Différences entre versions de « Journal de bord »

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Puisque la rédaction d'un journal de bord peut être une démarche personnelle ou collective, le type de regroupement est donc individuel ou en petit groupe. Le fait d'être en petit groupe de deux, par exemple, et de partager le journal de bord avec l'enseignant, lui permet d'analyser et d'émettre des commentaires à l'apprenant.
 
Puisque la rédaction d'un journal de bord peut être une démarche personnelle ou collective, le type de regroupement est donc individuel ou en petit groupe. Le fait d'être en petit groupe de deux, par exemple, et de partager le journal de bord avec l'enseignant, lui permet d'analyser et d'émettre des commentaires à l'apprenant.
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Le journal de bord peut donc être (Khamis, 2014):" Entièrement privé: vous faites, seul, le bilan de vos apprentissage (à la fin) et vous rédigez et utilisez votre journal de façon indépendante; En collaboration avec votre tuteur : vous transmettez une copie de votre journal à votre tuteur, ce qui permet de faire un bilan plus complet de votre processus d’apprentissage, le journal est semi-privé; En collaboration avec vos collègues puisque vous postez votre journal de bord sur un forum, par exemple, afin de comparer votre évolution à celle des autres, le journal est donc public."
  
 
== Milieu d’intervention ==  
 
== Milieu d’intervention ==  

Version du 3 août 2014 à 15:55

Appellation en anglais

Journals, Logbook

Stratégies apparentées

Journal de réflexion (Reflective diaries). Offre plutôt une réflexion sur une expérience.

Journal d'apprentissage (Learning diary). L'accent est mis sur l'explication et l'enregistrement de l'apprentissage qui se produit (processus d'apprentissage).

Portfolio

Log ou logs. Est un enregistrement des événements passés.

Type de stratégie

La stratégie est une microstratégie

Domaine d’apprentissage

Les connaissances visées sont factuelles et sont donc des connaissances déclaratives plus précisément la connaissance des détails et des éléments spécifiques dans un champ donné (événements, lieux,noms, etc.).

Les connaissances déclaratives sont donc stockées dans la mémoire à long terme (MLT) et organisées en réseaux. Ces réseaux peuvent être sémantique (un ensemble qui relie divers éléments entre eux selon certains critères sémantiques particuliers) ou épisodique (se produit de temps en temps, intermittent). Ainsi, ces réseaux associatifs de propositions regroupent les concepts et les faits (Paquette, 2002).

Ainsi, les faits sont, par exemple, une association date-événement, nombre-objet ou objet-action. Se sont des données extraites rapidement et sans effort conscient de la mémoire à long terme (MLT). La mémoire déclarative regroupe donc des faits, des événements, etc., qui sont accessibles à une récupération consciente et verbalisable.

Noter permet entre autre (Baribeau, 2004): de découvrir, de comprendre et d'expliquer; de témoigner, de partager, de ne pas oublier; de faire savoir et de rapporter.

Toutefois, le journal de bord permet également de faire des réflexions sur ses processus d’apprentissage, donc de développer ses connaissances métacognitives. L'auteur est amené à réfléchir à ce qu'il a écrit. Cela lui permet d'établir ses forces et ses faiblesses et de trouver des moyens pour résoudre ses difficultés et à ne pas réitérer ses erreurs. Selon Anderson et al. (2001), ces connaissances seraient plutôt de l'ordre de connaissances de soi.

Description

Dans la littérature, on retrouve beaucoup d'écrits,notamment des correspondance et des récits autobiographiques. Certaines personnes ont donc pris la peine de noter des faits du quotidien, la vie à cette époque. Ainsi, un nombre impressionnant de faits sont donc maintenant accessibles. Dans l'antiquité grecque et romaine, le journal de bord tenait de livre sur la place publique. Les enseignants s'en servaient également comme fonction d'aide mémoire à la fin du 15 ième siècle et début du 20 ième siècle.

Le journal de bord (par sa pensée scientifique) est un outil qui permet de penser sa pratique. On parle de compréhension, de clarification, d'auto-évaluation, de planification et d'organisation des faits. des événements, etc. Il permet également de construire un savoir professionnel, à apprendre, à prendre des décisions et à résoudre des problèmes (Pirot et al., 2002). C'est également un outil de collecte de données.

Tout d'abord, le journal de bord est rédigé de façon régulière (à chaque jour ou à chaque semaine) par une personne (un apprenant, par exemple) ou par un groupe, de façon personnelle (privée) ou public (lecture par d'autres membres et commentaires possibles).

Sa mise en oeuvre permet à l'auteur de (Ménard, 1997, cité dans Pirot et al. 2002): décrire son expérience, y mettre les faits réels, les examiner et questionner cette expérience; découvrir ou redécouvrir sa personnalité; relier les savoirs-être et les savoirs-faire et les organiser; se porter garant de la construction de son savoir; s'approprier des savoirs expérientiels, affectifs, cognitifs et socio-affectifs.

Il existe plusieurs formes de journaux de bord. D'une part, ils peuvent être catégorisés selon le type de consignes que reçoit l'auteur (par rapport à l'utilisation) et selon l'accès au contenu du journal de bord. Selon Stickel et Waltman, (1994), cité dans Pirot et al. (2002), les journaux de bord orientés sur le type de consignes peuvent être non-structurés (l'auteur dispose d'une grande liberté) ou structurés (le formateur dirige l'apprenant). Les journaux qui sont régis par l'accès au contenu, peuvent être de deux types: non-accessible (le formateur ne peut pas accéder au contenu pendant son écriture) ou accessible (le formateur a accès au contenu et peut donc échanger avec l'apprenant ou le groupe. Enfin, notons que le journal de bord peut prendre forme selon les objectifs poursuivis.

Sa principale problématique réside dans le fait que le journal de bord doit être écrit quotidiennement ou du moins, assez régulièrement sans quoi, l'auteur en perdra le fil. De plus, certaines personnes peuvent trouver l'écriture du journal de bord comme une corvée et avoir peur d'y inscrire leurs pensées. On retrouve donc des réticences endogènes (qui proviennent de l'apprenant)et les réticences exogènes (qui viennent du formateur). Parmi les réticences endogènes, on retrouve le manque de confiance de l'auteur, la peur d'être lu et jugé par un formateur, le manque d'implication à l'écriture et le non-plaisir à écrire. Quant aux réticences exogènes, on retrouve le manque de clarté de la part du formateur concernant divers points comme les buts poursuivis (De Cock, 2007). De plus, il semblerait que l'écriture d'un journal de bord ne concorderait pas avec certains styles d'apprentissage (MacVaugh, 1990, cité dans De Cock, 2007).

Conditions favorisant l’apprentissage

Identifier, expliquer et justifier les conditions d’apprentissage que la stratégie vise à favoriser. Décrire quelle est la preuve empirique de l’efficacité de la stratégie.

Le journal de bord permet d'organiser et de construire l'apprentissage sur un sujet. Il permet d'ailleurs d'observer les habitudes d'apprentissage, les progrès et les difficultés de manière objective. L'apprenant peut donc évaluer sa performance et prendre des décisions. Le journal de bord peut être lu par le formateur et celui-ci peut conseiller l'apprenant par la suite.

Selon le modèle de Kolb (1994), cité dans Rivard (2000), appelé approche expérientielle, le cycle d'apprentissage a été modélisé en un processus ayant quatre phases successives qui forment un cycle qui se répète: l'expérience concrète (EC), l'observation réflexive (OR), la conceptualisation abstraite (CA) et l'expérimentation active (EA). En voici un résumé:

-l'expérience concrète (EC): point de départ du processus d'acquisition de nouveaux savoirs. Le sujet doit pouvoir s'impliquer totalement et pour cela, l'expérience concrète doit être intéressante et stimulante. -l'observation réflexive (OR): l'auteur fait des observations à partir de l'expérience vécue. Il doit utiliser plusieurs perspectives pour réfléchir. Ces perspectives peuvent être obtenues par la référence d'anciennes expériences ou par l'exploration de l'expérience immédiate. -la conceptualisation abstraite (CA): l'apprenant (l'auteur) va, pendant cette troisième phase, établir des liens de cause à effet. Il interprétera les expériences vécues. Il conceptualisera la situation pour la projeter et l'appliquer à des expériences vécues ou appréhendées. -l'expérimentation active (EA): le sujet doit pouvoir utiliser ses nouvelles connaissances pour résoudre des problèmes ou améliorer une situation. C'est, entre autre, la mise en pratique des apprentissages.

En passant par les étapes du modèle de Kolb, l'auteur du journal de bord ralentira son processus de pensée, prendra du temps pour l’approfondir et s'assurera que ses écrits ont vraiment été vécus. D'ailleurs l'assiduité à l'écriture de journal de bord permet au rédacteur de prendre du recul et d'observer les différences dans sa pratique professionnelle, d'être conscient des différentes conceptions du sujet et de théoriser ses savoirs d'expériences (Pirot et Al., 2002).

Selon Anderson et al. (2001), il semblerait que les conditions favorisant l'apprentissage se concentre autour des connaissances de soi (forces et faiblesses) et jouerait un rôle primordial sur la motivation, le contrôle et la régulation de ses processus d'apprentissage (TED6210, Contibutors, 2014).

Niveau d’expertise des apprenants

Utile peu importe le niveau d'expertise de l'apprenant puisque cette microstratégie met en scène des connaissances factuelles (faits, dates, événements, etc.). Elle présente des faits pertinents reliés à un domaine. L'apprenant peut donc être débutant, intermédiaire ou novice dans un domaine donné.

Par exemple, on pourrait demander à un étudiant du niveau primaire, d'écrire un journal de bord sur un atelier fait en classe. Même si l'étudiant ne maîtrise pas l'écriture de manière efficace, il pourrait y insérer des dessins, des images, etc. Un étudiant universitaire pourrait écrire un journal de bord pour relater les faits de sa dernière session en y notant ses angoisses, ses succès,etc. Ainsi, le journal pourra lui servir, aux prochaines sessions, de processus d'apprentissage puisqu'il aurait développé ses connaissances métacognitives.

Type de guidage

Cette microstratégie offre un guidage de type autoguidée puisque celle-ci est soutenue par l'apprenant comme responsable de ses apprentissages. En fait, c'est lui-même qui écrit son journal de bord. Il est donc garant de sa propre éducation. Ainsi, les apprenants de tous niveau peuvent privilégier l'écriture d'un journal de bord.

Dans l'approche cognitive, la responsabilité de l'acquisition des apprentissages est partagée entre l'apprenant et le formateur. Puisque l'approche cognitive est une approche constructiviste, les connaissances antérieures permettent à l'apprenant de comprendre des nouvelles méthodes, situations, etc. en les modifiant. L'adaptation de l'apprenant lui permet de développer son réseau de connaissances passées et elle lui donne la possibilité de traiter des situations plus complexes d'une fois à l'autre (TED6210, Contributors, 2014).

Type de regroupement des apprenants

Puisque la rédaction d'un journal de bord peut être une démarche personnelle ou collective, le type de regroupement est donc individuel ou en petit groupe. Le fait d'être en petit groupe de deux, par exemple, et de partager le journal de bord avec l'enseignant, lui permet d'analyser et d'émettre des commentaires à l'apprenant.

Le journal de bord peut donc être (Khamis, 2014):" Entièrement privé: vous faites, seul, le bilan de vos apprentissage (à la fin) et vous rédigez et utilisez votre journal de façon indépendante; En collaboration avec votre tuteur : vous transmettez une copie de votre journal à votre tuteur, ce qui permet de faire un bilan plus complet de votre processus d’apprentissage, le journal est semi-privé; En collaboration avec vos collègues puisque vous postez votre journal de bord sur un forum, par exemple, afin de comparer votre évolution à celle des autres, le journal est donc public."

Milieu d’intervention

Décrire dans quel milieu éducatif la stratégie a été utilisée. Donner des exemples.

Les milieux d'intervention peuvent être très variés. Au niveau scolaire, on peut l'appliquer du primaire (moins de texte mais plus d'images à coller) à l'université. Cette microstratégie peut être utilisé en milieux de travail.

Conseils pratiques

Dans la mesure du possible, fournir des conseils, des « trucs » ou des « astuces » en lien avec des exemples issus de la pratique « réelle » de cette stratégie.

Bibliographie

Anderson, L. W., Krathwohl, D. R., Airasian, P. W., Cruikshank, K. A., Mayer, R. E., Pintrich, P. R., Raths, J., & Wittrock, M. C. (2001). A Taxonomy for learning, teaching, and assessing : A Revision of Bloom’s taxonomy of educational objectives. New York, NY : Longman.

Anderson-Inman, L. (1998). Electronic Journals in Technology and Literacy: Professional Development Online (Technology Tidbits). Journal of Adolescent & Adult Literacy, 41(5), 400-405.

Baribeau, C. (2004, 26 novembre). Le journal de bord du chercheur. Communication présentée L'instrumentation dans la collecte des données, Trois-Rivières. Repéré à http://www.recherche-qualitative.qc.ca/revue/hors_serie/hors_serie_v2/CBaribeau%20HS2-issn.pdf

Dietz, M. E. (2008). Journals as frameworks for professional learning communities. (2e éd.). Thousand Oaks, Calif.: Corwin Press.

Holly, M. L., & McLoughlin, C. S. (1989). Professional development and journal writing. Dans M. L. Holly, & C.S. McLoughlin (Éds). Perspectives on teacher professional development (259-283). London : Falmer.

Lafortune, L. (Ed.). (2004). Le questionnement en équipe-cycle: questionnaires, entretiens et journaux de réflexion. PUQ.

Pallascio, R., & Lafortune, L. (Eds.). (2000). Pour une pensée réflexive en éducation. PUQ.

Power, M. (2008). Le conseiller pédagogique réflexif: un journal de bord. Athabasca University Press.

Schatzman, L., & Strauss, A.L. (1973). Field research. Strategies for a natural sociology. Englewood Cliffs: Prentice-Hall.

Webographie

Identifier et décrire brièvement des ressources complémentaires disponibles sur le web.

Approche cognitive. (2014, mai 12). TED6210, . Retrieved 19:40, juillet 28, 2014 from http://wiki.teluq.ca/TED6210/index.php?title=Approche_cognitive&oldid=1760.

De Cock, G. (2007). Le journal de bord support de la réflexion sur la pratique professionnelle pour les futurs enseignants en stage. Prom.: Paquay, Léopold (2007).

Paquette, G. (2002). Modélisation des Connaissances et des Compétences: Un langage Graphique Pour concevoir et apprendre. Presses de l'Université du Québec. Repéré le juillet, 21, 2014 à http://books.google.ca/books?id=C4G4MVw4yrEC&pg=PA39&lpg=PA39&dq=connaissances+factuelles&source=bl&ots=3BhxEfrWvC&sig=njYIbVSQ8KAr1abwDg1ykvN_sbs&hl=fr&sa=X&ei=2FLNU6f2CsmLyATd3YBg&ved=0CCsQ6AEwBzgK#v=onepage&q=connaissances%20factuelles&f=false

Pirot, L., De Cock, G., David, J., (2002). Une expérience de tutorat académique à l'UCL: Des outils variés pour susciter une réflexion sur la pratique. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, UCL. Repéré le juillet, 23, 2014 à http://www.psp.ucl.ac.be/stages/infosstagesETUDetPSP/expetutoratacad.html#conclusion