Différences entre versions de « Apprentissage par problèmes »

De Wiki-TEDia
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
(69 versions intermédiaires par 14 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Encadré|'''en rédaction (avec bibliographie)}}
+
 
 
__FORCETOC__
 
__FORCETOC__
  
 
== Appellation en anglais ==
 
== Appellation en anglais ==
 
Problem-based learning.
 
Problem-based learning.
Selon Barrows, d’autres appelations en anglais de l’apprentissage par problèmes pourraient être « student-centered, inquiry-based, integrated, collaborative, reiterative learning » (Barrows, 2004, cité dans : Newman, 2005, p. 12).
+
Selon Barrows, l’apprentissage par problèmes peut également être appelé « student-centered learning, inquiry-based learning, integrated learning, collaborative learning ou reiterative learning » (Barrows, 2004, cité dans Newman, 2005, p. 12).
 +
 
 +
 
 +
== Résumé introductif ==
  
 
== Stratégies apparentées ==  
 
== Stratégies apparentées ==  
Il y a quelques stratégies apparentées qui ressemblent à la stratégie d’apprentissage par les problèmes (APP).
+
Quelques stratégies s'apparentent à la stratégie d’apprentissage par problèmes (APP).
 +
 +
Premièrement, l'APP se rapproche de la stratégie [[Pebble-in-the-pond]] ou « caillou dans la mare » en français de David Merrill. Celle-ci met au centre de l’apprentissage la résolution de problèmes du monde réel. De façon similaire à cette stratégie, l'APP met de l'avant des activités de résolution de problèmes, d'activation de connaissances et d'habilités, de démonstration de résolution de problèmes, d'application des compétences, d'intégration de connaissances métacognitives, de collaboration et de contribution au savoir collectif. Toutefois, contrairement à la stratégie « caillou dans la mare », l’APP ne propose pas de séquencer les activités de la plus simple vers la plus complexe. Au contraire, les apprenants sont d'abord mis en contact avec des problèmes complexes ou mal structurés du monde réel qu'ils doivent résoudre de façon autonome et aussi par des discussion avec les pairs.
  
Premièrement, l'APP rapproche de la stratégie « caillou dans la mare » de David Merrill qui met au centre d’apprentissage la résolution des problèmes du monde réel. De façon similaire à la stratégie « caillou dans la mare », les critères de la qualité de l'APP sont activités de résolution de problème, activation de connaissances et habilités, démonstration de résolution de problème, application des compétences, intégration des connaissances et métacognition, collaboration, contribution au savoir collectif (http://wiki.teluq.ca/wikitedia/index.php/Pebble-in-the-pond_%28Merrill%29).Contrairement à la stratégie « caillou dans la mare », l’APP ne propose pas la séquence des activités du simple vers le complexe. Par contre, les étudiants au départ  font face aux  problèmes complexes (problèmes mal structurés) du monde réel et, ensuite,  grâce au travail autonome et la discussion avec les paires, ils devraient essayer de les résoudre.  
+
Deuxièmement, l'APP s'apparente à la stratégie de l’[[apprentissage basé sur les cas]] (ABC). Selon Williams (2005), cette stratégie découle de l’APP. Ainsi, les deux stratégies tiennent compte des connaissances préalables des apprenants, mettent d'emblée les étudiants en contact avec le problème à résoudre et privilégient la discussion en petits groupes. Toutefois, ces deux stratégies présentent quelques différences. En effet, le rôle du facilitateur est moins important dans l'APP que dans l’ABC et on qualifie l'APP d'approche interrogative ouverte (open inquiry approach) contrairement à l’ABC, qui représente plutôt une approche interrogative guidée (guided inquiry approach) (Srinivasan, Wilkes, Stevenson, Nguyen et Slavin, 2007). La critique typique qu'on adresse à l’APP est que cette stratégie est moins efficiente que celle de l’ABC, puisque, lorsque la supervision pédagogique est minimaliste ou presque absente, les apprenants sont plus à risque de faire des erreurs et de perdre leur temps (Srinivasan et coll., 2007).  
  
Deuxièmement, l'APP fait penser à la stratégie de l’apprentissage basé sur le cas  (ABC). Selon Williams (2005), cette dernière stratégie découle de l’APP. Les deux stratégies  tiennent compte des connaissances préalables des apprenants et mettent les étudiants au départ devant le problème à résoudre. La discussion en petits groupes est privilégiée dans ces deux stratégies.  En ce qui concerne les différences entre ces deux stratégies, dans l’APP, le rôle du facilitateur est moins important (Srinivasan, Wilkes, Stevenson, Nguyen et Slavin, 2007, p. 74) que  dans l’ABC.  L’APP  a été appelé en tant qu’une approche interrogative ouverte (''open inquiry approach''), contrairement à l’ABC qui a été appelé en tant qu’une approche interrogative guidée (''guided inquiry approach'') (Srinivasan et coll., 2007, p. 74). La critique typique  qu'on adresse à  l’APP est que cette stratégie est moins efficiente que celle de l’ABC, puisque lorsque la supervision pédagogique est minimaliste ou presque absente, les étudiants sont plus propices à faire les erreurs et à perdre leur temps (Srinivasan et coll., 2007, p. 75).
+
Troisièmement, l’APP présente des ressemblances significatives avec la stratégie de l’[[apprentissage par équipes]] (APE) (team-based learning). Dans le contexte d'études médicales, Okubo et ses collègues présentent l’APE comme une stratégie pédagogique qui fournit aux étudiants la possibilité de résoudre des problèmes (Okubo, Ishiguro, Suganuma, Nishikawa, Takubo, Kojimahara, Yago, Nunoda, Sugihara et Yoshioka, 2012). En travaillant en équipe, les apprenants sont mieux outillés pour résoudre des problèmes complexes par l’entremise de tâches répétitives, de lectures, de tests individuels et en groupe, de discussions à l’intérieur de l’équipe et entre les équipes, ainsi que de la rétroaction par le facilitateur (Okubo et coll., 2012). De façon similaire à l’APP, l’APE est applicable dans le cas d’étudiants intermédiaires ou avancés qui ont déjà de l’expérience théorique, mais est moins appropriée pour des étudiants ayant peu d’expérience clinique (ou pratique) (Okubo et coll., 2012). Autrement dit, la préparation individuelle est une condition préalable importante pour travailler efficacement en équipe et pour résoudre des problèmes. Aussi, comme dans l’APP, l’APE confronte dès le départ les étudiants à la résolution de tâches avancées (Okubo et coll., 2012), mais au contraire de l’APP, l'APE est une stratégie hautement structurée qui demande une rétroaction fréquente de la part du facilitateur. Par ailleurs, au contraire de l'APP, l'APE demande que les équipes soient formées par le facilitateur, qui s'assure que des étudiants plus expérimentés se retrouvent dans toutes les équipes (Parmelee et Hudes, 2012).
 +
 +
== Type de stratégie ==
 +
L’APP peut être considéré comme une [[macrostratégie]] s'il sert à organiser l’ensemble des activités d’un cours ou d’un programme d’études. En même temps, l’APP peut être une [[microstratégie]] si on l’applique pour quelques activités d’un cours ou d’un programme d’études et si d’autres activités sont basées sur les techniques narratives (les cours traditionnels).
  
Troisièmement, l’APP rappelle aussi la stratégie de l’apprentissage par équipe (APE) (''team-based learning''). On peut caractériser l’APP comme  une de formes particulières de cette stratégie, vu leurs ressemblances significatives. Comme Okubo et coll. (2012)  le définissent dans le contexte des études médicales, l’APE est une stratégie pédagogique qui fournit aux étudiants les possibilités de résoudre les problèmes (Okubo, Ishiguro, Suganuma, Nishikawa, Takubo, Kojimahara, Yago, Nunoda, Sugihara et Yoshioka, 2012, p. 23). En travaillant en équipe, les apprenants sont mieux capables de résoudre des problèmes complexes par l’entremise des tâches répétitives,  de la  lecture, des tests individuels et en groupe, des discussions à l’intérieur de l’équipe et entre les équipes, ainsi que de la rétroaction du facilitateur  (Okubo et coll, 2012, p. 23). De façon similaire à l’APP, l’APE  est applicable dans le cas d’étudiants intermédiaires  ou avancés qui ont déjà de l’expérience théorique, mais pas beaucoup de l’expérience clinique (ou pratique) (Okubo et coll, 2012, p. 24). Autrement dit, la préparation individuelle est la condition préalable importante pour travailler efficacement dans les équipes et résoudre des problèmes. Comme dans l’APP, dans l’APE, les étudiants sont confrontés au départ à la résolution des tâches avancées (Okubo et coll, 2012, p. 23). Par contre, l’APE se distingue de  l’APP par la structure plus détaillée de la supervision. Comme Parmellee et Hudes le constatent, l’APE est une stratégie  hautement structurée qui demande la rétroaction fréquente  de la part du facilitateur (Parmelee et Hudes, 2012, p.411). Une autre particularité de l’APE qui le distingue de l’APP est  le fait que dans l'APE les équipes sont formées par le facilitateur qui distribue également des étudiants les plus expérimentés à travers de toutes les équipes. Les étudiants ne sont pas autorisés de former leur équipe par eux-mêmes (Parmelee et Hudes, 2012, p.412).
+
== Types de connaissances ==
 
   
 
   
 +
L’APP vise à développer plusieurs types de connaissances (Downing, Kwong, Chan, Lam et Downing, 2009; Gijbels et coll., 2005, cité dans Walker et Leary, 2009; Newman, 2005) :
  
 +
- Connaissances déclaratives: lors de l'identification et de la définition des concepts liés au problème à résoudre, lorsque des exemples de concepts doivent être déterminés et lorsque les étudiants identifient les relations entre ces concepts;
  
 +
- Connaissances procédurales et conditionnelles : lorsque dans le cadre du processus de résolution de problème, les étudiants doivent appliquer des procédures dans des contextes variés en particulier dans de nouvelles situations. L'activation de ces connaissances implique la mobilisation des connaissances factuelles et procédurales;
  
== Type de stratégie ==
+
- Connaissances métacognitives: notamment lorsque les étudiants doivent examiner et sélectionner les informations pertinentes et les bonnes stratégies, qu'ils doivent raisonner pour répondre aux questions du facilitateur et qu'ils doivent évaluer dans quelle mesure le problème a été résolu.
L’APP peut est considéré en tant qu’une macrostratégie, si elle est utilisée pour l’ensemble des activités d’un cours ou d’un programme d’étude. En même temps, l’APP peut être une microstratégie, si on l’applique  pour quelques activités d’un cours ou d’un programme d’études et si d’autres activités sont basées sur les techniques narratives (les cours traditionnels).
+
 
 +
'''Compétences visées par l’APP'''
  
 +
Selon Newman (2005), l’APP permet de développer les [[compétences]] suivantes : l’écoute active, la résolution de problèmes, la planification stratégique, la gestion du stress, la gestion du changement, le raisonnement critique et créatif, la collaboration efficace en équipe et en groupe, l’auto-évaluation, les préférences personnelles d’apprentissage, les capacités à apprendre les concepts, règles et théories, la créativité, la gestion du temps, les compétences relationnelles, l’adaptation d’une approche plus universelle ou holistique, l’apprentissage autoguidé, l’obtention de critères d’évaluation, la définition de problèmes réels, la capacité à reconnaître les éléments prioritaires dans une situation donnée, la prise de décision, la capacité à gérer des conflits, le développement de l’empathie par rapport à un autre point de vue (Newman, 2005, p.13).
  
== Types de connaissances ==
+
Au centre de l’APP se situe le chaînage arrière (ou raisonnement arrière ou raisonnement rétrograde). C’est une méthode d’interférence qui commence par une liste d'objectifs ou d'hypothèses et qui fonctionne à l'envers, de la conséquence à l'antécédent, pour voir s'il y a des données disponibles qui soutiennent l'une de ces conséquences (Russell et Norvig, 2009, p.337, cité dans Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnage_arri%C3%A8re). Dans le contexte du raisonnement clinique, cette méthode permet de tester les hypothèses des diagnostics préliminaires et, par l’entremise du modèle probabiliste des principes, de déterminer si les symptômes observés devraient être présentés si le diagnostic est correct (Hmelo et al., 1997, cité dans Walker et Leary, 2009, p.15).
  
L’APP vise à développer des connaissances  à plusieurs niveaux (Gijbels et coll., 2005, cité dans Walker et Leary, 2009, p. 14):
+
Selon Yaqinuddin (2013), les connaissances qui sont acquises dans un contexte authentique ou pertinent sont plus faciles à retenir. Les connaissances qui sont acquises par l’utilisation d’exemples pratiques aident à la reconnaissance de schémas, tandis que l’utilisation de connaissances préalables favorise le traitement de la nouvelle information (Yaqinuddin, 2013).  
• au niveau de concept (lorsqu’il faut définir, identifier ou générer des exemples des concepts fondamentaux); 
 
• au niveau de principe (lorsqu’il faut révéler des relations entre  ces concepts);
 
• au niveau d’application (lorsqu’il faut appliquer des conditions et des procédures  en particulier dans de nouvelles situations, ce qui mobilise des connaissances de concepts et de principes (ou des connaissances déclaratives et procédurales) pour atteindre un objectif d’apprentissage (Walker et Leary, 2009, pp. 14-15).
 
• au niveau d’évaluation lorsque les étudiants portent un jugement critique sur ces connaissances et les façons de choisir les meilleurs techniques de raisonnement.
 
  
Au centre de l’APP, se situe le chaînage arrière (ou raisonnement arrière ou raisonnement rétrograde). C’est une méthode d’interférence  qui commence par une liste d'objectifs ou d'hypothèses et fonctionne à l'envers, de la conséquence à l'antécédent, pour voir s'il y a des données disponibles qui soutiennent l'une de ces conséquences (Russell et Norvig 2009, p. 337, cité dans Wikipédia, Chaînage arrière).  Dans le contexte du raisonnement clinique, cette méthode permet de tester les hypothèses des diagnostiques préliminaires et, par l’entremise du modèle probabiliste des principes, de déterminer si les symptômes observés devraient être présentés si le diagnostic est correct (Hmelo et al., 1997, cité dans Walker et Leary, 2009, p. 15)
 
Selon Yaqinuddin, les connaissances qui sont acquises dans le contexte authentique ou pertinent sont plus faciles à retenir. Les connaissances qui sont acquises par l’utilisation des exemples pratiques aident à la reconnaissance des schémas, tandis que  l’utilisation des connaissances préalables aide au traitement de la nouvelle information (Yaqinuddin, 2013, p.83).
 
  
'''Exemples de son utilisation'''
+
'''Exemples de son utilisation'''  
  
Au Canada, Québec, l'Université du Québec à Montréal offre le BAC en biologie entièrement en APP (http://www.etudier.uqam.ca/programme?code=7013). Les études de médecine à l'Université de Sherbrooke (http://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/) utilise également cette méthode d'enseignement. Également l'université de Sherbrooke applique l'approche par problèmes et par projets pour le BAC en génie électrique et informatique (http://www.usherbrooke.ca/gelecinfo/fr/prog-etudes/appi/). Au niveau collégial, dans le domaine de la physique, il y a un site qui propose des ressources pédagogiques inspirées par l'APP aux enseignants des cégeps à Québec: http://www.ccdmd.qc.ca/catalogue/apprentissage-par-problemes-en-physique-au-collegial
+
Au Canada (Québec), l'Université du Québec à Montréal offre le baccalauréat en biologie entièrement basé sur l'APP (http://www.etudier.uqam.ca/programme?code=7013). Les études en médecine à l'Université de Sherbrooke (http://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/) utilisent également cette stratégie. De plus, l'Université de Sherbrooke applique l'approche par problèmes et par projets pour le baccalauréat en génie électrique et informatique (http://www.usherbrooke.ca/gelecinfo/fr/prog-etudes/appi/). Au niveau collégial, dans le domaine de la physique, il y a un site qui propose des ressources pédagogiques inspirées de l'APP aux enseignants des cégeps québécois : http://www.ccdmd.qc.ca/catalogue/apprentissage-par-problemes-en-physique-au-collegial
  
 
== Description ==  
 
== Description ==  
  
'''La problématique et les origines de conception de l’APP'''  
+
'''La problématique et les origines de la conception de l’APP'''  
 +
 
 +
Historiquement, l'APP a été appliqué dans les facultés de médecine pour répondre à l’ennui des étudiants, à leur incapacité à appliquer les connaissances théoriques dans un contexte clinique et au  manque de compétences professionnelles des nouveaux diplômés (Newman, 2005). La McMaster University, en Ontario, est la pionnière qui a introduit l’APP dans son programme d’études en 1969. Vingt ans plus tard, plus de 20 facultés médicales aux États-Unis avaient intégré l’APP dans leurs programmes d’études (Yaquinuddin, 2013).
  
L’APP a été historiquement appliqué dans les facultés des médecines aux États-Unis. McMaster University en Ontario était le pionnier qui a introduit l’APP dans son programme d’études en 1969. 20 ans plus tard, plus de 20 facultés médicales aux États-Unis  a intégré l’APP dans leurs programmes d’études (Yaquinuddin, 2013, p. 83). Les raisons d’être de cette décision étaient l’ennui des étudiants,  leur incapacité d’appliquer les connaissances théoriques dans le contexte clinique et le  manque des compétences professionnelles de nouveaux diplômés (Newman, 2005, p. 12).
 
  
'''Les conditions de la mise en œuvre'''
+
'''Les conditions de la mise en œuvre'''  
 +
 
 +
Selon la définition de Barrows (1996, cité dans Walker et Leary, 2009), l’APP repose sur les prémisses suivantes :
 +
 
 +
* Les problèmes mal structurés sont présentés comme non résolus pour que les étudiants génèrent leurs idées à la fois sur les causes du problème et sur ses solutions possibles (Barrow, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009). Vu que ces problèmes n’ont pas nécessairement une seule réponse correcte, les étudiants devraient explorer des pistes de solution multiples (Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009). Dans le cas de problèmes mal structurés, Jonassen (1997, cité dans Smith et Ragan, 2005) propose aux apprenants de procéder en trois étapes : 1) générer des solutions possibles aux problèmes; 2) évaluer la viabilité des solutions alternatives en construisant leurs arguments et en exprimant leurs valeurs personnelles; 3) explorer la marge de manœuvre de la solution au problème.
 +
* Dans une approche centrée sur l’apprenant, ce sont les apprenants qui déterminent ce qu’ils ont besoin d’apprendre. Autrement dit, les apprenants ont la responsabilité de définir les aspects clés du problème, les écarts entre tout ce qu’ils savent et tout ce qui devrait être découvert (Barrows, 2002; Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009).
 +
* Les enseignants agissent comme facilitateurs ou tuteurs dans le processus d’apprentissage. Leur rôle est de susciter la curiosité des apprenants en les confrontant à des questions métacognitives. Graduellement, les facilitateurs diminuent leur influence dans les sessions subséquentes (Barrows, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009). Les techniques narratives sont sacrifiées en faveur des techniques interrogatives (Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009). Aussi, pour stimuler l’intérêt des apprenants, les enseignants peuvent utiliser des tableaux graphiques, des capsules vidéos, des simulations et des tutoriels basés sur les scénarios (Parmelee Hudes, 2012).
 +
* L'authenticité du problème en contexte réel est le critère selon lequel les problèmes sont choisis (Barrows, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009). Les problèmes sont interdisciplinaires par leur nature, ce qui demande aux étudiants d’explorer les sujets multiples pour élaborer une solution opérable au problème (Barrows, 1996, cité dans Walker et Leary, 2009).
 +
* L’apprentissage se fait en petits groupes (Barrows, 2002; Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009).
  
Selon la définition de Barrows (1996, cité dans: Walker et Leary, 2009, p.13), l’APP se repose sur les prémisses suivantes :
 
• Les problèmes mal structurés sont présentés comme non résolus, pour que les étudiants génèrent leurs idées à la fois sur les causes du problème et sur leurs solutions possibles (Barrow, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009, p.13). Vu que ces problèmes n’ont pas nécessairement la seule réponse correcte, les étudiants  devraient explorer des pistes multiples de solution (Hmelo-Silver & Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009, p. 14). Dans le cas des problèmes mal stucturés, Jonassen propose aux  apprenants de parcourir trois étapes : 1) générer de solutions possibles de problèmes; 2) évaluer la viabilité  des solutions alternatives en construisant leurs arguments et en exprimant leurs valeurs personnelles; 3) explorer le marge de manœuvre de la solution du problème. (Jonassen, 1997, p. 81, cités dans Smith et Ragan, 2005, p. 221)
 
• L’approche centrée sur l’apprenant selon laquelle ce sont les apprenants qui déterminent ce qu’ils ont besoin d’apprendre. C’est une responsabilité des apprenants de définir les aspects clés du problème, les écarts entre tous ce qu’ils savent et tout ce qu’il devrait être découvert (Barrows, 2002, Hmelo-Silver & Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009, p. 14).
 
• Les enseignants agissent en tant que facilitateurs ou tuteurs dans le processus d’apprentissage. Leur rôle est d’évoquer la curiosité des apprenants en les confrontant aux questions métacognitives.  Graduellement, les facilitateurs diminuent leur influence dans les sessions subséquentes (Barrows, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009 p. 14). Les techniques narratives  sont sacrifiées en faveur des techniques interrogatives (Hmelo-Silver & Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009, p. 14). Pour stimuler un intérêt des apprenants, les enseignants peuvent utiliser les tableaux graphiques, les capsules vidéos et les simulations.
 
• L'authencité du problème au contexte réel  est le critère selon lequel les problèmes sont choisis (Barrows, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009,p. 14). Les problèmes sont interdisciplinaires par leur nature, ce que demande les étudiants d’explorer les sujets multiples pour élaborer une solution opérable au problème. (Barrows, 1996, cité dans Walker et Leary 2009, p.14)
 
• L’apprentissage  se passe dans de petits groupes (Barrows, 2002, Hmelo-Silver & Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary 2009, p. 14)
 
  
 
'''Les étapes de l’APP'''
 
'''Les étapes de l’APP'''
 
   
 
   
Selon les études sur l’efficacité de l’APP dans le contexte de l’école polytechnique à Singapore, Yew et Schmidt ont distingué cinq phases du processus d’apprentissage : 1) analyse des problèmes en équipe; 2) apprentissage autoguidé; 3) rencontre de l’équipe avec le facilitateur; 4) travail en équipe sans facilitateur; 5) rapport des résultats de l’équipe (Yew et Schmidt, n.a., p. 11). Durant tout le processus d’apprentissage, les étudiants ont de la possibilité de consulter les documents en ligne.
+
D’après les études sur l’efficacité de l’APP dans le contexte de l’école polytechnique de Singapour, Yew et Schmidt (n.a.) ont distingué cinq phases du processus d’apprentissage : 1) analyse des problèmes en équipe; 2) apprentissage autoguidé; 3) rencontre de l’équipe avec le facilitateur; 4) travail en équipe sans facilitateur; 5) rapport des résultats de l’équipe. Durant tout le processus d’apprentissage, les étudiants ont la possibilité de consulter des documents en ligne.  
 +
 
 +
À la Faculté de la médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke, le programme de formation en apprentissage par problèmes est basé sur les neuf étapes suivantes :(https://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/)
 +
 
 +
[[Fichier:L'apprentissage par problèmes 9 étapes.png|460px|thumb|center|]]
 +
 
 +
Le chercheur Siedentop (1994) dit quant à lui que l'apprentissage par problèmes comporterait quatre phases que l'intervenant doit respecter :
 +
{| class="wikitable"
 +
|-
 +
! '''Phases de l'enseignement par problèmes'''
 +
|-
 +
| '''La phase de la formulation du problème'''
 +
|-
 +
| 1. L'intervenant énonce d'abord un problème de façon claire et concise.
 +
2. Il vérifie la compréhension des apprenants en rapport avec le problème posé.
 +
 
 +
3. Il organise et sollicite la participation des apprenants.
 +
|-
 +
| '''La phase d'exploration'''
 +
|-
 +
| 1. L'intervenant observe attentivement les solutions trouvées par les apprenants.
 +
2. Il encourage l'exploration et rappelle, au besoin, les critères qui délimitent le problème.
 +
3. Il donne du rétroaction sur les réponses émises par les apprenants.
 +
|-
 +
| '''La phase du bilan'''
 +
|-
 +
| 1. L'intervenant fait la collecte des solutions trouvées en permettant à des apprenants de démontrer leurs réponses à l'ensemble du groupe.
 +
2. Il questionne les apprenants sur la pertinence des solutions présentées.
 +
|-
 +
| '''La phase d'exploitation'''
 +
|-
 +
| 1. L'intervenant encourage l'exploitation de plusieurs solutions jugées pertinentes.
 +
2. Il observe la qualité des réponses des apprenants.
 +
3. Il donne de la rétroaction sur les réponses émises par les apprenants.
 +
|}
  
 
== Conditions favorisant l’apprentissage ==  
 
== Conditions favorisant l’apprentissage ==  
  
Compétences visées par l’APP
+
Newman (2005) constate que selon l'APP, les compétences des apprenants se développent au cours du processus d’exécution des huit tâches suivantes : « 1) explorer le problème (clarifier les termes et concepts qui ne sont pas compréhensibles, créer des hypothèses, identifier des sujets à étudier); 2) identifier tout ce qu’ils savent déjà par rapport à la situation problème et ce qui peut être pertinent pour résoudre cette dernière; 3) identifier tout ce qu’ils ne savent pas par rapport à la situation problème; 4) en groupe, prioriser les besoins d’apprentissage, élaborer les objectifs d’apprentissage généraux et spécifiques, allouer des ressources entre les membres du groupe; 5) se lancer dans une quête autoguidée de connaissances; 6) retourner au travail en équipe pour partager entre les membres les nouvelles connaissances; 7) appliquer des connaissances (essayer d’intégrer des connaissances acquises à l’explication compréhensive), 8) réfléchir sur tout ce qu’ils ont appris et sur le processus d’apprentissage » (Traduction libre, p.15).
Selon Newman (2005, p. 13), l’APP  permet de développer les compétences suivantes : l’écoute active, la résolution des problèmes, la planification stratégique, la gestion de stress, la gestion du changement, le raisonnement critique et créatif, la collaboration efficace en équipe et en groupes, l’auto-évaluation, les préférences personnelles d’apprentissage, les capacités d’apprendre les concepts, les règles, les théories, la créativité, la gestion du temps, les compétences relationnelles, l’adaptation d’une approche plus universelle ou holistique, l’apprentissage autoguidé, l’obtention des critères d’évaluation, la définition des problèmes réels, la capacité de reconnaître les éléments prioritaires dans la situation donnée, la prise de décision, la capacité de la direction, la capacité de gérer des conflits, le développement de l’empathie par rapport à un autre point de vue (Newman, 2005, p. 13).  
+
 
 +
Résultats de recherche sur l’efficacité de l’APP
 +
Même si l’APP a obtenu la reconnaissance de l’''Association of Medical Colleges et World federation of Medical education'', les résultats de recherche sur son efficacité sont plutôt mitigés (Yaquinuddin, 2013).  
  
Conditions qui permettent d’atteindre ces compétences
 
Newman  constate que ces compétences  se développent dans le processus de  l’exécution de huit tâches  suivantes que des apprenants  devraient faire selon la stratégie de  l’APP : 1) explorer le problèmes (clarifier les termes et concepts qui ne sont pas compréhensibles créer les hypothèses identifier des sujets à étudier), 2) identifier tout ce qu’ils savent déjà et ce que peut-être pertinent pour  la résolution de problèmes; 3) identifier tout ce qu’il ne savent pas; 4) en tant que groupe, les apprenants devraient prioriser les besoins d’apprentissage, élaborer les objectifs d’apprentissage généraux et spécifiques, allouer des ressources entre les membres; 5)  se lancer dans une quête autoguidée de connaissances; 6) retourner à l’équipe pour partager  de nouvelles connaissances d’une façon efficace, pour  informer tous les membres d’équipe; 7) appliquer des connaissances (essayer d’intégrer des connaissances acquises à l’explication compréhensive; 8) réfléchir sur tout ce qu’ils ont appris et sur le processus d’apprentissage (Newman, 2005, p. 15).
 
  
Résultats de recherche sur l’efficacité de l’APP
+
'''Les avantages de l’APP'''
Même si l’APP a obtenu la reconnaissance  de l’Association of Medical Colleges et World federation of Medical education, les résultats de recherche sur son efficacité sont plutôt mitigés (Yaquinuddin, 2013, p. 83).
 
  
Les avantages de l’APP
+
Premièrement, selon Smith et Ragan (2005), l’avantage principal de l’APP serait qu'elle augmente l’intérêt et la motivation des étudiants par rapport à l’apprentissage. Cet objectif peut être atteint par l’entremise de la présentation d’un problème intéressant et difficile.
Premièrement, selon Smith et Ragan, l’avantage principal de l’APP pourrait être une augmentation de l’intérêt de de la motivation des étudiants relatif à l’apprentissage. Cet objectif peut être atteint par l’entremise de la présentation d’un problème intéressant et difficile (Smith et Ragan, 2005, p. 233, p.223).
 
  
Deuxièmement, les résultats de l’étude sur l’efficacité de l’APP à l’école polytechnique à Singapour démontrent l’importance de l’impact du facilitateur sur la performance d’apprentissage. Le nombre le plus élevé de concepts pertinents a été généré durant la phase 3, durant laquelle les apprenants ont travaillé en équipe en consultant avec le facilitateur. Le nombre total de concepts étudiés en ligne était le plus haut aussi durant cette phase (Yew et Schmidt, n.a., p. 17) . En même temps, les résultats de cette recherche soulignent l’importance de l’interaction verbale du travail d’équipe, sans participation active du facilitateur. Le nombre le plus élevé de nouveaux concepts a été généré durant la phase 1, lorsque les apprenants ont travaillé en équipe et pour laquelle ils n’ont pas été préparés en avance. Comme les résultats de la recherche le révèlent, la verbalisation, soit la possibilité d’expliquer les idées aux autres apprenants, aide à leur compréhension du contenu plus que le travail autonome (la phase 2).  
+
Deuxièmement, les résultats de l’étude sur l’efficacité de l’APP à l’école polytechnique de Singapour démontrent l’impact du facilitateur sur l’apprentissage. En effet, le nombre le plus élevé de concepts pertinents a été généré à la phase 3, durant laquelle les apprenants ont travaillé en équipe en consultant le facilitateur. Le nombre total de concepts étudiés en ligne était le plus haut aussi durant cette phase (Yew et Schmidt, n.a.). En même temps, les résultats de cette recherche soulignent l’importance de l’interaction verbale lors du travail en équipe même sans la participation active du facilitateur. Le nombre le plus élevé de nouveaux concepts a été généré durant la phase 1, lorsque les apprenants ont travaillé en équipe et qu'il n'avaient pas été préparés à l’avance. Comme les résultats de la recherche le révèlent, la verbalisation, soit la possibilité d’expliquer les idées aux autres apprenants, aide plus à leur compréhension du contenu que le travail autonome (phase 2).  
  
Finalement, selon les études de Barrows 1986 (cité dans Walker et Leary, 2009), il y a un lien entre les types de méthodes de l’APP et l’efficacité d’apprentissage. Barrows distingue six types de méthodes de l’APP : les cours qui intègrent les études de cas, les cours basés sur les études de cas, les études de cas modifiées, les cours basés sur les problèmes de type d’interrogation ouverte, les cours basés sur les problèmes de type d’interrogation structurée avec la rétroaction (« closed-loop problemes »). Comme les résultats de la recherche de Barrows le démontrent, la méthode basée sur l’interrogation structurée est la plus efficace en termes d’amélioration de l’apprentissage par rapport à d’autres méthodes (Barrows, 1986, cité dans Walker et Leary, 2009, p. 25).
+
Finalement, selon les études de Barrows (1986, cité dans Walker et Leary, 2009), il y a un lien entre les types de méthodes de l’APP et l’efficacité de l’apprentissage. Ainsi, Barrows distingue six types de méthodes de l’APP : les cours qui intègrent les études de cas, les cours basés sur les études de cas, les études de cas modifiées, les cours basés sur les problèmes de type interrogation ouvert et les cours basés sur les problèmes de type interrogation structurée avec la rétroaction (« closed-loop problems »). Comme les résultats de la recherche de Barrows le démontrent, la méthode basée sur l’interrogation structurée est la plus efficace en termes d’amélioration de l’apprentissage par rapport à d’autres méthodes (Barrows, 1986, cité dans Walker et Leary, 2009).  
  
Les inconvénients de l’APP
 
Du point de la vue de la théorie de charge cognitive, l’APP est critiqué pour la surcharge du mémoire de travail, lorsque l’apprenant devrait traiter plusieurs principes et procédures simultanément pour trouver une meilleure solution aux plusieurs problèmes (Yaquinuddin, 2013, p. 83).
 
  
Comme Jonassen le dénonce, l’APP met l’accent sur la résolution de problèmes sans un examen des problèmes sous-jacents (Jonassen, 2000, cité dans : Walker et Leary, 2009, p. 15)
+
'''Les inconvénients de l’APP'''
  
Il y a certaines études qui révèlent les faiblesses de l’APP. Selon les études de Kalain et al. qui comparaient les effets de l’APP sur la performance dans National Board of Medicine Examination (NBME), les étudiants qui ont étudiés selon l’APP ont démontré de meilleurs résultats  dans la partie clinique de l’examen et les plus faibles résultats dans la partie théorique (Yaquinuddin, 2013, p. 83). Les études de Collivier n’ont démontré aucun avantage de l’APP sur performance  dans le NBME sauf la partie qu’ont évalué les compétences relationnelles (Yaquinuddin, 2013, p. 84).  
+
Du point de la vue de la théorie de la charge cognitive, l’APP est critiqué pour la surcharge de la mémoire de travail lorsque l’apprenant doit traiter plusieurs principes et procédures simultanément pour trouver une meilleure solution aux problèmes multiples (Yaquinuddin, 2013).  
  
 +
Comme Jonassen (2000, cité dans Walker et Leary, 2009) le dénonce, l’APP met l’accent sur la résolution de problèmes sans un examen des problèmes sous-jacents.
 +
 +
Certaines études révèlent les faiblesses de l’APP. Par exemple, selon une méta-analyse de Kalain et al. (1999, cité dans Yaquinuddin, 2013) qui comparent les effets de l’APP sur la performance dans le ''National Board of Medicine Examination'' (NBME), les étudiants qui ont étudié selon l’APP ont démontré de meilleurs résultats dans la partie clinique de l’examen et de plus faibles résultats dans la partie théorique . Quant à elles, les études de Collivier (2000, cité dans Yaquinuddin, 2013), bien qu'elles présentent des biais méthodologiques, n’ont démontré aucun avantage de l’APP sur la performance dans le NBME sauf en ce qui concerne l'acquisition de compétences relationnelles.
  
 
== Niveau d’expertise des apprenants ==  
 
== Niveau d’expertise des apprenants ==  
  
Novices, intermédiaires ou experts. Dépendamment du niveau de difficulté du problème proposé.
+
Les apprenants peuvent être novices, intermédiaires ou experts, dépendamment du niveau de difficulté du problème proposé (Parmelee et Hudes, 2012). Dans le contexte des études médicales, l’APP peut être appliqué par l’entremise de tutoriels basés sur l’apprentissage par problèmes (en ligne ou sur document papier) à partir des premières années de la formation universitaire. Ces tutoriels visent non seulement à développer des compétences de résolution de problèmes de façon individuelle et en petits groupes, mais à préparer les étudiants pour la prochaine étape : l’apprentissage en équipes. Ces connaissances préalables devraient les aider à générer des idées quant aux solutions aux problèmes présentés dans la classe durant l’étape de l’apprentissage en équipes. Cette séquence est appliquée, par exemple, à  la "Tokyo Women’s Medical University'' (Okubo et coll., 2012). D’après les études sur l’application de l’APP de Van den Hurk et coll. (1999, cité dans Yew, n.a.), les étudiants avancés sont plus autonomes par rapport aux étudiants de première année. De plus, ceux qui ont étudié au-delà des questions discutées dans le groupe de travail ont démontré des meilleurs résultats durant la phase de l’analyse des problèmes.
Dans le contexte des études médicales, l’APP a été appliqué aux étudiants qui ont déjà acquis la base théorique, d’où on peut les classifier en tant qu’étudiants intermédiaires ou avancés. Ces connaissances préalables devraient les aider de  générer les idées sur des solutions des problèmes présentés dans la classe.  
 
  
 
== Type de guidage ==  
 
== Type de guidage ==  
Selon l’APP, l’enseignant joue un rôle du facilitateur, dont la tâche principale est de diriger les apprenants vers l’apprentissage autoguidé par l’entremise des questions. Selon cette approche, l’enseignant est un membre égal aux apprenants qui sont les premiers responsables pour les résultats de leur apprentissage. Comme les approches socioculturelles l’affirment, le facilitateur devrait initier des apprenants à la communauté de pratique par l’entremise de l’intériorisation de langue, des valeurs de la communauté(Newman, 2005, p. 14). En même temps, d’autres étudiants plus expérimentés peuvent jouer un rôle du tuteur par rapport aux autres étudiants. Ce dernier type de guidage rapproche l’APP à la stratégie du tutorat par les pairs.  
+
Selon l’APP, l’enseignant joue un rôle de facilitateur, dont la tâche principale est de diriger les apprenants vers l’apprentissage autoguidé par l’entremise de questions posées. Selon cette stratégie, l’enseignant est un membre égal aux apprenants, qui sont principalement responsables des résultats de leur apprentissage. Comme les approches socioculturelles le démontrent, le facilitateur devrait initier les apprenants à la communauté de pratique par l’entremise de l’intériorisation de la langue et des valeurs de la communauté (Newman, 2005). En même temps, d’autres étudiants plus expérimentés peuvent jouer un rôle de tuteur par rapport aux autres étudiants. Ce dernier type de guidage rapproche l’APP de la [[Stratégies d'apprentissage assisté par les pairs|stratégie d'apprentissage assisté par les pairs]].
  
 +
== Type de regroupement des apprenants ==
 +
Habituellement, l’apprentissage selon l'APP se déroule en petits groupes (entre 5 et 10 membres) (Newman, 2005). Certains chercheurs affirment que de petits groupes peuvent faciliter l’apprentissage en créant un environnement d’apprentissage favorable qui soutient le développement cognitif et métacognitif (Benson, Noesgaard, Drummond-Young, 2001, cité dans Newman, 2005). Voici le tableau qui présente les liens entre les structures en petits groupes, le processus que ces structures facilitent et les résultats d’apprentissage :
  
 
== Type de regroupement des apprenants ==
 
Habituellement, l’apprentissage, selon l'APP,  se déroulent dans de petits groupes, environ  entre 5 et 10 membres (Newman, 2005, p. 16).  Certains chercheurs affirment que de petits groupes peuvent faciliter l’apprentissage en créant l’environnement d’apprentissage favorable qui soutient le développement cognitif et métacognitif (Benson, Noesgaard, Drummond-Young, 2001, cité dans Newman, 2005, p.17). Voici le tableau qui représente des liens entre des structures de petits groupes, le processus que ces structures facilitent et les résultats d’apprentissage :
 
 
[[Fichier:small groups.png|460px|thumb|center|]]
 
[[Fichier:small groups.png|460px|thumb|center|]]
  
Source Newman, 2005, p. 17
+
Source: Newman, 2005, p. 17.
  
 
== Milieu d’intervention ==  
 
== Milieu d’intervention ==  
  
Cette stratégie peut être utilisée dans divers domaines, de l'école primaire à des écoles d'ingénierie. Au niveau des études supérieures on la retrouve souvent dans les domaines médicaux, scientifiques et technologiques.
+
Cette stratégie est souvent utilisée au niveau des études supérieures dans les domaines médicaux, scientifiques et technologiques. Comme Smith et Ragan (2005) le constatent, les structures des écoles qui donnent une formation professionnelle sont mieux adaptées à la mise en œuvre réussie de l’APP que les écoles publiques secondaires K-12 (Smith et Ragan, 2005).
Comme Smith et Ragan le constatent, les structures des écoles qui donne une formation professionnelle sont mieux adaptés à la mise en œuvre réussie de l’APP que les écoles publique secondaires K-12 (Smith et Ragan, 2005, p 233, p.223).
 
  
 
== Conseils pratiques ==  
 
== Conseils pratiques ==  
  
Dans la mesure du possible, fournir des conseils, des « trucs » ou des « astuces » en lien avec des exemples issus de la pratique « réelle » de cette stratégie.  
+
Afin de diminuer l’impact négatif de la surcharge cognitive des stratégies pédagogiques, ce qui est principalement dû à la présentation simultanée de nouveaux problèmes et de principes, le conseiller pédagogique devrait limiter le nombre de problèmes. Cela permettra aux apprenants d’utiliser moins de principes. Par exemple, comme Smith et Ragan (2005) le suggèrent, durant un cours, les apprenants peuvent apprendre comment appliquer un principe en particulier et, ensuite, ils peuvent apprendre comment appliquer tous les principes ensemble. Dans plusieurs cas, il est préférable que les apprenants réussissent à apprendre ces principes d’une façon automatique avant qu’ils les appliquent dans un contexte de résolution de problèmes. La question « comment peut-on mieux traiter les connaissances préalables dans les environnements d’apprentissage basé sur les problèmes » a été discutée en détail par Dick (1992) et Perkins (1992) dans le contexte du constructivisme (Smith et Ragan, 2005, p.221).  
  
Afin de diminuer un impact négatif de la surcharge cognitive de stratégies pédagogiques, ce qui est  principalement dû à la présentation simultanée de nouveaux problèmes et  des principes, le conseiller pédagogique devrait limiter le nombre de problèmes. Cela permettra aux apprenants d’utiliser moins de principes. Par exemple, comme Smith et Ragan le suggèrent, durant un cours les apprenants peuvent apprendre comment appliquer un principe en particulier et, ensuite, ils peuvent apprendre comment appliquer tous les principes ensemble. Dans plusieurs de cas, il  est préférable que les apprenants réussissent à apprendre ces principes d’une façon automatique avant de les appliquer dans le contexte de la résolution du problème.  La question comment peut-on mieux traiter les connaissances préalables dans les environnements d’apprentissage basé sur les problèmes a été discuté en détail par Dick (1992) et Perkins (1992) dans le contexte du constructivisme (Smith et Ragan, 2005, p.221).
+
Vu que les connaissances préalables jouent un rôle très important dans l’APP, les enseignants devraient accorder davantage de temps à la révision :
  
Vu que des connaissances préalables jouent un rôle très important dans l’APP, les enseignants devraient accorder davantage de temps à la révision:
+
* des connaissances factuelles liées à la terminologie et aux éléments spécifiques du domaine;
des connaissances déclaratives liées au domaine, pour que les apprenants comprennent mieux la nature de problème;
+
* des connaissances conceptuelles liées aux stratégies générales, aux principes de la résolution des problèmes;  
• des stratégies générales de la résolution des problèmes, en suggérant les schémas et des modifications qui sont appropriées au domaine;  
+
* des connaissances procédurales liées aux techniques et méthodes d'utilisation de principes liés aux problèmes spécifiques au domaine.
des types et sources de principes (et les concepts qui sont associé à eux) liés aux problèmes, pour que les apprenants connaissent les exemples de l’application des principes.
 
Un facilitateur peut réviser ces connaissances soit d’une façon directe (en mettant l’information pertinente où c’est appropriée) soit d’une façon indirecte (en posant les questions, lorsque les apprenants pratiquent la résolution des problèmes) (Smith et Ragan, 2005, p. 224).
 
  
 +
Un facilitateur peut réviser ces connaissances, soit d’une façon directe (en mettant l’information pertinente où c’est approprié), soit d’une façon indirecte (en posant des questions lorsque les apprenants pratiquent la résolution de problèmes) (Smith et Ragan, 2005).
  
== Ressources informationnelles utilisées dans la fiche ==
+
== Bibliographie ==
Ici figurent toutes les ressources informationnelles qui ont été lues et utilisées par les contributeurs successifs pour rédiger la fiche. Ces ressources ont être puisées dans celles qui ont été prédéterminées ci-dessous, dans la section : Ressources informationnelles disponibles. Toutefois, chaque contributeur peut choisir d'utiliser d'autres ressources, du moment qu'elles sont pertinentes pour la thématique traitée, crédibles et présentant un contenu de qualité.
+
Downing, K., Kwong, T., Chan, S-W., Lam, T-F et Downing, W-K. (2009). Problem-based learning and the development of metacognition. ''Higher Education'', 57(5), p. 609-621).
  
Les  références utilisées doivent être placées dans la bonne section : soit dans la  bibliographie (articles, livres, chapitres) soit dans la webographie (ressources électroniques diverses, cependant les articles des revues électroniques ou des chapitres publiés en ligne doivent être placés dans la bibliographie).
+
== Webographie==
  
=== Bibliographie ===
+
== Veille informationnelle (ressources disponibles pour améliorer la fiche) ==
  
Dans cette section figurent les articles des revues (y compris les revues en ligne, les livres ou les chapitres de livres (y compris ceux qui sont disponibles en ligne). L'hyperlien peut être indiqué si possible. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour ce faire, utilisez le guide suivant : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/Auteurs.htm
+
Allchin, D. (2013). Problem-and case-based learning in science: an introduction to distinctions, values, and outcomes. ''CBE-Life Sciences Education, 12''(3), 364-372. Récupéré du site : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3763004/
  
 +
Barrows, H. (2003). Response to “the problem with problem‐based medical education: Promises not kept” by RH Glew. ''Biochemistry and Molecular Biology Education'', 31(4), 255-256. Récupéré du site : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/bmb.2003.494031040269/full
  
=== Webographie===
+
Loyens, S. M., Gijbels, D., Coertjens, L. et Côté, D. J. (2013). Students’ approaches to learning in problem-based learning: Taking into account professional behavior in the tutorial groups, self-study time, and different assessment aspects. ''Studies in Educational Evaluation, 39''(1), 23-32.
Placez dans cette section des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. Chaque ressource doit être décrite brièvement. Indiquez l'hyperlien (bien évidemment)et la date de consultation. Tâchez de citer vos ressources selon les normes APA. Pour y parvenir, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne  : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/docsweb.htm
 
  
== Ressources informationnelles disponibles pour rédiger et améliorer la fiche ==
+
Newman, M. J. (2005). Problem-based learning: an introduction and overview of the key features of the approach. ''J Vet Med Educ'', 32(1), 12-20. Recupéré du site le 5 mai 2015 : http://www.utpjournals.com/jvme/tocs/321/12.pdf
  
Ici figurent  les références sélectionnées sur la stratégie dont traite la fiche et, éventuellement, des sujets plus généraux, mais liés de près à la thématique de la fiche. Si vous utilisez ces ressources pour rédiger votre contribution, vous devez les citer dans votre texte et, de plus, les déplacer dans la section " Ressources informationnelles utilisées". Vous pouvez aussi, comme tout autre contributeur au Wiki-TEDia, ajouter ici toutes les ressources informationnelles que vous connaissez, que vous avez trouvées sur le web ou en lisant d'autres écrits, même si vous ne les utilisez pas. '''Cette section fait donc office de veille sur la thématique couverte par la fiche.'''
+
Okubo, Y., Ishiguro, N., Suganuma, T., Nishikawa, T., Takubo, T., Kojimahara, N., Yago, R., Nunoda, S., Sugihara S., et Yoshioka, T. (2012). Team-based Learning, a Learning Strategy for Clinical Reasoning with Problem-based Learning tutorial Experiences. ''The Tohoku Journal of Experimental Medicine'', 227(1), 23-29. Recupéré du site le 5 mai 2015: https://www.jstage.jst.go.jp/article/tjem/227/1/227_1_23/_article
  
Veillez à placer les ressources proposées dans la bonne section : soit dans la  bibliographie (articles, livres, chapitres) ou dans la webographie (ressources électroniques diverses, cependant les articles des revues électroniques ou des chapitres publiés en ligne doivent être placés dans la bibliographie).
+
Parmelee D. et P. Hudes (2012).  Team-based learning: A relevant Strategy in Health Professionals’ Education. ''Medical Teacher'', 34(5), 411-413, Recupéré  du site le 5 mai 2015: http://informahealthcare.com/doi/abs/10.3109/0142159X.2012.643267
  
=== Bibliographie ===
+
Pease, M. A. et Kuhn, D. (2011). Experimental analysis of the effective components of problem‐based learning. ''Science Education, 95''(1), 57-86.
  
Placez dans cette section les articles des revues (y compris les revues en ligne, les livres ou les chapitres de livres (y compris ceux qui sont disponibles en ligne). Indiquez l'hyperlien si possible. Citez vos ressources selon les normes APA. Pour ce faire, utilisez le guide suivant : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/Auteurs.htm
+
Savery, J. R. et Duffy, T. M. (1995). Problem based learning: An instructional model and its constructivist framework. ''Educational technology'', 35(5), 31-38.
  
Allchin, D. (2013). Problem-and case-based learning in science: an introduction to distinctions, values, and outcomes. ''CBE-Life Sciences Education, 12''(3), 364-372. En ligne : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3763004/
+
Siedentop, D. (1994) ''Apprendre à enseigner l'éducation physique''. Montréal, QC : Gaëtan Éditeur.
  
Barrows, H. (2003). Response to “the problem with problem‐based medical education: Promises not kept” by RH Glew. ''Biochemistry and Molecular Biology Education'', 31(4), 255-256. En ligne : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/bmb.2003.494031040269/full
+
Smith, P. et Ragan, T. (2005). ''Instructional Design.'' Hoboken, N.J.: J. Wiley & Sons.
  
Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD). ''Apprentissage par problèmes en physique au collégial.'' Récupéré du site: http://www.ccdmd.qc.ca/catalogue/apprentissage-par-problemes-en-physique-au-collegial
+
Smits, P. B. A., Verbeek, J. H. A. M. et De Buisonje, C. D. (2002). Problem based learning in continuing medical education: a review of controlled evaluation studies. ''Bmj'', 324(7330), 153-156.
  
Loyens, S. M., Gijbels, D., Coertjens, L., & Côté, D. J. (2013). Students’ approaches to learning in problem-based learning: Taking into account professional behavior in the tutorial groups, self-study time, and different assessment aspects. ''Studies in Educational Evaluation, 39''(1), 23-32.
+
Srinivasan, M., Wilkes, M., Stevenson, F., Nguyen, T. et Slavin, S. (2007). Comparing problem-based learning with case-based learning: effects of a major curricular shift at two institutions. ''Academic Medicine'', 82(1), 74-82. Recupéré du site le 5 mai 2015: http://journals.lww.com/academicmedicine/Abstract/2007/01000/Comparing_Problem_Based_Learning_with_Case_Based.10.aspx
  
Newman, M. J. (2005). Problem-based learning: an introduction and overview of the key features of the approach. ''J Vet Med Educ'', 32(1), 12-20. En ligne : http://www.utpjournals.com/jvme/tocs/321/12.pdf
+
Walker, A. et Leary, H. (2009). A problem based learning meta analysis: Differences across problem types, implementation types, disciplines, and assessment levels. ''Interdisciplinary Journal of Problem-based Learning, 3''(1), 6. Récupéré du site le 5 mai 2015: http://docs.lib.purdue.edu/ijpbl/vol3/iss1/3/
  
Okubo, Y., Ishiguro, N., Suganuma, T., Nishikawa, T., Takubo, T., Kojimahara, N., Yago, R., Nunoda, S., Sugihara S., et Yoshioka, T. (2012). Team-based Learning, a Learning Strategy for Clinical Reasoning with Problem-based Learning tutorial Experiences. ''The Tohoku Journal of Experimental Medicine'', 227(1), 23-29. Recupéré à: https://www.jstage.jst.go.jp/article/tjem/227/1/227_1_23/_article
+
Wikipédia. ''Chainage en arrière.'' Récupéré du site le 8 mai 2015: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnage_arri%C3%A8re
  
Parmelee D. et P. Hudes (2012). Team-based learning: A relevant Strategy in Health Professionals’ Education. ''Medical Teacher'', 34(5), 411-413, Recupéré à: http://informahealthcare.com/doi/abs/10.3109/0142159X.2012.643267
+
Williams, B. (2005). Case based learning—a review of the literature: is there scope for this educational paradigm in prehospital education? ''Emergency Medicine Journal'', 22(8), 577-581. Repéré du site: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1726887
  
Savery, J. R., & Duffy, T. M. (1995). Problem based learning: An instructional model and its constructivist framework. ''Educational technology'', 35(5), 31-38.
+
Wirkala, C. et Kuhn, D. (2011). Problem-based learning in K–12 education: Is it effective and how does it achieve its effects?. ''American Educational Research Journal, 48''(5), 1157-1186.
  
Smith, P. et Ragan, T. (2005). ''Instructional Design.'' Hoboken, N.J.: J. Wiley & Sons.
+
Yaqinuddin, A. (2013). Problem-based learning as an instructional method. ''J Coll Physicians Surg Pak'', 23(1), 83-85. Récupéré du site le 5 mai 2015 : http://www.jcpsp.pk/archive/2013/Jan2013/18.pdf
  
Smits, P. B. A., Verbeek, J. H. A. M., & De Buisonje, C. D. (2002). Problem based learning in continuing medical education: a review of controlled evaluation studies. ''Bmj'', 324(7330), 153-156.
+
Yew, E. H. et Schmidt, H. G. (2012). What students learn in problem-based learning: A process analysis. ''Instructional Science'', 40(2), 371-395. Récupéré du site le 5 mai 2015: http://repub.eur.nl/pub/25513/What%20students%20learn%20in%20PBL_accepted%20manuscript.pdf
  
Srinivasan, M., Wilkes, M., Stevenson, F., Nguyen, T., & Slavin, S. (2007). Comparing problem-based learning with case-based learning: effects of a major curricular shift at two institutions. ''Academic Medicine'', 82(1), 74-82. Recupéré à http://journals.lww.com/academicmedicine/Abstract/2007/01000/Comparing_Problem_Based_Learning_with_Case_Based.10.aspx
+
Dans cette section figurent des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. L'hyperlien doit être indiqué, de même que  la date de consultation. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour cela, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uquebec.ca/~mcouture/apa/Presentation.htm
  
Université de Québec à Montréal. ''Baccalauréat en biologie en apprentissage par problèmes.'' Récupéré du site: http://www.etudier.uqam.ca/programme?code=7013
+
Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD). ''Apprentissage par problèmes en physique au collégial.'' Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.ccdmd.qc.ca/catalogue/apprentissage-par-problemes-en-physique-au-collegial
 +
Université de Québec à Montréal. ''Baccalauréat en biologie en apprentissage par problèmes.'' Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.etudier.uqam.ca/programme?code=7013
  
 
Université de Sherbrooke. Faculté  de médecine et de sciences de santé. ''Apprentissage par problèmes.''  Recupére du site le 8 mai 2015:http://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/
 
Université de Sherbrooke. Faculté  de médecine et de sciences de santé. ''Apprentissage par problèmes.''  Recupére du site le 8 mai 2015:http://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/
  
 
Université de Sherbrooke. Faculté de génie. Département de génie électrique et de génie informatique. ''Une nouvelle approche stimulante, différente et performante.'' Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.usherbrooke.ca/gelecinfo/fr/prog-etudes/appi/
 
Université de Sherbrooke. Faculté de génie. Département de génie électrique et de génie informatique. ''Une nouvelle approche stimulante, différente et performante.'' Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.usherbrooke.ca/gelecinfo/fr/prog-etudes/appi/
 
Walker, A., & Leary, H. (2009). A problem based learning meta analysis: Differences across problem types, implementation types, disciplines, and assessment levels. ''Interdisciplinary Journal of Problem-based Learning, 3''(1), 6.
 
 
Williams, B. (2005). Case based learning—a review of the literature: is there scope for this educational paradigm in prehospital education? ''Emergency Medicine Journal'', 22(8), 577-581. Repéré à http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1726887
 
 
Yaqinuddin, A. (2013). Problem-based learning as an instructional method. ''J Coll Physicians Surg Pak'', 23(1), 83-85. En ligne : http://www.jcpsp.pk/archive/2013/Jan2013/18.pdf
 
 
Yew, E. H., & Schmidt, H. G. (2012). What students learn in problem-based learning: A process analysis. ''Instructional Science'', 40(2), 371-395. En ligne : http://repub.eur.nl/pub/25513/What%20students%20learn%20in%20PBL_accepted%20manuscript.pdf
 
 
=== Webographie===
 
Dans cette section figurent des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. L'hyperlien doit être indiqué, de même que  la date de consultation. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour cela, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uqam.ca/~mcouture/apa/docsweb.htm
 
  
 
[[Catégorie:Activer]]
 
[[Catégorie:Activer]]
Ligne 192 : Ligne 221 :
 
[[Catégorie:Compétences]]
 
[[Catégorie:Compétences]]
 
[[Catégorie:Toutes_les_fiches]]
 
[[Catégorie:Toutes_les_fiches]]
[[Catégorie:À_commenter]]
+
[[Catégorie:Avancée]]

Version du 21 mars 2021 à 14:13


Appellation en anglais

Problem-based learning. Selon Barrows, l’apprentissage par problèmes peut également être appelé « student-centered learning, inquiry-based learning, integrated learning, collaborative learning ou reiterative learning » (Barrows, 2004, cité dans Newman, 2005, p. 12).


Résumé introductif

Stratégies apparentées

Quelques stratégies s'apparentent à la stratégie d’apprentissage par problèmes (APP).

Premièrement, l'APP se rapproche de la stratégie Pebble-in-the-pond ou « caillou dans la mare » en français de David Merrill. Celle-ci met au centre de l’apprentissage la résolution de problèmes du monde réel. De façon similaire à cette stratégie, l'APP met de l'avant des activités de résolution de problèmes, d'activation de connaissances et d'habilités, de démonstration de résolution de problèmes, d'application des compétences, d'intégration de connaissances métacognitives, de collaboration et de contribution au savoir collectif. Toutefois, contrairement à la stratégie « caillou dans la mare », l’APP ne propose pas de séquencer les activités de la plus simple vers la plus complexe. Au contraire, les apprenants sont d'abord mis en contact avec des problèmes complexes ou mal structurés du monde réel qu'ils doivent résoudre de façon autonome et aussi par des discussion avec les pairs.

Deuxièmement, l'APP s'apparente à la stratégie de l’apprentissage basé sur les cas (ABC). Selon Williams (2005), cette stratégie découle de l’APP. Ainsi, les deux stratégies tiennent compte des connaissances préalables des apprenants, mettent d'emblée les étudiants en contact avec le problème à résoudre et privilégient la discussion en petits groupes. Toutefois, ces deux stratégies présentent quelques différences. En effet, le rôle du facilitateur est moins important dans l'APP que dans l’ABC et on qualifie l'APP d'approche interrogative ouverte (open inquiry approach) contrairement à l’ABC, qui représente plutôt une approche interrogative guidée (guided inquiry approach) (Srinivasan, Wilkes, Stevenson, Nguyen et Slavin, 2007). La critique typique qu'on adresse à l’APP est que cette stratégie est moins efficiente que celle de l’ABC, puisque, lorsque la supervision pédagogique est minimaliste ou presque absente, les apprenants sont plus à risque de faire des erreurs et de perdre leur temps (Srinivasan et coll., 2007).

Troisièmement, l’APP présente des ressemblances significatives avec la stratégie de l’apprentissage par équipes (APE) (team-based learning). Dans le contexte d'études médicales, Okubo et ses collègues présentent l’APE comme une stratégie pédagogique qui fournit aux étudiants la possibilité de résoudre des problèmes (Okubo, Ishiguro, Suganuma, Nishikawa, Takubo, Kojimahara, Yago, Nunoda, Sugihara et Yoshioka, 2012). En travaillant en équipe, les apprenants sont mieux outillés pour résoudre des problèmes complexes par l’entremise de tâches répétitives, de lectures, de tests individuels et en groupe, de discussions à l’intérieur de l’équipe et entre les équipes, ainsi que de la rétroaction par le facilitateur (Okubo et coll., 2012). De façon similaire à l’APP, l’APE est applicable dans le cas d’étudiants intermédiaires ou avancés qui ont déjà de l’expérience théorique, mais est moins appropriée pour des étudiants ayant peu d’expérience clinique (ou pratique) (Okubo et coll., 2012). Autrement dit, la préparation individuelle est une condition préalable importante pour travailler efficacement en équipe et pour résoudre des problèmes. Aussi, comme dans l’APP, l’APE confronte dès le départ les étudiants à la résolution de tâches avancées (Okubo et coll., 2012), mais au contraire de l’APP, l'APE est une stratégie hautement structurée qui demande une rétroaction fréquente de la part du facilitateur. Par ailleurs, au contraire de l'APP, l'APE demande que les équipes soient formées par le facilitateur, qui s'assure que des étudiants plus expérimentés se retrouvent dans toutes les équipes (Parmelee et Hudes, 2012).

Type de stratégie

L’APP peut être considéré comme une macrostratégie s'il sert à organiser l’ensemble des activités d’un cours ou d’un programme d’études. En même temps, l’APP peut être une microstratégie si on l’applique pour quelques activités d’un cours ou d’un programme d’études et si d’autres activités sont basées sur les techniques narratives (les cours traditionnels).

Types de connaissances

L’APP vise à développer plusieurs types de connaissances (Downing, Kwong, Chan, Lam et Downing, 2009; Gijbels et coll., 2005, cité dans Walker et Leary, 2009; Newman, 2005) :

- Connaissances déclaratives: lors de l'identification et de la définition des concepts liés au problème à résoudre, lorsque des exemples de concepts doivent être déterminés et lorsque les étudiants identifient les relations entre ces concepts;

- Connaissances procédurales et conditionnelles : lorsque dans le cadre du processus de résolution de problème, les étudiants doivent appliquer des procédures dans des contextes variés en particulier dans de nouvelles situations. L'activation de ces connaissances implique la mobilisation des connaissances factuelles et procédurales;

- Connaissances métacognitives: notamment lorsque les étudiants doivent examiner et sélectionner les informations pertinentes et les bonnes stratégies, qu'ils doivent raisonner pour répondre aux questions du facilitateur et qu'ils doivent évaluer dans quelle mesure le problème a été résolu.

Compétences visées par l’APP

Selon Newman (2005), l’APP permet de développer les compétences suivantes : l’écoute active, la résolution de problèmes, la planification stratégique, la gestion du stress, la gestion du changement, le raisonnement critique et créatif, la collaboration efficace en équipe et en groupe, l’auto-évaluation, les préférences personnelles d’apprentissage, les capacités à apprendre les concepts, règles et théories, la créativité, la gestion du temps, les compétences relationnelles, l’adaptation d’une approche plus universelle ou holistique, l’apprentissage autoguidé, l’obtention de critères d’évaluation, la définition de problèmes réels, la capacité à reconnaître les éléments prioritaires dans une situation donnée, la prise de décision, la capacité à gérer des conflits, le développement de l’empathie par rapport à un autre point de vue (Newman, 2005, p.13).

Au centre de l’APP se situe le chaînage arrière (ou raisonnement arrière ou raisonnement rétrograde). C’est une méthode d’interférence qui commence par une liste d'objectifs ou d'hypothèses et qui fonctionne à l'envers, de la conséquence à l'antécédent, pour voir s'il y a des données disponibles qui soutiennent l'une de ces conséquences (Russell et Norvig, 2009, p.337, cité dans Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnage_arri%C3%A8re). Dans le contexte du raisonnement clinique, cette méthode permet de tester les hypothèses des diagnostics préliminaires et, par l’entremise du modèle probabiliste des principes, de déterminer si les symptômes observés devraient être présentés si le diagnostic est correct (Hmelo et al., 1997, cité dans Walker et Leary, 2009, p.15).

Selon Yaqinuddin (2013), les connaissances qui sont acquises dans un contexte authentique ou pertinent sont plus faciles à retenir. Les connaissances qui sont acquises par l’utilisation d’exemples pratiques aident à la reconnaissance de schémas, tandis que l’utilisation de connaissances préalables favorise le traitement de la nouvelle information (Yaqinuddin, 2013).


Exemples de son utilisation

Au Canada (Québec), l'Université du Québec à Montréal offre le baccalauréat en biologie entièrement basé sur l'APP (http://www.etudier.uqam.ca/programme?code=7013). Les études en médecine à l'Université de Sherbrooke (http://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/) utilisent également cette stratégie. De plus, l'Université de Sherbrooke applique l'approche par problèmes et par projets pour le baccalauréat en génie électrique et informatique (http://www.usherbrooke.ca/gelecinfo/fr/prog-etudes/appi/). Au niveau collégial, dans le domaine de la physique, il y a un site qui propose des ressources pédagogiques inspirées de l'APP aux enseignants des cégeps québécois : http://www.ccdmd.qc.ca/catalogue/apprentissage-par-problemes-en-physique-au-collegial

Description

La problématique et les origines de la conception de l’APP

Historiquement, l'APP a été appliqué dans les facultés de médecine pour répondre à l’ennui des étudiants, à leur incapacité à appliquer les connaissances théoriques dans un contexte clinique et au manque de compétences professionnelles des nouveaux diplômés (Newman, 2005). La McMaster University, en Ontario, est la pionnière qui a introduit l’APP dans son programme d’études en 1969. Vingt ans plus tard, plus de 20 facultés médicales aux États-Unis avaient intégré l’APP dans leurs programmes d’études (Yaquinuddin, 2013).


Les conditions de la mise en œuvre

Selon la définition de Barrows (1996, cité dans Walker et Leary, 2009), l’APP repose sur les prémisses suivantes :

  • Les problèmes mal structurés sont présentés comme non résolus pour que les étudiants génèrent leurs idées à la fois sur les causes du problème et sur ses solutions possibles (Barrow, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009). Vu que ces problèmes n’ont pas nécessairement une seule réponse correcte, les étudiants devraient explorer des pistes de solution multiples (Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009). Dans le cas de problèmes mal structurés, Jonassen (1997, cité dans Smith et Ragan, 2005) propose aux apprenants de procéder en trois étapes : 1) générer des solutions possibles aux problèmes; 2) évaluer la viabilité des solutions alternatives en construisant leurs arguments et en exprimant leurs valeurs personnelles; 3) explorer la marge de manœuvre de la solution au problème.
  • Dans une approche centrée sur l’apprenant, ce sont les apprenants qui déterminent ce qu’ils ont besoin d’apprendre. Autrement dit, les apprenants ont la responsabilité de définir les aspects clés du problème, les écarts entre tout ce qu’ils savent et tout ce qui devrait être découvert (Barrows, 2002; Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009).
  • Les enseignants agissent comme facilitateurs ou tuteurs dans le processus d’apprentissage. Leur rôle est de susciter la curiosité des apprenants en les confrontant à des questions métacognitives. Graduellement, les facilitateurs diminuent leur influence dans les sessions subséquentes (Barrows, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009). Les techniques narratives sont sacrifiées en faveur des techniques interrogatives (Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009). Aussi, pour stimuler l’intérêt des apprenants, les enseignants peuvent utiliser des tableaux graphiques, des capsules vidéos, des simulations et des tutoriels basés sur les scénarios (Parmelee Hudes, 2012).
  • L'authenticité du problème en contexte réel est le critère selon lequel les problèmes sont choisis (Barrows, 2002, cité dans Walker et Leary, 2009). Les problèmes sont interdisciplinaires par leur nature, ce qui demande aux étudiants d’explorer les sujets multiples pour élaborer une solution opérable au problème (Barrows, 1996, cité dans Walker et Leary, 2009).
  • L’apprentissage se fait en petits groupes (Barrows, 2002; Hmelo-Silver et Barrows, 2006, cité dans Walker et Leary, 2009).


Les étapes de l’APP

D’après les études sur l’efficacité de l’APP dans le contexte de l’école polytechnique de Singapour, Yew et Schmidt (n.a.) ont distingué cinq phases du processus d’apprentissage : 1) analyse des problèmes en équipe; 2) apprentissage autoguidé; 3) rencontre de l’équipe avec le facilitateur; 4) travail en équipe sans facilitateur; 5) rapport des résultats de l’équipe. Durant tout le processus d’apprentissage, les étudiants ont la possibilité de consulter des documents en ligne.

À la Faculté de la médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke, le programme de formation en apprentissage par problèmes est basé sur les neuf étapes suivantes :(https://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/)

L'apprentissage par problèmes 9 étapes.png

Le chercheur Siedentop (1994) dit quant à lui que l'apprentissage par problèmes comporterait quatre phases que l'intervenant doit respecter :

Phases de l'enseignement par problèmes
La phase de la formulation du problème
1. L'intervenant énonce d'abord un problème de façon claire et concise.

2. Il vérifie la compréhension des apprenants en rapport avec le problème posé.

3. Il organise et sollicite la participation des apprenants.

La phase d'exploration
1. L'intervenant observe attentivement les solutions trouvées par les apprenants.

2. Il encourage l'exploration et rappelle, au besoin, les critères qui délimitent le problème. 3. Il donne du rétroaction sur les réponses émises par les apprenants.

La phase du bilan
1. L'intervenant fait la collecte des solutions trouvées en permettant à des apprenants de démontrer leurs réponses à l'ensemble du groupe.

2. Il questionne les apprenants sur la pertinence des solutions présentées.

La phase d'exploitation
1. L'intervenant encourage l'exploitation de plusieurs solutions jugées pertinentes.

2. Il observe la qualité des réponses des apprenants. 3. Il donne de la rétroaction sur les réponses émises par les apprenants.

Conditions favorisant l’apprentissage

Newman (2005) constate que selon l'APP, les compétences des apprenants se développent au cours du processus d’exécution des huit tâches suivantes : « 1) explorer le problème (clarifier les termes et concepts qui ne sont pas compréhensibles, créer des hypothèses, identifier des sujets à étudier); 2) identifier tout ce qu’ils savent déjà par rapport à la situation problème et ce qui peut être pertinent pour résoudre cette dernière; 3) identifier tout ce qu’ils ne savent pas par rapport à la situation problème; 4) en groupe, prioriser les besoins d’apprentissage, élaborer les objectifs d’apprentissage généraux et spécifiques, allouer des ressources entre les membres du groupe; 5) se lancer dans une quête autoguidée de connaissances; 6) retourner au travail en équipe pour partager entre les membres les nouvelles connaissances; 7) appliquer des connaissances (essayer d’intégrer des connaissances acquises à l’explication compréhensive), 8) réfléchir sur tout ce qu’ils ont appris et sur le processus d’apprentissage » (Traduction libre, p.15).

Résultats de recherche sur l’efficacité de l’APP Même si l’APP a obtenu la reconnaissance de l’Association of Medical Colleges et World federation of Medical education, les résultats de recherche sur son efficacité sont plutôt mitigés (Yaquinuddin, 2013).


Les avantages de l’APP

Premièrement, selon Smith et Ragan (2005), l’avantage principal de l’APP serait qu'elle augmente l’intérêt et la motivation des étudiants par rapport à l’apprentissage. Cet objectif peut être atteint par l’entremise de la présentation d’un problème intéressant et difficile.

Deuxièmement, les résultats de l’étude sur l’efficacité de l’APP à l’école polytechnique de Singapour démontrent l’impact du facilitateur sur l’apprentissage. En effet, le nombre le plus élevé de concepts pertinents a été généré à la phase 3, durant laquelle les apprenants ont travaillé en équipe en consultant le facilitateur. Le nombre total de concepts étudiés en ligne était le plus haut aussi durant cette phase (Yew et Schmidt, n.a.). En même temps, les résultats de cette recherche soulignent l’importance de l’interaction verbale lors du travail en équipe même sans la participation active du facilitateur. Le nombre le plus élevé de nouveaux concepts a été généré durant la phase 1, lorsque les apprenants ont travaillé en équipe et qu'il n'avaient pas été préparés à l’avance. Comme les résultats de la recherche le révèlent, la verbalisation, soit la possibilité d’expliquer les idées aux autres apprenants, aide plus à leur compréhension du contenu que le travail autonome (phase 2).

Finalement, selon les études de Barrows (1986, cité dans Walker et Leary, 2009), il y a un lien entre les types de méthodes de l’APP et l’efficacité de l’apprentissage. Ainsi, Barrows distingue six types de méthodes de l’APP : les cours qui intègrent les études de cas, les cours basés sur les études de cas, les études de cas modifiées, les cours basés sur les problèmes de type interrogation ouvert et les cours basés sur les problèmes de type interrogation structurée avec la rétroaction (« closed-loop problems »). Comme les résultats de la recherche de Barrows le démontrent, la méthode basée sur l’interrogation structurée est la plus efficace en termes d’amélioration de l’apprentissage par rapport à d’autres méthodes (Barrows, 1986, cité dans Walker et Leary, 2009).


Les inconvénients de l’APP

Du point de la vue de la théorie de la charge cognitive, l’APP est critiqué pour la surcharge de la mémoire de travail lorsque l’apprenant doit traiter plusieurs principes et procédures simultanément pour trouver une meilleure solution aux problèmes multiples (Yaquinuddin, 2013).

Comme Jonassen (2000, cité dans Walker et Leary, 2009) le dénonce, l’APP met l’accent sur la résolution de problèmes sans un examen des problèmes sous-jacents.

Certaines études révèlent les faiblesses de l’APP. Par exemple, selon une méta-analyse de Kalain et al. (1999, cité dans Yaquinuddin, 2013) qui comparent les effets de l’APP sur la performance dans le National Board of Medicine Examination (NBME), les étudiants qui ont étudié selon l’APP ont démontré de meilleurs résultats dans la partie clinique de l’examen et de plus faibles résultats dans la partie théorique . Quant à elles, les études de Collivier (2000, cité dans Yaquinuddin, 2013), bien qu'elles présentent des biais méthodologiques, n’ont démontré aucun avantage de l’APP sur la performance dans le NBME sauf en ce qui concerne l'acquisition de compétences relationnelles.

Niveau d’expertise des apprenants

Les apprenants peuvent être novices, intermédiaires ou experts, dépendamment du niveau de difficulté du problème proposé (Parmelee et Hudes, 2012). Dans le contexte des études médicales, l’APP peut être appliqué par l’entremise de tutoriels basés sur l’apprentissage par problèmes (en ligne ou sur document papier) à partir des premières années de la formation universitaire. Ces tutoriels visent non seulement à développer des compétences de résolution de problèmes de façon individuelle et en petits groupes, mais à préparer les étudiants pour la prochaine étape : l’apprentissage en équipes. Ces connaissances préalables devraient les aider à générer des idées quant aux solutions aux problèmes présentés dans la classe durant l’étape de l’apprentissage en équipes. Cette séquence est appliquée, par exemple, à la "Tokyo Women’s Medical University (Okubo et coll., 2012). D’après les études sur l’application de l’APP de Van den Hurk et coll. (1999, cité dans Yew, n.a.), les étudiants avancés sont plus autonomes par rapport aux étudiants de première année. De plus, ceux qui ont étudié au-delà des questions discutées dans le groupe de travail ont démontré des meilleurs résultats durant la phase de l’analyse des problèmes.

Type de guidage

Selon l’APP, l’enseignant joue un rôle de facilitateur, dont la tâche principale est de diriger les apprenants vers l’apprentissage autoguidé par l’entremise de questions posées. Selon cette stratégie, l’enseignant est un membre égal aux apprenants, qui sont principalement responsables des résultats de leur apprentissage. Comme les approches socioculturelles le démontrent, le facilitateur devrait initier les apprenants à la communauté de pratique par l’entremise de l’intériorisation de la langue et des valeurs de la communauté (Newman, 2005). En même temps, d’autres étudiants plus expérimentés peuvent jouer un rôle de tuteur par rapport aux autres étudiants. Ce dernier type de guidage rapproche l’APP de la stratégie d'apprentissage assisté par les pairs.

Type de regroupement des apprenants

Habituellement, l’apprentissage selon l'APP se déroule en petits groupes (entre 5 et 10 membres) (Newman, 2005). Certains chercheurs affirment que de petits groupes peuvent faciliter l’apprentissage en créant un environnement d’apprentissage favorable qui soutient le développement cognitif et métacognitif (Benson, Noesgaard, Drummond-Young, 2001, cité dans Newman, 2005). Voici le tableau qui présente les liens entre les structures en petits groupes, le processus que ces structures facilitent et les résultats d’apprentissage :

Small groups.png

Source: Newman, 2005, p. 17.

Milieu d’intervention

Cette stratégie est souvent utilisée au niveau des études supérieures dans les domaines médicaux, scientifiques et technologiques. Comme Smith et Ragan (2005) le constatent, les structures des écoles qui donnent une formation professionnelle sont mieux adaptées à la mise en œuvre réussie de l’APP que les écoles publiques secondaires K-12 (Smith et Ragan, 2005).

Conseils pratiques

Afin de diminuer l’impact négatif de la surcharge cognitive des stratégies pédagogiques, ce qui est principalement dû à la présentation simultanée de nouveaux problèmes et de principes, le conseiller pédagogique devrait limiter le nombre de problèmes. Cela permettra aux apprenants d’utiliser moins de principes. Par exemple, comme Smith et Ragan (2005) le suggèrent, durant un cours, les apprenants peuvent apprendre comment appliquer un principe en particulier et, ensuite, ils peuvent apprendre comment appliquer tous les principes ensemble. Dans plusieurs cas, il est préférable que les apprenants réussissent à apprendre ces principes d’une façon automatique avant qu’ils les appliquent dans un contexte de résolution de problèmes. La question « comment peut-on mieux traiter les connaissances préalables dans les environnements d’apprentissage basé sur les problèmes » a été discutée en détail par Dick (1992) et Perkins (1992) dans le contexte du constructivisme (Smith et Ragan, 2005, p.221).

Vu que les connaissances préalables jouent un rôle très important dans l’APP, les enseignants devraient accorder davantage de temps à la révision :

  • des connaissances factuelles liées à la terminologie et aux éléments spécifiques du domaine;
  • des connaissances conceptuelles liées aux stratégies générales, aux principes de la résolution des problèmes;
  • des connaissances procédurales liées aux techniques et méthodes d'utilisation de principes liés aux problèmes spécifiques au domaine.

Un facilitateur peut réviser ces connaissances, soit d’une façon directe (en mettant l’information pertinente où c’est approprié), soit d’une façon indirecte (en posant des questions lorsque les apprenants pratiquent la résolution de problèmes) (Smith et Ragan, 2005).

Bibliographie

Downing, K., Kwong, T., Chan, S-W., Lam, T-F et Downing, W-K. (2009). Problem-based learning and the development of metacognition. Higher Education, 57(5), p. 609-621).

Webographie

Veille informationnelle (ressources disponibles pour améliorer la fiche)

Allchin, D. (2013). Problem-and case-based learning in science: an introduction to distinctions, values, and outcomes. CBE-Life Sciences Education, 12(3), 364-372. Récupéré du site : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3763004/

Barrows, H. (2003). Response to “the problem with problem‐based medical education: Promises not kept” by RH Glew. Biochemistry and Molecular Biology Education, 31(4), 255-256. Récupéré du site : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/bmb.2003.494031040269/full

Loyens, S. M., Gijbels, D., Coertjens, L. et Côté, D. J. (2013). Students’ approaches to learning in problem-based learning: Taking into account professional behavior in the tutorial groups, self-study time, and different assessment aspects. Studies in Educational Evaluation, 39(1), 23-32.

Newman, M. J. (2005). Problem-based learning: an introduction and overview of the key features of the approach. J Vet Med Educ, 32(1), 12-20. Recupéré du site le 5 mai 2015 : http://www.utpjournals.com/jvme/tocs/321/12.pdf

Okubo, Y., Ishiguro, N., Suganuma, T., Nishikawa, T., Takubo, T., Kojimahara, N., Yago, R., Nunoda, S., Sugihara S., et Yoshioka, T. (2012). Team-based Learning, a Learning Strategy for Clinical Reasoning with Problem-based Learning tutorial Experiences. The Tohoku Journal of Experimental Medicine, 227(1), 23-29. Recupéré du site le 5 mai 2015: https://www.jstage.jst.go.jp/article/tjem/227/1/227_1_23/_article

Parmelee D. et P. Hudes (2012). Team-based learning: A relevant Strategy in Health Professionals’ Education. Medical Teacher, 34(5), 411-413, Recupéré du site le 5 mai 2015: http://informahealthcare.com/doi/abs/10.3109/0142159X.2012.643267

Pease, M. A. et Kuhn, D. (2011). Experimental analysis of the effective components of problem‐based learning. Science Education, 95(1), 57-86.

Savery, J. R. et Duffy, T. M. (1995). Problem based learning: An instructional model and its constructivist framework. Educational technology, 35(5), 31-38.

Siedentop, D. (1994) Apprendre à enseigner l'éducation physique. Montréal, QC : Gaëtan Éditeur.

Smith, P. et Ragan, T. (2005). Instructional Design. Hoboken, N.J.: J. Wiley & Sons.

Smits, P. B. A., Verbeek, J. H. A. M. et De Buisonje, C. D. (2002). Problem based learning in continuing medical education: a review of controlled evaluation studies. Bmj, 324(7330), 153-156.

Srinivasan, M., Wilkes, M., Stevenson, F., Nguyen, T. et Slavin, S. (2007). Comparing problem-based learning with case-based learning: effects of a major curricular shift at two institutions. Academic Medicine, 82(1), 74-82. Recupéré du site le 5 mai 2015: http://journals.lww.com/academicmedicine/Abstract/2007/01000/Comparing_Problem_Based_Learning_with_Case_Based.10.aspx

Walker, A. et Leary, H. (2009). A problem based learning meta analysis: Differences across problem types, implementation types, disciplines, and assessment levels. Interdisciplinary Journal of Problem-based Learning, 3(1), 6. Récupéré du site le 5 mai 2015: http://docs.lib.purdue.edu/ijpbl/vol3/iss1/3/

Wikipédia. Chainage en arrière. Récupéré du site le 8 mai 2015: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cha%C3%AEnage_arri%C3%A8re

Williams, B. (2005). Case based learning—a review of the literature: is there scope for this educational paradigm in prehospital education? Emergency Medicine Journal, 22(8), 577-581. Repéré du site: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1726887

Wirkala, C. et Kuhn, D. (2011). Problem-based learning in K–12 education: Is it effective and how does it achieve its effects?. American Educational Research Journal, 48(5), 1157-1186.

Yaqinuddin, A. (2013). Problem-based learning as an instructional method. J Coll Physicians Surg Pak, 23(1), 83-85. Récupéré du site le 5 mai 2015 : http://www.jcpsp.pk/archive/2013/Jan2013/18.pdf

Yew, E. H. et Schmidt, H. G. (2012). What students learn in problem-based learning: A process analysis. Instructional Science, 40(2), 371-395. Récupéré du site le 5 mai 2015: http://repub.eur.nl/pub/25513/What%20students%20learn%20in%20PBL_accepted%20manuscript.pdf

Dans cette section figurent des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. L'hyperlien doit être indiqué, de même que la date de consultation. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour cela, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uquebec.ca/~mcouture/apa/Presentation.htm

Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD). Apprentissage par problèmes en physique au collégial. Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.ccdmd.qc.ca/catalogue/apprentissage-par-problemes-en-physique-au-collegial Université de Québec à Montréal. Baccalauréat en biologie en apprentissage par problèmes. Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.etudier.uqam.ca/programme?code=7013

Université de Sherbrooke. Faculté de médecine et de sciences de santé. Apprentissage par problèmes. Recupére du site le 8 mai 2015:http://www.usherbrooke.ca/doctorat-medecine/programme/phases-i-et-ii/apprentissage-par-problemes/

Université de Sherbrooke. Faculté de génie. Département de génie électrique et de génie informatique. Une nouvelle approche stimulante, différente et performante. Récupéré du site le 8 mai 2015: http://www.usherbrooke.ca/gelecinfo/fr/prog-etudes/appi/