de leur être présenté, et de mettre au verso de la carte ou en haut du fichier leur nom;
- répartir les participants en équipes de taille égale, et leur faire rassembler l'ensemble des résumés de leur équipe;
- redistribuer les résumés d'une équipe à une autre équipe. Leur demander, en équipe, de sélectionner le résumé qu'ils considèrent comme le meilleur, en utilisant des critères d'évaluation de leur choix;
- à la fin du temps imparti, chaque équipe lit à haute voix ce résumé. La personne qui a écrit ce résumé est chaleureusement applaudie;
- répéter le processus jusqu'à avoir couvert l'ensemble du sujet.
- Variantes :
- pas assez de temps? Réduire le résumé à une phrase, devant être écrite en 1 minute;
- trop nombreux? Plutôt que faire lire à chaque équipe un résumé, sélectionner deux équipes au hasard, et leur dmander de lire leur résumé.
Conditions favorisant l’apprentissage
L’activité de résumer est définie par Fayol (1978) comme impliquant la sélection des éléments indispensables au maintien des idées des textes sources qui sont à conserver et la suppression des éléments plus accessoires (Mandin, 2012 :221). Le résumé est une activité de résolution de problème dans la condition qu’il nécessite le traitement d’informations de manière condensée. Il constitue un apprentissage permettant de développer non seulement la compétence à résumer, mais aussi une compétence méthodologique. En premier lieu, il s’agit de circonscrire le résumé en tant qu’objet d’apprentissage puisqu’il amène l’apprenant à construire les critères qui lui permettront d’apprécier la qualité d’un résumé. En second lieu, la pratique résumante devient une démarche méthodologique permettant à l’apprenant d’avoir des points de repère pendant sa tâche d’écriture tout en servant de cadre pédagogique pour l’enseignant. Cette démarche se divise en neuf étapes.
Fiche 1- Lecture - Analyse
1. Formuler des hypothèses sur le type de texte et son sujet
2. Survoler le texte pour en saisir le sens global et l’organisation générale
3. Filtrer l’information : sélectionner l’essentiel
4. Déterminer l’effet du texte
Fiche 2- Plan
5. Élaborer le plan du texte
6. Évaluer la fidélité au texte
Fiche 3- Mise en texte
7. Rédiger et réviser le résumé
8. Rédiger le résumé
9. Réviser le résumé et vérifier le contenu du résumé
Niveau d’expertise des apprenants
Le niveau des apprenants peut être aussi bien expert que novice, enfant ou adulte, de niveau primaire à universitaire. « Il s’agit en effet pour le sujet, de dégager, à partir d’un texte initial, une hiérarchie des informations. Des études ont été faites pour comprendre le processus d’hiérarchisation selon le développement d’une personne. Quatre approches ont été utilisées pour comprendre le comportement de la personne qui résume. Dans une approche psychologique, cette hiérarchisation des informations peut varier, « certains hiérarchisent les informations par rapport à leur importance structurelle, alors que d’autres les hiérarchisent par rapport à leur qualité attractive » (Fayol (1985) cité par Mandin, 2012, p.221). Une approche développementale identifie une évolution progressive des capacités à identifier et hiérarchiser les différents niveaux d’importance des informations textuelles (Brown et Smiley, 1977 et Fayol, 1985 cités par Mandin, 2012, p.221). Une approche psychosociale isole l’hétégénéité des représentations des résumeurs, tant au niveau de leur savoirs et croyances que de leur compréhension des textes sources (Coirier et Passerault, 1990 cités par Mandin, 2012, p.221). Dans une approche linguistique, on souligne la différence du type d’informations à inclure dans un résumé en fonction du type de texte qu’il reprend (Mandin, 2012, p.221).
Type de guidage
Tout dépendant du niveau d’études, l’enseignant montre à l’élève ou à l’étudiant comment faire un résumé. Le guidage varie, mais l’enseignant peut attirer l’attention des apprenants vers ce qu’il s’attend d’eux, par exemple l’intérêt de reconnaître la structure d’un texte. "Il faut donc leur enseigner tout en les entraînant à des stratégies spécifiques améliorant la maîtrise de l'activité (Mandin, 201, p.219)
Type de regroupement des apprenants
Décrire le type de regroupement préconisé par la stratégie et comment on peut le réaliser. Donner des exemples.
Milieu d’intervention
Le résumé est une stratégie pouvant être utilisée pour tous les niveaux scolaires, du primaire à l’université. Des études comme celle de Manin (2012) soulignent l’efficacité des entraînements d’élèves et d’étudiants à l’identification des informations importantes sur les idées à inclure dans un résumé. Il s’agit donc d’un compétence qui se développe suivant le développement cognitif des apprenants et leur niveau d’études. Parce qu’il constitue une étape utile dans toute démarche intellectuelle, le résumé est pertinent dans la plupart des programmes du collégial, tant préuniversitaires que techniques (Libersan, 2012). Cette stratégie peut s'effectuer en classe avec des apprenants et un enseignant, mais aussi seul à la maison.
Conseils pratiques et exemples d’utilisation
Voici des conseils pratiques sur comment faire un résumé :
- on lit l'original attentivement, avec un dictionnaire pour vérifier la compréhension, et on fait une première hypothèse sur le thème, l'idée principale du texte;
- si on veut, on peut faire alors une carte sémantique, qui représente l'idée centrale au milieu, avec d'autres idées réparties autour, regroupées selon leurs affinités et leur importance;
- on marque les divisions en parties et les rapports entre ces parties. (Le rapport peut être que la deuxième partie est un exemple, ou qu'elle s'oppose à la première partie, ou que telle partie est une conséquence d'une idée exprimée, ou simplement un deuxième argument ou une deuxième idée complémentaire.);
- on met les exemples entre crochets, pour se rappeler qu'ils sont secondaires;
- on souligne les mots clés, ceux qui portent les idées clés;
- on reformule les idées clés (en utilisant des synonymes, des simplifications et des réductions - voir ci-dessous);
- pour chaque paragraphe ou division, on prépare une phrase qui énonce l'idée principale en utilisant les reformulations;
- on se relit, en vérifiant que chaque élément du résumé est bien dans le texte;
- on se relit, en vérifiant l'orthographe, les constructions, les accords;
- éventuellement, pour un texte un peu long, on reformule l'idée principale du texte qu'on utilise pour lui donner un titre ou une phrase introductive;
- on compte les mots du résumé et on met le total à la fin.
Pour vérifier efficacement les connaissances acquises par un apprenant, il est préférable de s'assurer que le résumé n'est pas composé uniquement de bribes d'informations copiées à partir de plusieurs sources (Wilson et Wilson, 2013).
Dans les règles de résumé, Brown et Day (1983), ont identifié six règles d'élaboration d'un résumé :
A. Élimination :
- éliminer l'information secondaire;
- éliminer l'information redondante.
B. Substitution :
- remplacer une liste d'éléments par un terme englobant;
- remplacer une liste d'actions par un terme englobant.
C. Macrosélection et invention :
- choisir la phrase qui contient l'idée principale;
- s'il n'y a pas de phrase contenant l'idée principale, en produire une.
Conseils pratiques pour le résumé scolaire (fait en classe ou bien en travaille à la maison): (Kuhn, Melanie R. & Stahl, Steven A. (2003)) :
- préparer un texte qui présente les mêmes idées, normalement dans le même ordre, plus ou moins, que l'original, mais qui n'a que 25% de sa longueur;
- ne pas citer le texte original plutôt chercher des synonymes et des reformulations. Certaines expressions spécifiques n'ont pas de synonymes, alors ce cas, utiliser le mot de l'original;
- éliminer les exemples, sauf si un exemple est considéré essentiel.
Bibliographie
Brown, A., Day, J.(1983). «Macrorules for Summarizing Texts: The Development of Expertisre». Journal of Verbal Learning and Verbal Behaviour, vol. 22, no 1, p.1-14
Kuhn, Melanie R. & Stahl, Steven A. (2003) "Fluency: A Review of Developmental and Remedial Practices", Journal of Educational Psychology, 95(1), March 2003, pp. 3-21. (Available online through Academic Search Premier) [word recognition, automaticity]
Lentz, F.(2007), "L’art de résumer un texte." Québec français 145: 66–69.
Mandin, S. (2012). Méthodes d'entraînement à résumer et leurs effets. Carrefours de l'éducation, 33,(1), 219-248. doi:10.3917/cdle.033.0219.
Smith, P. L., & Ragan, T. J. (2005). A framework for instructional strategy design. In P. L. Smith, & T. J. Ragan (Eds.), Instructional design (3rd ed., pp. 127-150). New York, NY : Wiley & Sons.
Thiagarajan, S., & Hourst, B. (2008). Modèles de jeux de formation: les jeux-cadres de Thiagi. Eyrolles Ed. d'Organisation.
Wilson, M. J. et Wilson, M. L. (2013). A comparison of techniques for measuring sensemaking and learning within participant‐generated summaries. Journal of the American Society for Information Science and Technology, 64(2), 291-306. Récupéré de : http://www.cs.swan.ac.uk/~csmathew/pubs/mjw-jasist2012-learning-preprint.pdf
Webographie
Libersan, L. (2012). Stratégies d’écriture dans la formation spécifique. Récupéré de : http://www.ccdmd.qc.ca/media/Genres_10Leresume.pdf
Veille informationnelle (ressources disponibles pour améliorer la fiche)
Cartier, S. C. et Théorêt, M. (2004). L’enseignement des stratégies d’apprentissage par la lecture. Récupéré sur le site de Crifpe : http://www3.education.gouv.qc.ca/agirautrement/OutilsDocum/Lire%20pour%20apprendre.pdf
Gao, Y. (2013). The effect of summary writing on reading comprehension: The role of mediation in EFL classroom. Reading Improvement, 50(2), 43-47.
Herbert, M., Gillespie, A., et Graham, S. (2013). Comparing effects of different writing activities on reading comprehension: A meta-analysis. Reading & Writing, 26, 111-138.
Wichadee, S. (2013). Improving students' summary writing skills ability through collaboration: A comparison between online wiki group and conventional face-to-face group. The Turkish Online Journal of Educational Technology, 12(3), 107-117.
Wilson, J. W., et Wilson, M. L. (2013). A Comparison of Techniques for Measuring Sensemaking and Learning Within Participant-Generated Summaries. Journal of the American Society for Information Science and Technology, 64(2), 291-306.
- Réaliser un "booktrailer", c'est-à-dire une "bande-annonce d'un livre" c'est " comme travailler sur un résumé de livres mais avec des outils plus ludiques avec lesquels on peut mélanger du son, de l’image et du texte" affirment les auteurs de cet article en expliquant comment réaliser une tel résumé (souvent collaboratif) version Web 2.0. Article publié par Julien A. (2015, février) sur le site de Ludomag : http://www.ludovia.com/2015/02/realiser-un-booktrailer-en-classe/