Différences entre versions de « Types de stratégies »

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Nous n'utiliserons ni la catégorie de "recette" ni celle d'"approche". La première exprime l'idée d'une routine ou d'un "tour de main", trop éloignée de l'idée même de stratégie. Si chaque concepteur peut avoir ses propres recettes, elles ne peuvent s'appliquer telles quelles dans les contextes différents. La catégorie "approche" dans le champ éducatif décrit quant à elle :
 
Nous n'utiliserons ni la catégorie de "recette" ni celle d'"approche". La première exprime l'idée d'une routine ou d'un "tour de main", trop éloignée de l'idée même de stratégie. Si chaque concepteur peut avoir ses propres recettes, elles ne peuvent s'appliquer telles quelles dans les contextes différents. La catégorie "approche" dans le champ éducatif décrit quant à elle :
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Pour approfondir les trois types de stratégies voir [[modèle]], [[macrostratégie]] et [[microstratégie]].
 
Pour approfondir les trois types de stratégies voir [[modèle]], [[macrostratégie]] et [[microstratégie]].
 
==== Macrostratégies ====
 
Une macrostratégie constitue « a set a general direction or trajectory  for the instruction and are comprised of more precise or detailed components » (Reigeluth et Keller, 2009, p. 29). Ces auteurs comparent une « macrostratégie » à une « molécule », composée d’« atomes » qui représentent les microstratégies. Dans ce sens une macrostratégie constitue un “principe intégrateur” qui doit assurer une cohérence interne de la démarche d’enseignement-apprentissage, lui donnant une couleur ou une orientation particulière. Cette cohérence se reflétera dans le choix et dans l’agencement de ses composantes, qui s'appuieront sur des méthodes plus spécifiques – des microstratégies- utilisées pour planifier les activités d’enseignement-apprentissage. <br />
 
 
De nombreuses macrostratégies qui font partie de cette banque ont été élaborées pour favoriser l’apprentissage des compétences. La plupart de temps elles sont liées au modèles de contenu centrés sur la tâche ( « le monde du travail », selon la catégorisation de van Merriënboer et Kirschner, 2001) ou sur les situations d’usage des compétences ciblées.<br />
 
 
Il faut que souligner certaines stratégies peuvent être utilisées aussi bien pour structurer les activités d’enseignement-apprentissage au niveau global (macrodesign) ou local (microdesign).
 
 
==== Microstratégies ====
 
Les microstratégies sont des composantes élémentaires permettant de concevoir les activités d’enseignement-apprentissage. Ces sont des « atomes » qui composent la « molécule » de la macrostratégie (Reigeluth et Keller, 2009) et qui doivent être choisies de façon à favoriser la cohérence de la démarche proposée. <br />
 
 
Dans l’approche cognitive, la sélection des microstratégies est guidée par :
 
* leur potentiel à favoriser les conditions d’apprentissage;
 
* leur adéquation avec les domaines des apprentissages visés;
 
* les caractéristiques des apprenants, principalement leur expertise dans un domaine. <br />
 
 
Les  microstratégies peuvent également être sélectionnées et adaptées en fonction des facteurs contextuels tels que le type de regroupement des apprenants, le milieu ou les contraintes technologiques liées aux médias.
 

Version du 25 avril 2014 à 11:28

La catégorisation des types des stratégies n'est pas aisée. On retrouve dans la littérature des termes suivants : méthodes, techniques, tactiques, formules, approches... Les ouvrages encyclopédiques récents distinguent généralement les méthodes des techniques, les premières étant considérées comme plus générales que les secondes.
Ainsi, Legendre (2005, p. 877) propose de définir la méthode pédagogique comme « ensemble de techniques agencées en vue d’atteindre un ou des objectifs pédagogiques », tandis qu’une technique d’enseignement est définie comme étant « ensemble de procédés pédagogiques utilisés par un enseignant dans le but de transmettre des informations et de susciter le développement d’habiletés » (p. 1363). Cependant, on retrouve dans les tableaux résumant les méthodes (p. 878) et les techniques (p. 1364) des entités semblables : groupe de discussion, conférence, exposé, cours magistral, démonstration, jeu de rôle, laboratoire, simulation, enseignement par les pairs… On trouve également dans ce même dictionnaire, à la page 1265, un tableau reproduit de Dussault et Pilon, (1996, Direction générale des programmes de formation professionnelle et technique, MEQ) présentant des activités d’enseignement et d’apprentissage suivantes : exposé de type conférence, exposé démonstration, simulation, jeu de rôles, étude de cas, séance de laboratoire, etc. Ainsi, la distinction entre "activités" et "méthodes" ou "techniques" n'est pas claire dans cet ouvrage.

Pour sa part, Carré (2011, p. 439) utilise le terme méthode pour décrire « la démarche globale, raisonnée vers les finalités de l’action pédagogique », et le terme technique pédagogique pour décrire « des façons de faire, processus ou ensembles d’actions, voire de « gestes » spécifiques, employés en vue de l’obtention d’un résultat ou de l’atteinte d’un objectif ». Il donne comme exemple des techniques : exposé, conférence, expérience, démonstration, enquête, projet de groupe, étude de cas, jeu de rôles, simulation, compagnonnage, tutorat, coaching, etc.

Une idée similaire est proposée dans le dictionnaire de Raynal et Rieunier (1997, p. 348) qui inclut parmi les techniques : exposé, simulation, jeu de rôles, étude de cas, exercice d’application, et distingue une catégorie des techniques d’animation (questionnement, exemples, consignes, synthèse, reformulation).


La catégorisation des types des stratégies proposée dans Wiki-TEDia intègre les propositions formulées dans le domaine de instructional theory (Reigeluth & Keller, 2009 ; Smith & Ragan, 2005) et celles proposées par Legendre (2005), Raynal et Reunier (1997), et Chamberland, Lavoie, et Marquis (1995). Elle s’appuie sur l’idée que la catégorisation la plus utile pour le concepteur pédagogique est en lien avec l'activité mise en oeuvre lors de la conception du scénario pédagogique. Elle vise à rendre compte de leur rôle dans le design de scénario pédagogique et de leur potentiel à guider l’action de la conception. Les types des stratégies proposées se situent sur un continuum situé entre deux extrémités formées par l’idée de « l’approche pédagogique » et de celle de « recette » (voir figure 2).

Types strategies.Jpeg


Figure 2. Les types de stratégies dans Wiki-TEDia sur le continuum "approche-recette".

Il s'agit des catégories suivantes :

Nous n'utiliserons ni la catégorie de "recette" ni celle d'"approche". La première exprime l'idée d'une routine ou d'un "tour de main", trop éloignée de l'idée même de stratégie. Si chaque concepteur peut avoir ses propres recettes, elles ne peuvent s'appliquer telles quelles dans les contextes différents. La catégorie "approche" dans le champ éducatif décrit quant à elle :

« une base théorique constituée d’un ensemble de principes sur lesquels reposent la perception de l’apprentissage et de la situation pédagogique, une réforme curriculaire, l’élaboration d’un programme d’études etc. » (Legendre, 2005, p. 97).


Cette signification renvoie à l’acception commune du terme « approche » en tant que

« façon générale de percevoir les choses ou les idées, d’étudier une question, d’aborder un projet, de résoudre un problème ou d’atteindre une finalité. Façon globale de s’y prendre pour parvenir à un résultat, pour effectuer une démarche spécifique » (Legendre, 2005, p. 96)


Cette signification du terme « approche » proche de « vision » est également acceptée en philosophie où elle décrit un

« système d’orientations épistémologiques et idéologiques sous-tendant une façon d’aborder, de percevoir un objet d’études et d’y réfléchir, de penser, manière de faire pour atteindre une finalité. Ex. approche constructiviste, empiriste, positiviste, réaliste » (Legendre, 2005, p. 97).


Il est intéressant de remarquer comme le fait cet auteur que « chaque approche ne peut traiter que des problèmes particuliers : toute approche est en partie caractérisée par sa propre problématique » (Legendre, 2005, p. 97). Par exemple, l’approche cognitive de l’enseignement-apprentissage, qui oriente le Wiki-TEDia et le cours TED 6210, est engendrée en quelque sorte par sa problématique, qui est celle des processus et des mécanismes cognitifs impliqués dans l’apprentissage.

Le tableau ci-dessous résume les types des stratégies en relation avec les activités du concepteur pédagogique.

Phases de la conception S’applique à… Activités du concepteur pédagogique Type de stratégie
Analyse du contenu d’enseignement/analyse cognitive des tâches/ Macroconception L’ensemble de la solution proposée (programme, cours, module, etc.) Analyser et préciser le contenu ciblé avec l’expert de contenu (explicitation et représentation des connaissances), séquençer et regrouper des éléments de connaissances pour organiser la progression pédagogique, en déterminant les domaines d’apprentissage. Modèles
Macroconception pédagogique L’ensemble de la solution proposée (programme, cours, module, etc.) Préciser les domaines d’apprentissage et les objectifs généraux d’apprentissage. Structurer la progression pédagogique sous forme de scénario pédagogique en déterminant ses grandes étapes. Macrostratégies
Microconception pédagogique Les composantes de la solution proposée (activités d’apprentissage-enseignement) Choisir et adapter des stratégies cohérentes avec la nature du contenu d’enseignement, les domaines d’apprentissage, les objectifs spécifiques d’apprentissage et l’ensemble de la solution proposée. Microstratégies

Pour approfondir les trois types de stratégies voir modèle, macrostratégie et microstratégie.