Classe inversée

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ÉBAUCHE


Appellation en anglais

Flipped lecture / flipped classroom / flipped learning

Reverse lecture / reverse classroom

La classe inversée

Résumé de la stratégie :

• les étudiants se préparent pour la classe en regardant des vidéos, écoutant des balados, lisant des articles qui leur sont préalablement préparés ou en méditant des questions faisant appel à des connaissances déjà acquises;

• après avoir consulté ces contenus, les étudiants rapportent ce qu’ils ont compris et organisent des questions ou précisent les zones de confusion;

• les étudiants se connectent à un outil social partagé où ils affichent leurs questions;

• l’instructeur classifie ces questions avant la période de classe et développe le contenu et les scénarios en réponse aux différentes zones de difficultés; il ne se prépare à enseigner rien qui soit déjà compris;

• en classe l’instructeur pose les questions et suggère des problèmes que les étudiants travailleront à résoudre ensemble; le rôle de l’instructeur est d’écouter ce qui se passe et de s’impliquer avec les individus et les groupes au besoin.

Stratégies apparentées

Identifier les stratégies similaires, notamment en ce qui concerne les types de connaissances et les conditions d’apprentissage visées. Préciser, au besoin, les similitudes et les différences. Identifier les synonymes s'il y a lieu.


La classe inversée s’apparente à • l’exposé ou à la présentation animée par l’enseignant en présentiel ou à distanciel; • à l’accompagnement tutoral; • à la formation à distance synchrone et ou asynchrone • dialogue socratique; • dans une certaine mesure au jeu de rôle. Remarque : Dans la classe inversée, la stratégie pédagogique utilisée semble correspondre davantage à une mixité des temps de formation où les concepts sont étudiés à distance et la mise en pratique réalisée en présentiel. Selon Marc Lebrun, le principe cardinal de la classe inversée est de confronter les apprenants à l’enseignement, au discours du formateur, aux aspects conceptuels ou notionnels en situation distancielle, à partir de ressources. Il s’agit donc pour les apprenants d’effectuer en autonomie une prise d’informations (ce qui sous-tend un étayage-désétayage progressif selon les caractéristiques propres à chaque apprenant). En situation classique de formation, cette étape correspond le plus souvent à l’exposé, au cours magistral. Dans un deuxième temps, la situation présentielle est dédiée, en présence du formateur, à la remédiation et à la manipulation des informations recueillies par les apprenants afin qu’ils les transforment en savoir, savoir-faire et savoir-être. En somme, la pédagogie de la classe inversée accorde une importance plus grande au soutien à l’apprentissage, à l’accompagnement, à l’aide tutorale.

Type de stratégie

microstratégie

Types de connaissances

Décrire les connaissances visées. Expliquer en quoi cette stratégie est adaptée à ce type de connaissances. Donner des exemples des contenus ou champs disciplinaires dans lesquels la stratégie a été utilisée.


Dans la classe inversée, les connaissances sont de plusieurs types selon les domaines de compétences, les secteurs de formation et les objectifs visés : La connaissance déclarative Définissons la connaissance déclarative. Du point de vue de TARDIF, J., Pour un enseignement stratégique, Édition LOGIQUES, les connaissances déclaratives correspondent essentiellement à des connaissances théoriques, aux connaissances qui, à une certaine période, furent reconnues comme des savoirs. Il s’agit, selon Gagné (1985), de la connaissance de faits, de règles, de lois, de principes. Voici des exemples que Tardif Jacques nous donne des connaissances déclaratives : 1. La définition d’un quadrilatère. 2. La description des caractéristiques des vertébrés. 3. L’énoncé des règles de l’accord des participes passés. 4. La connaissance des tables de multiplication.

Dans la classe inversée, les vidéos, les balados ou tout document numérique mis en ligne par l’enseignant et destiné à l’élève recense des faits, des lois, des règles, etc., sur la notion à l’étude. Ces documents de cours que l’élève doit visionner à la maison, en même temps prendre note et formuler si possible des questions, contiennent des connaissances déclaratives. La connaissance procédurale Toujours selon Tardif, les connaissances procédurales correspondent au comment de l’action, aux étapes pour réaliser une action, à la procédure permettant la réalisation d’une action. Ces connaissances sont décrites comme des savoir-faire. Les connaissances procédurales se différencient des connaissances déclaratives, car il s’agit de connaissances de l’action, de connaissances dynamiques. Lorsque l’enseignant intervient dans les connaissances procédurales, il place forcément l’élève dans un contexte d’action, il pilote le cheminement d’acquisition et de réalisation de l’élève et objective avec lui sa démarche. Il se comporte ainsi parce que c’est exclusivement dans l’action que les connaissances procédurales peuvent se développer. Ces connaissances sont exclusivement des séquences d’actions. Exemples de connaissances procédurales 1. Écrire un texte destiné à des élèves de première année. 2. Résoudre une série de problème de multiplication. 3. Lire un texte dont la structure est narrative. 4. Écrire un texte avec l’intention de persuader.

Dans la pédagogie de la classe inversée, les connaissances procédurales sont effectives quand l’élève revient en classe pour mettre en pratique ce qu’il a retenu des capsules vidéos visionnés la veille. Elles correspondent au moment des devoirs faits en classe au qu’ils soient faits à la maison. Elles correspondent également aux étapes de questionnement, de mise en commun et en mise en application des connaissances acquises la veille par les uns et les autres.

Ainsi, en classe, après avoir assimilé les connaissances déclaratives la veille, en écriture, par exemple, les capacités de faire un plan, de tenir compte de l’interlocuteur éventuel, d’adapter le niveau de langage du texte aux connaissances imaginées de l’interlocuteur, de respecter les contraintes du type de structure que commande la consigne d’écriture, de rédiger un texte cohésif et cohérent se rapportent à un ensemble de connaissances procédurales.

La connaissance conditionnelle Les connaissances conditionnelles, de l’avis de Tardif, se réfèrent aux conditions de l’action. Elles concernent le quand et le pourquoi. À quel moment et dans quel contexte est-il approprié d’utiliser telle ou telle stratégie, telle ou telle démarche, d’engager telle ou telle action? Pourquoi est-ce adéquat d’employer cette stratégie, cette démarche, de réaliser cette action? Le choix d’une stratégie, d’une formule mathématique pour résoudre une équation dans un contexte donné correspond à la connaissance conditionnelle. Exemples : 1. Distinguer un carré d’un rectangle. 2. Reconnaître un participe passé dans une phrase. 3. Reconnaître, entre deux textes, celui dont la structure est informative. 4. Reconnaître les provinces maritimes sur la carte du Canada. 5. Reconnaître, dans une série de problèmes ceux qui exigent une soustraction. 6. Déterminer l’adéquation d’un texte destiné à des élèves de première année. 7. Reconnaître les verbes à l’imparfait dans un paragraphe. 8. Distinguer dans un texte ce qui est essentiel et ce qui est secondaire. 9. Choisir tel niveau de langage en présence du directeur de l’école. 10. Estimer l’exactitude d’une réponse en mathématique

Les connaissances explicites/ implicites ou tacites En visionnant une capsule vidéo mise en ligne par un enseignant et en l’examinant de fond en comble, il est possible d’identifier ses concepts ; il s’agit généralement des connaissances explicites (procédures, règles, définitions) dont la maîtrise est bien souvent préalable au développement des connaissances implicites (habiletés, réflexion, analyse complexe, etc.). Par exemple, dans un cours de chimie des solutions, les définitions telles que celles de la concentration, la masse volumique ou le concept des dilutions sont facilement comprises par les étudiants et pourraient donc être apprises AVANT l’arrivée en classe

Donc dans la classe inversée, les connaissances qu’elles soient explicites ou implicites sont tout autant présentes dans les documents numériques mis en ligne dont l’élève prend connaissance avant d’arriver en classe aussi bien en classe en présence de l’enseignant.

Description

Décrire la démarche d’enseignement-apprentissage proposée par la stratégie, notamment : la problématique et les origines de conception de cette stratégie, ses principales étapes, les conditions de la mise en oeuvre, les médias qui peuvent être utilisés pour supporter la stratégie.


Les premières expériences de la classe inversée ont été conduites par Eric Mazur, professeur de physique à Harvard, dès les années 1990. L'enseignement se déroule traditionnellement en deux étapes. Tout d'abord, il y a le transfert d'informations : les enseignants communiquent le savoir. Ensuite, les étudiants assimilent le savoir et doivent être capables de l'utiliser dans les exercices. L'un des problèmes que pose ce modèle d'enseignement est qu'il donne le rôle actif à l'enseignant et le rôle passif à l'élève. Plus l'enseignant est actif, moins les élèves se sentent impliqués dans le processus. Dans la pédagogie de la classe inversée, les apprentissages sont effectués à la maison par l’entremise du visionnement de capsules vidéo et les devoirs généralement effectués par les élèves à la maison sont réalisés en classe; d’où l’idée d’inversion. Cette méthode d’enseignement est issue des travaux de Jonathan Bergmann et d’Aaron Sams réalisés au milieu des années 2000, alors qu’ils étaient tous deux enseignants de chimie à l’école secondaire Woodland Park au Colorado. Elle a par la suite été fortement popularisée en mars 2011 par Salman Khan, fondateur de la Khan Academy, lors d’une «conférence TED» (Technology, Entertainment and Design) où il proposait l’utilisation de ses vidéos éducatives pour «inverser» les classes (SSFUS, 2011

Les cours mis à disposition des élèves peuvent provenir de sources diverses, y compris du professeur lui-même s’il souhaite créer son propre contenu ou même des élèves qui proposent leurs propres vidéos. En clair, tout ce qui fonctionne bien peut être utilisé.

Les outils qui rendent possible la classe inversée

La notion de classe inversée tourne beaucoup autour de la vidéo. Mais pourquoi? Selon Caroline Hétu et David Chartrand, enseignants, elle constitue un outil pédagogique très puissant, permettant « d’expliquer des notions, substituer une partie du cours et donner des instructions claires, autant en classe qu’à la maison ou à l’étranger ». De plus, elle favorise l’autonomie des jeunes en leur permettant d’apprendre à leur rythme, laissant par le fait même plus de temps à l’enseignant pour aider les autres. La démarche à suivre : Une fois la décision prise d’opter pour la stratégie de la classe inversée, voici les étapes à suivre : 1. choisir le modèle pédagogique que vous souhaitez mettre en place; 2. se munir de cours qu’on veut mettre en ligne; 3. mettre le contenu en ligne; 4. expliquer la démarche à ses élèves; 5. peaufinez sa méthode. Le fait de déposer un fichier (dans ce cas-ci, un fichier vidéo) sur un service en ligne pour y avoir accès de partout s’appelle l’infonuagique, ou l’informatique en nuage. Si on devait simplifier le concept au maximum, c’est comme de l’espace disque virtuel, comme une grosse clé USB qu’on n’a pas besoin de transporter. Pour retrouver les contenus, il suffit d’avoir accès à Internet. Il existe d’autres applications de l’infonuagique. Par exemple, un site comme DropBox est carrément un espace de stockage « virtuel », un disque dur qui nous suit partout pourvu qu’on puisse se brancher à Internet. Vous stockez des photos sur Facebook ou Flickr? C’est aussi une utilisation du « nuage »! Le nuage est central à la classe inversée car il simplifie la diffusion des travaux. Imaginez si vous deviez recueillir 30 clés USB chaque fois que vous demandez un travail… Un service comme DropBox sera beaucoup plus efficace

Conditions favorisant l’apprentissage

Identifier, expliquer et justifier les conditions d’apprentissage que la stratégie vise à favoriser. Décrire quelle est la preuve empirique de l’efficacité de la stratégie.

Niveau d’expertise des apprenants

Identifier si la stratégie est adaptée aux apprenants débutants, intermédiaires ou novices dans un domaine. Décrire comment la stratégie prend en considération le niveau des connaissances des apprenants dans le domaine ciblé. Donner des exemples.

Type de guidage

Décrire quel est le type de guidage et de support offert par la stratégie. Faire les liens avec le niveau d’expertise des apprenants en décrivant comment et pourquoi le type offert est censé favoriser l’apprentissage de ces apprenants.

Type de regroupement des apprenants

Décrire le type de regroupement préconisé par la stratégie et comment on peut le réaliser. Donner des exemples.

Milieu d’intervention

Décrire dans quel milieu éducatif la stratégie a été utilisée. Donner des exemples.

Conseils pratiques

Dans la mesure du possible, fournir des conseils, des « trucs » ou des « astuces » en lien avec des exemples issus de la pratique « réelle » de cette stratégie.

Bibliographie

Berrett, D. (2012). How'flipping'the classroom can improve the traditional lecture. The chronicle of higher education, 12.

Bissonnette, S. et Gauthier, C. (2013). Faire la classe à l’endroit ou à l’envers?. Formation Profession, 20(1), 23-28 Récupéré de http://formation-profession.org/files/numeros/1/v20_n01_173.pdf

McLaughlin, J. E., et al. (2014). The Flipped Classroom: A Course Redesign to Foster Learning and Engagement in a Health Professions School. Academic Medicine 89(2): 236-243. Récupéré de http://journals.lww.com/academicmedicine/Fulltext/2014/02000/The_Flipped_Classroom___A_Course_Redesign_to.17.aspx

Tucker, B. (2012). The flipped classroom. Education Next, 12(1), 82-83.

Webographie

Berthet, F. (2013). Et si on inversait la classe ? Repéré à http://www.cahiers-pedagogiques.com/Et-si-on-inversait-la-classe
  • Court reportage d’un professeur témoignant de la stratégie de la classe inversée.
GOOD (2012). Teaching for tomorrow: Flipped Learning. [Vidéo en ligne]. Repéré à http://www.youtube.com/watch?v=4a7NbUIr_iQ
  • Excellent site très complet en français sur la pédagogie inversée, qui présente aussi des vidéos en anglais (sous-titrées en français) expliquant la stratégie des classes inversées.
La pédagogie inversée. Repéré à http://innovationseducation.ca/la-pedagogie-inversee/
  • Article en français décrivant la stratégie de l’apprentissage inversé.
Lamontagne, D. (2012). Apprentissage inversé : mode d’emploi. Repéré à http://cursus.edu/article/18289/apprentissage-inverse-mode-emploi/
  • Vidéo en anglais décrivant avec humour ce que n’est pas la classe inversée.
Mathjohnson (2012). The Flipped Classroom is not… [Vidéo en ligne]. Repéré à http://www.youtube.com/watch?v=hGs6ND7a9ac
  • Court article en anglais décrivant cinq bonnes pratiques de la classe inversée.
Miller, A. (2012). Five Best Practices for the Flipped Classroom. Repéré à http://ticharter33.org/library/TIarticle36.pdf
  • Article en français qui se veut une critique de l’apprentissage inversé.
Roberge, A. (2012). L'apprentissage inversé : avancée ou régression ? Repéré à http://cursus.edu/article/18434/apprentissage-inverse-avancee-regression/
  • Article en français réflexif sur la nature de l'inversion
Rodet, J. (2014). A propos de la classe inversée : quelques réflexions sur la nature de l’inversion. Repéré à http://blogdetad.blogspot.fr/2014/02/a-propos-de-la-classe-inversee-quelques.html?m=1