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Appellation en anglais
Analogy
Stratégies apparentées
La métaphore et l’exemple sont souvent confondus avec l’analogie. Cependant, ils n’ont en commun que le fait qu’ils font ressortir des similitudes à travers des comparaisons. L’analogie compare les éléments identiques d’une structure de façon claire et sans équivoque contrairement à la métaphore qui fait ressortir des éléments qui ne sont pas semblables afin de pousser le lecteur à trouver des similitudes (Duit, 1991). En ce qui concerne l’exemple, il est utilisé principalement pour illustrer des caractéristiques du nouveau concept (Glynn, 1991).
Parmi les stratégies qui utilisent l’analogie, se trouvent le Dialogue_socratique et la résolution de problème.
Type de stratégie
La méthode analogique est principalement utilisée comme microstratégie mais elle peut aussi servir de macrostratégie quand elle est utilisée dans le cadre du modèle GMAT.
Types de connaissances
L’analogie vise l'apprentissage des Connaissances conceptuelles. Elle est largement utilisée dans le domaine des sciences et dans l’apprentissage du français. Son usage est aussi courant dans l`apprentissage et la pratique de la physique ( Podolefsky, Université de Colorado).
Description
Selon plusieurs auteurs Tierney et Cunningham, (1984); Perrenoud, (1997); Yernick, (2003); Bean, Singer et Cowan (1986), l’analogie est définie comme une méthode de comparaison entre des informations très similaires par leurs aspects essentiels pour permettre le passage d’une donnée à une autre, la première étant familière pour l’apprenant la seconde ne l’étant pas.
Le premier à avoir élaboré une théorie sur l’analogie fût Aristote. Sa propre expérience lui avait fait prendre conscience qu’il était possible de trouver une solution à un problème en se référant à un autre problème similaire connu par celui-ci. Par la suite, plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’analogie afin d’approfondir cette stratégie pédagogique en éducation.
L’analogie est une stratégie de type constructiviste. Elle implique un processus de construction des connaissances en faisant appel aux connaissances antérieures des apprenants qui jouent un rôle important dans le développement des nouveaux concepts tel que mentionné par Tardif (1997).
Pour Tardif (1997), les connaissances que les apprenants intègrent en mémoire à long terme, ne peuvent provenir directement de la transmission des informations par une personne externe. Il faut absolument que les connaissances antérieures de l’apprenant soient mises à profit dans la construction des nouvelles connaissances. C’est à partir des connaissances déjà en mémoire qu’il va associer les nouvelles informations. Si l’apprenant ne peut pas établir de liens avec les connaissances qu’il a stockées dans sa mémoire à long terme, aucun apprentissage n’est possible.
L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but de pouvoir assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente. (Holyoak & Thagard 1995).
Vosniadou et Otony (1983) ont constaté que certaines analogies sont plus faciles à lier à la connaissance acquise des élèves que d’autres qui ne correspondent pas à leurs expériences personnelles. De ce fait, les résultats obtenus dans l'utilisation des méthodes analogiques se sont avérés variables selon les apprenants.
Les différents auteurs (Markman et Gentner, 1993; Keane, 1996 ;Bowdle, 1997; Holyoak et Thaggard, 1997), sont d'accord pour dire que le raisonnement analogique est composé d'étapes et que la plus importante est la mise en correspondance (mapping). La majorité des études se sont d'ailleurs concentrées sur cette étape de l'analogie.
Les 4 étapes de l'analogie:
1- L'encodage: il s’agit de l’accès ou du rappel de l’élément connu (la source) qui partage certaines ressemblances avec l’élément nouveau (la cible).
2- Inférence : L’établissement d’un lien entre la source (élément connu) et la cible (élément nouveau)
3- Mise en correspondance (mapping) : La découverte d’inférences par rapport à la cible (déduire en combinant des informations et ses propres connaissances sur le sujet)
4- Application : L’évaluation des inférences et l’adaptation à la cible
En sciences cognitives, deux théories importantes présentent les fondements des processus cognitifs dans le raisonnement par analogie. Il s’agit de la théorie de Gentner (1983) et celle de Holyoak et Thagard (1989) développée à partir de celle de Gentner. Ces théories décrivent le processus derrière les quatre étapes de l'analogie.
Théorie de Gentner : Mise en correspondance entre structures (Structure mapping)
Pour Gentner (1983), il y a 3 caractéristiques fondamentales pour qu'une analogie puisse correctement suivre les quatre étapes.
a) les éléments de la source ( données familières) et de la cible (données non familières) de l’analogie doivent maintenir une structure isomorphe (structure similaire).
b) l’accent d’une analogie doit porter sur les ressemblances de relation entre deux domaines et non sur les ressemblances d’attributs physiques ou de surface.
c) les relations doivent être d’ordre supérieur.
Pour Holyoak et Thagard, les 3 caractéristiques fondamentales pour qu'une analogie puisse correctement suivre les quatre étapes sont un peu différentes.
Théorie de Holyoak et Thagard: Théorie des contraintes multiples
3 catégories qui guident le raisonnement par analogie:
1) la contrainte de structure implique une correspondance un à un, ou un isomorphisme (c’est-à-dire, chaque élément de la cible correspond à un seul élément de la source).
2) la contrainte sémantique du niveau de ressemblance ou la similitude de sens.
3) la contrainte pragmatique est l’objet de la comparaison, le but ou l’intention de l’analogie
Comme le mentionne la plupart des chercheurs, l’utilisation de l’analogie demande une préparation importante afin de s’assurer du succès de cette stratégie. En sciences, domaine ou l’analogie est grandement utilisée, deux modèles ont été développés. Le modèle GMAT (Zeitoun 1984) qui s'apparente à une macrostratégie, défini les étapes de la conception pédagogique tandis que le modèle TWA, (Glynn, 1989; Glynn, Britton, Semrud-Clikeman & Muth, 1989) décrit les étapes lors de l'utilisation de l'analogie comme microstratégie.
Modèle de conception pédagogique GMAT (9 étapes) :
1) Évaluer les capacités cognitives des élèves
2) Évaluer les connaissances antérieures par rapport à la cible
3) Analyser le contenu analogique de la cible
4) Évaluer la justesse de l’analogie
5) Identifier les caractéristiques de l’analogie
6) Choisir la stratégie d’enseignement : analogies générées par les élèves, analogie présentée et discutée explicitement, ainsi que le format de sa présentation (écrit, oral, multimédia…)
7) Présenter l’analogie aux élèves
8) Évaluer les apprentissages
9) Réviser les étapes
(Source: Modèle GMAT. Zeitoun, 1984 )
Le Modèle “Operations in the Teaching-with-Analogies” en tant que microstratégie, indique en quoi consiste l'enseignement-apprentissage par analogie
1) Introduction du concept cible
2) Rappel du concept analogique
3) Identifier les ressemblances entre la source et la cible
4) Établissement du lien entre les ressemblances
5) Identification des non-ressemblances
6) Formuler une conclusion
(Source : Modèle TWA. (Glynn, Duit & Thiele, 1995 )
Pour Duit (1991) Le modèle TWA est de type constructiviste et accorde une place importante aux connaissances antérieures tel que le préconise l'approche cognitive.
Médias utilisés pour supporter la stratégie :
- Manuel analogique informatisé ou papier - Enseignement en présentiel
Conditions favorisant l’apprentissage
Des psychologues ont ajouté des étapes ultérieures à l'analogie. Ces étapes vont faciliter la catégorisation des concepts en mémoire (par exemple: un organisateur de la pensée) et permet l'application future de cette analogie à d'autres relations et d'autres objets. Le raisonnement par analogie est inclus dans un ensemble de processus cognitifs. Ceci nous permettant de faire des abstractions des catégories à partir d'exemples divers rencontrés (catégorisation), de transformer des connaissances spécifiques en représentations ou schémas (abstraction, schématisation) abordés dans une analogie.
En biologie, on l’utilise principalement dans le but de faire comprendre des concepts scientifiques peu familiers aux étudiants.
Activer L’analogie est une méthode qui permet l’activation des connaissances antérieures. Comme le mentionne Crevier (2013), l’analogie utilisée dans le dialogue socratique facilite l’apprentissage car elle fait appel aux connaissances antérieures des apprenants ce qui aide à la rétention de l’information.
Motiver Le fait que l’apprenant est actif dans son apprentissage par la création d’analogie consciente influe sur sa motivation. Les jeunes enfants aiment trouver des analogies afin d’illustrer les concepts, c’est pour eux une sorte de jeu.
Intégrer L’utilisation de l’analogie, permet d’intégrer les nouvelles connaissances.
Plusieurs chercheurs tels que Duit (1991), Glynn (1991), Tardif (1997) et Thagard (1992), suggèrent de faire plusieurs analogies pour illustrer un concept afin de rejoindre le plus d’apprenants possible. Ils proposent aussi de demander aux apprenants de faire leurs propres analogies et de les partager au groupe afin d’en faire profiter les autres apprenants dans le but de faciliter leur compréhension. La création d’analogie par l’apprenant, le rend aussi plus actif dans son apprentissage et permet un apprentissage plus efficace.
Comme le mentionne Thagard (1992), il arrive parfois que les élèves aient une mauvaise compréhension de l’analogie quand ils prennent la source et la cible comme étant identiques. Les analogies multiples, permettent de pallier en partie à ce problème.
Il est aussi important de s’assurer que les analogies sont bien en lien avec les concepts que l’on veut transmettre. De mauvaises analogies peuvent créer plus de confusion et une mauvaise interprétation des concepts. (Bean T.W., Singer H., Cowan S 1986).
Niveau d’expertise des apprenants
Les opinions sont partagées quant au niveau de l’expertise des apprenants dans l’utilisation de l’analogie comme stratégie d’apprentissage. Certains auteurs tel que Bean T.W., Singer H., Cowan S. (1984) croient qu’il est préférable d’utiliser cette méthode avec des apprenants débutants ou intermédiaires puisque l’apprenant qui a une grande connaissance des concepts pourrait avoir l’impression que les analogies sont inutiles.
Cependant, certaines recherches indiquent que plus l’apprenant a d’expérience, plus il lui sera facile de faire des analogies pour comprendre les concepts. (Perrenoud 1997). Pour Perrenoud, les apprenant très expérimentés ont une très bonne capacité à faire des analogies multiples pour illustrer des concepts comparativement aux novices moins expérimentés ayant un moins grand bagage de connaissances.
Type de guidage
L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but de pouvoir assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente. (Holyoak & Thagard 1995). L'analogie est une méthode intuitive.
Le type de guidage que demande cette stratégie est un guidage permanent et soutenu par l’enseignant. Comme le mentionne Bean T.W., Singer H., Cowan S. (1984) dans leur manuel analogique, les enseignants doivent démontrer les correspondances entre les domaines de l’analogie. Il faut de plus s’assurer que les analogies qui ont été faites sont pertinentes et permettent une bonne compréhension et non une compréhension erronée. Les apprenants moins expérimentés auront besoin d’un plus grand support des enseignants pour utiliser l’analogie comme méthode d’apprentissage. Les recherchent démontrent que ce n’est pas automatique pour les étudiants de trouver des analogies. Un accompagnement est donc nécessaire avant que l’apprenant puisse de façon autonome utiliser adéquatement la méthode analogique. Vosniadou et Otony (1983)
Type de regroupement des apprenants
L’analogie peut être utilisée de façon individuel, en petit et en grand groupe. Cependant, pour maximiser son potentiel, il est suggéré de le faire en groupe afin que tous les apprenants puissent profiter des analogies faites par les autres. Cette méthode permet souvent aux apprenants de mieux comprendre à travers les analogies trouvées par les autres membres du groupe. (Duit, 1991; Glynn 1991; Tardif 1997).
Par exemple, Ripoll (1992) explique que dans un groupe, un enseignant avait de la difficulté à expliquer la façon dont se nourrissent les baleines. Ils tentaient de faire comprendre aux enfants que les baleines filtrent l’eau et qu’elles retiennent le plancton avec leurs fanons. Après plusieurs minutes d’explication, les enfants ne comprenaient toujours pas le fonctionnement. Un des enfants a alors demandé si les fanons étaient comme une puise qui retient le poisson lors de la pêche. Avec cette analogie, tous les autres enfants ont compris le phénomène expliqué. Cette analogie a donc servi à tous les enfants et aider les enseignants.
Milieu d’intervention
L’analogie, s’utilise dans tous les milieux éducatifs que ce soit au niveau primaire, secondaire, collégial ou universitaire. La plupart des recherches effectuées ont cependant été concentrées chez les enfants ou les jeunes adultes dans l’apprentissage des concepts scientifiques complexes.
Conseils pratiques
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Bibliographie
Bean T.W., Singer H., Cowan S., Richaudeau Elina. (1985) Le manuel analogique: un pas en avant dans la pédagogie des sciences. In: Communication et langages, n°68, 2ème trimestre 1986. pp. 43-49. Récupéré du site : http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1986_num_68_1_1758.
Claveau, V. et L’Homme, M. C. (2005). Apprentissage par analogie pour la structuration de terminologie-utilisation comparée de ressources endogènes et exogènes. In Conférence TIA-2005, Rouen, 4 et 5 avril 2005. Récupéré du site de Loria : http://www.loria.fr/~yannick/TIA2005/doc/claveau.pdf
Crevier, F. (2013). Illustration du dialogue socratique. Texte communiqué à titre de ressource pour le cours TED 6210. Fichier:Crevier-dial-socr.pdf.
Desbrosses, S. (2009). Le Raisonnement par analogie. Psychologie cognitive. Récupéré du site PsychoWeb: http://www.psychoweb.fr/articles/psychologie-cognitive/557-le-raisonnement-par-analogie.html
R. Duit (1991). On the role of analogies and metaphors in learning science. Science Education, Volume 75, Issue 6, November 1991 p.649-672. Récupéré du site : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/sce.3730750606/full
Gentner, D. (1983). Structure-mapping: A theoretical framework for analogy. Cognitive Science, 7, 155-170. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1207/s15516709cog0702_3/full
Glynn, S. M. (1991). Explaining science concepts: A teaching-with-analogies model. In S. M.
Glynn, R. H. Yeany & B. K. Britton (Eds.), The psychology of learning science (pp. 219-240). Hillsdale, NJ: Erlbaum Associates.
Holyoak, K. J., & Thagard, P. (1989). Analogical mapping by constraint satisfaction. Cognitive Science, 13, 295-355.
Holyoak, K. J., & Thagard, P. (1995). Mental leaps: Analogy in creative thought. Cambridge, MA: MIT Press.
Holyoak, K. J., & Thagard, P. (1997). The analogical mind. American Psychologist, 52(1), 35-44. http://reasoninglab.psych.ucla.edu/KH%20pdfs/Holyoak&Thagard.1997pdf.pdf
Marmèche Cauzinille, E., Mathieu, J.& Weil-Barais, A. (1985). Raisonnement analogique et résolution de problèmes. L'année psychologique. (49-72). Récupéré du site: http://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1985_num_85_1_29068
Perrenoud, Y., (1997) Vers des pratiques pédagogiques favorisant le transfert des acquis scolaire hors école. Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève. http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1997/1997_04.html
Ripoll Thierry.(1992) La recherche sur le raisonnement par analogie : objectifs, difficultés et solutions. In: L'année psychologique. vol. 92, n°2. pp. 263-288. Récupéré du site : www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1992_num_92_2_29508
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Webographie
Dans cette section figurent des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. L'hyperlien doit être indiqué, de même que la date de consultation. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour cela, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uquebec.ca/~mcouture/apa/Presentation.htm
Podolefsky, N. (s.d.). The Use of Analogy in Physics Learning and Instruction. Consulté le 15 octobre 2017 du site, https://www.colorado.edu/physics/EducationIssues/podolefsky/research/podolefsky_analogy_physics.pdf
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Milieu d’intervention > Préuniversitaire
Milieu d’intervention > Universitaire
Niveau d’expertise des apprenants > Débutants
Niveau d’expertise des apprenants > Intermédiaires
Type de guidage > Guidée/soutenue par les experts/enseignants
Type de regroupement des apprenants > Grand groupe
Type de regroupement des apprenants > Individuel
Type de regroupement des apprenants > Petit groupe
Type de stratégie > Macrostratégie
Type de stratégie > Microstratégie
Types des connaissances > Connaissances conceptuelles