Différences entre versions de « Sciences cognitives »

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Cette interprétation "psychologisante" des sciences cognitives ne fait pas l'unanimité. La plupart de définitions proposées mettent de l'avant l'idée  d'une rencontre ou d'une confrontation de plusieurs disciplines permettant aux chercheurs de formuler des questions originales et différentes de celles qui pourraient être posées à l'intérieur d'une discipline. L’interdisciplinarité constitue la marque essentielle des sciences cognitives au sens fort <ref> Collins, T. Andler, D. & Tallon-Baudry, C. (2018). ''La cognition. Du neurone à la société.'' Paris, France : Gallimard.</ref>. Selon Collins, Andler et Tallon-Baudry (2018, p. 11), les chercheurs appartiennent au champ des sciences cognitives lorsqu'ils "s'imposent de se confronter aux autres disciplines, acceptant de se trouver, sous leur regard, en situation de perpétuel apprentissage. Ainsi, il est possible de faire de la psychologie - même cognitive - sans pour autant faire des sciences cognitives, au sens fort où nous l'entendons, lorsque par exemple on s'intéresse à la compréhension du langage écrit sans prendre en compte les substrats neuronaux sous-jacents, ou sans se soucier de la plausibilité biologique des processus mentaux proposés".
 
Cette interprétation "psychologisante" des sciences cognitives ne fait pas l'unanimité. La plupart de définitions proposées mettent de l'avant l'idée  d'une rencontre ou d'une confrontation de plusieurs disciplines permettant aux chercheurs de formuler des questions originales et différentes de celles qui pourraient être posées à l'intérieur d'une discipline. L’interdisciplinarité constitue la marque essentielle des sciences cognitives au sens fort <ref> Collins, T. Andler, D. & Tallon-Baudry, C. (2018). ''La cognition. Du neurone à la société.'' Paris, France : Gallimard.</ref>. Selon Collins, Andler et Tallon-Baudry (2018, p. 11), les chercheurs appartiennent au champ des sciences cognitives lorsqu'ils "s'imposent de se confronter aux autres disciplines, acceptant de se trouver, sous leur regard, en situation de perpétuel apprentissage. Ainsi, il est possible de faire de la psychologie - même cognitive - sans pour autant faire des sciences cognitives, au sens fort où nous l'entendons, lorsque par exemple on s'intéresse à la compréhension du langage écrit sans prendre en compte les substrats neuronaux sous-jacents, ou sans se soucier de la plausibilité biologique des processus mentaux proposés".
  
De façon semblable, Imbert (1992, p. 49) <ref> Imbert, M. (1992). Neurosciences et sciences cognitives. Dans D. Andler (dir.) Introduction aux sciences cognitives''Texte en italique''. Paris, France : Gallimard.</ref> définit les sciences cognitives comme "l'étude de l'intelligence, notamment de l'intelligence humaine, de sa structure formelle à son substratum biologique, en passant par sa modélisation, jusqu'à ces expressions psychologiques, linguistiques, et anthropologiques. Cette caractérisation constitue un fait un programme de recherche ; elle exprime la conviction que seule une association étroite entre sciences du cerveau, psychologie, linguistique, informatique, anthropologie et philosophie, aidée d'hypothèses tirées des domaines d'investigation plus spécifiques, comme la logique ou la théorie des automates, par exemple, peut apporter des réponses nouvelles, c'est-à-dire issues des recherches empiriques, aux questions traditionnelles concernant la nature de l'esprit humain".  
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De façon semblable, Imbert (1992, p. 49) <ref> Imbert, M. (1992). Neurosciences et sciences cognitives. Dans D. Andler (dir.) ''Introduction aux sciences cognitives''. Paris, France : Gallimard.</ref> définit les sciences cognitives comme "l'étude de l'intelligence, notamment de l'intelligence humaine, de sa structure formelle à son substratum biologique, en passant par sa modélisation, jusqu'à ces expressions psychologiques, linguistiques, et anthropologiques. Cette caractérisation constitue un fait un programme de recherche ; elle exprime la conviction que seule une association étroite entre sciences du cerveau, psychologie, linguistique, informatique, anthropologie et philosophie, aidée d'hypothèses tirées des domaines d'investigation plus spécifiques, comme la logique ou la théorie des automates, par exemple, peut apporter des réponses nouvelles, c'est-à-dire issues des recherches empiriques, aux questions traditionnelles concernant la nature de l'esprit humain".  
  
  

Version du 26 février 2020 à 12:02

L'expression "sciences cognitives" (cognitive science) renvoie à l'étude interdisciplinaire de l'esprit (mind).[1]

Parmi les disciplines qui ont font partie on trouve notamment la psychologie, la biologie, la philosophie, l'anthropologie, la linguistique, l'intelligence artificielle, neurosciences, l'éthologie, l'économie.

En décrivant l'histoire de la "révolution cognitive" Gardner (1985, p.9) [2], souligne que "les sciences cognitives ont une histoire courte mais un long passé", puisqu'elles se penchent sur le problème de la nature et de l'origine de la connaissance humaine, formulé il y a près de 2500 par Socrate et qui a fait l'objet par la suite de l'histoire commune de la philosophie et de la psychologie occidentales.

Le caractère central du problème de la connaissance humaine dans l'émergence des sciences cognitives se traduit dans la place essentielle qu'y occupe la psychologie. Ainsi, dans la définition des sciences cognitives proposée dans Encyclopedia Universalis [3] on peut lire que :

"En un sens, les sciences cognitives ne sont rien d'autre que la psychologie scientifique. Mais c'est une psychologie immensément étendue, à la fois dans son objet et dans ses méthodes : d'une part, les facultés mentales de l'être humain adulte et normal ne sont désormais qu'un cas important dans une famille de cas dont on ne peut pas le dissocier, ceux des humains à la naissance et en développement, celui des humains affectés par un déficit, une lésion ou une maladie, celui des animaux ; d'autre part, la nouvelle psychologie fait appel aux sciences de l'information, aux neurosciences, à la théorie de l'évolution, à la linguistique, à la philosophie et à différents secteurs des sciences sociales."

Cette interprétation "psychologisante" des sciences cognitives ne fait pas l'unanimité. La plupart de définitions proposées mettent de l'avant l'idée d'une rencontre ou d'une confrontation de plusieurs disciplines permettant aux chercheurs de formuler des questions originales et différentes de celles qui pourraient être posées à l'intérieur d'une discipline. L’interdisciplinarité constitue la marque essentielle des sciences cognitives au sens fort [4]. Selon Collins, Andler et Tallon-Baudry (2018, p. 11), les chercheurs appartiennent au champ des sciences cognitives lorsqu'ils "s'imposent de se confronter aux autres disciplines, acceptant de se trouver, sous leur regard, en situation de perpétuel apprentissage. Ainsi, il est possible de faire de la psychologie - même cognitive - sans pour autant faire des sciences cognitives, au sens fort où nous l'entendons, lorsque par exemple on s'intéresse à la compréhension du langage écrit sans prendre en compte les substrats neuronaux sous-jacents, ou sans se soucier de la plausibilité biologique des processus mentaux proposés".

De façon semblable, Imbert (1992, p. 49) [5] définit les sciences cognitives comme "l'étude de l'intelligence, notamment de l'intelligence humaine, de sa structure formelle à son substratum biologique, en passant par sa modélisation, jusqu'à ces expressions psychologiques, linguistiques, et anthropologiques. Cette caractérisation constitue un fait un programme de recherche ; elle exprime la conviction que seule une association étroite entre sciences du cerveau, psychologie, linguistique, informatique, anthropologie et philosophie, aidée d'hypothèses tirées des domaines d'investigation plus spécifiques, comme la logique ou la théorie des automates, par exemple, peut apporter des réponses nouvelles, c'est-à-dire issues des recherches empiriques, aux questions traditionnelles concernant la nature de l'esprit humain".


Notes et références

  1. Frankish, K. & Ramsey, W.M. (2012). The Cambridge Handbook of Cognitive Science. Cambridge, UK; Cambridge University Press.
  2. Gardner, H. (1985). The Mind's New Science: A History Of The Cognitive Revolution. New York, NY: Perseus Books Group.
  3. Sciences cognitives. Dans Encyclopedia Universalis Récupéré le 26 février 2020 de https://www.universalis.fr/encyclopedie/sciences-cognitives/
  4. Collins, T. Andler, D. & Tallon-Baudry, C. (2018). La cognition. Du neurone à la société. Paris, France : Gallimard.
  5. Imbert, M. (1992). Neurosciences et sciences cognitives. Dans D. Andler (dir.) Introduction aux sciences cognitives. Paris, France : Gallimard.