Différences entre versions de « Analogie »

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<big>Résumé introductif</big> <br>
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L’ '''analogie''' est une comparaison entre deux éléments possédant des points communs. Certains la définissent comme une méthode de comparaison entre des informations très similaires par leurs aspects essentiels pour permettre le passage d’une donnée à une autre. Aristote a été le premier à utiliser l’analogie, et plusieurs chercheurs se sont penchés sur son application comme stratégie pédagogique en éducation. L’analogie est une stratégie de type constructiviste qui fait appel à un type de raisonnement inductif. 
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Il existe deux théories importantes présentant les fondements des processus cognitifs du raisonnement par analogie. Il s’agit de la théorie de Gentner, qui traite de la mise en correspondance entre structures (Structure mapping), et de celle de Holyoak et Thagard, qui traite de la théorie des contraintes multiples. Le raisonnement analogique est composé de quatre étapes : encodage, inférence, mise en correspondance (''mapping''), application.
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D’autres stratégies de formation font appel à l'analogie, telles que le dialogue socratique et la résolution de problèmes. Il ne faut pas confondre la métaphore et l’exemple avec l’analogie, qui n’ont en commun que le fait qu’ils font ressortir des similitudes à travers des comparaisons, alors que l’analogie compare les éléments identiques d’une structure de façon claire et sans équivoque.
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L’utilisation de l’analogie comme stratégie de formation requiert un guidage soutenu de la part de l’enseignant. Bien que l’analogie puisse être utilisée de façon individuelle, en petit et en grand groupe, l’utilisation en groupe est à privilégier pour le bénéfice de tous les apprenants. Elle s’utilise dans tous les milieux éducatifs, bien que les recherches portent surtout sur les enfants et les jeunes adultes.
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<big>'''Analogie'''</big><br>
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<p style="font-weight: bold; line-height: 1.1em; margin: 5px 0; text-align: center; background: #DFEDFF; padding: 3px 10px 3px 5px;">Stratégies apparentées</p> [[Exemples]], [[dialogue socratique]] <br>
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<p style="font-weight: bold; line-height: 1.1em; margin: 5px 0; text-align: center; background: #DFEDFF; padding: 3px 10px 3px 5px;">[[Types de stratégie]]</p>
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[[microstratégie]], [[macrostratégie]]
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<p style="font-weight: bold; line-height: 1.1em; margin: 5px 0; text-align: center; background: #DFEDFF; padding: 2px 10px 2px 5px;">[[Types de connaissances|Type de connaissances]]</p>
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[[connaissances conceptuelles|conceptuelles]]
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<p style="font-weight: bold; line-height: 1.1em; margin: 5px 0; text-align: center; background: #DFEDFF; padding: 2px 10px 2px 5px;">Appellation en anglais</p>
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''Analogy''<br>
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__FORCETOC__
 
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== Appellation en anglais ==
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== Description ==  
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Une analogie est une comparaison, une correspondance, un rapport de ressemblance entre deux choses, deux personnes, deux situations ou deux notions différentes qui possèdent des points communs d'ordre physique, intellectuel, moral, etc. Selon plusieurs auteurs (Bean ''et al''., 1986; Perrenoud, 1997; Tierney et Cunningham, 1984; Yernick, 2003), l’analogie est définie comme une méthode de comparaison entre des informations très similaires par leurs aspects essentiels pour permettre le passage d’une donnée à une autre, la première étant familière pour l’apprenant; la seconde ne l’étant pas.  Le premier à avoir élaboré une théorie sur l’analogie est Aristote. Sa propre expérience lui avait fait prendre conscience qu’il était possible de trouver une solution à un problème en se référant à un autre problème similaire connu. Par la suite, plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’analogie afin d’approfondir cette stratégie pédagogique en éducation. <br>
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''Analogy''
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L’analogie est une stratégie de type constructiviste. Elle implique un processus de construction des connaissances en faisant appel aux connaissances antérieures des apprenants, qui jouent un rôle important dans le développement des nouveaux concepts, comme le mentionne Tardif (1999). Selon lui, les connaissances que les apprenants intègrent en mémoire à long terme ne peuvent provenir directement de la transmission des informations par une personne externe. Il faut absolument que les connaissances antérieures de l’apprenant soient mises à profit dans la construction des nouvelles connaissances. C’est à partir des connaissances déjà en mémoire qu’il va associer les nouvelles informations. Si l’apprenant ne peut pas établir de liens avec les connaissances qu’il a stockées dans sa mémoire à long terme, aucun apprentissage n’est possible.<br>
  
== Stratégies apparentées ==
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L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but d'assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente (Holyoak et Thagard, 1995).  Vosniadou et Otony (1983) ont constaté que certaines analogies sont plus faciles à lier à la connaissance acquise des élèves que d’autres qui ne correspondent pas à leurs expériences personnelles. De ce fait, les résultats obtenus dans l'utilisation des méthodes analogiques se sont avérés variables selon les apprenants. <br>
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Ripoll et Coulon (2001) mentionnent que plusieurs auteurs (Markman et Gentner, 1993; Keane, 1996; Bowdle, 1997; Holyoak et Thagard, 1997) sont d'accord pour dire que le raisonnement analogique est composé d'étapes, et que la plus importante est la mise en correspondance (mapping). La majorité des études se sont d'ailleurs concentrées sur cette étape de l'analogie. 
  
La métaphore et l’exemple sont souvent confondues avec l’analogie.  Cependant, elles n’ont en commun que le fait qu’elles font ressortir des similitudes à travers des comparaisons. 
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'''Les 4 étapes de l'analogie:'''
L’analogie compare les éléments identiques d’une structure de façon claire et sans équivoque contrairement à la métaphore qui fait ressortir des éléments qui ne sont pas semblables afin de pousser le lecteur à trouver des similitudes (Duit 1991).  En ce qui concerne l’exemple, il est utilisé principalement pour illustrer des caractéristiques du nouveau concept (Glynn 1991).
 
  
Parmi les stratégies qui utilisent l’analogie, se trouvent le
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1- L'encodage: il s’agit de l’accès ou du rappel de l’élément connu (la source) qui partage certaines ressemblances avec l’élément nouveau (la cible).
[[Dialogue_socratique]] et la[[Apprentissage par problèmes|résolution de problème]].
 
  
== Type de stratégie ==
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2- Inférence : L’établissement d’un lien entre la source (élément connu) et la cible (élément nouveau).
  
La méthode analogique est utilisée comme [[microstratégie]]  elle permet de concevoir des activités d’enseignement-apprentissage.
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3- Mise en correspondance (mapping) : La découverte d’inférences par rapport à la cible (déduire en combinant des informations et ses propres connaissances sur le sujet).
  
== Types de connaissances ==
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4- Application : L’évaluation des inférences et l’adaptation à la cible.
  
L’analogie vise l'apprentissage des connaissances conceptuelles et métacognitives. Cette stratégie est particulièrement efficace pour soutenir l’apprentissage de concepts.  L’analogie est largement utilisée dans le domaine des sciences et dans l’apprentissage du français. En biologie, on l’utilise principalement dans le but de faire comprendre des concepts scientifiques peu familiers aux étudiants. 
 
Des modèles ont d’ailleurs été développé afin de soutenir l’enseignement des concepts scientifiques par analogie.  Le guide analogique de Bean T.W., Singer H., Cowan S (1986) permet d’accompagner les enseignants qui voudrait appliquer la méthode analogique dans leur stratégie d’enseignement. 
 
Plusieurs recherches dont celle de Simon (1984) ont démontré que l'utilisation des analogies dans l’explication des concepts scientifiques, avait un effet positif sur l'apprentissage. Il a pu noter lors d’une étude auprès de deux groupes l’un utilisant la méthode analogique et l’autre pas, que le groupe ayant utilisé les analogies, avaient eu de meilleur résultat au niveau de l’acquisition des connaissances et de la rétention de la matière.
 
  
== Description ==
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En sciences cognitives, deux théories importantes présentent les fondements des processus cognitifs dans le raisonnement par analogie. Il s’agit de la théorie de Gentner (1983) et de celle de Holyoak et Thagard (1989) développée à partir de celle de Gentner. Ces théories décrivent le processus derrière les quatre étapes de l'analogie.
  
Une analogie est un rapport existant entre des choses ou entre des personnes qui présentent des caractères communs, une ressemblance, ou une similitude (dictionnaire Larousse)
 
  
Il y a longtemps que l'on s’intéresse à l’analogie en éducation. Le premier à avoir élaboré une théorie sur l’analogie fût Aristote.  Sa propre expérience lui avait fait prendre conscience qu’il était possible de trouver une solution à un problème en se référant à un autre problème similaire connu pour ensuite résoudre par analogie le problème inconnu.  Par la suite, plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’analogie afin d’approfondir cette stratégie pédagogique en éducation.
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'''Théorie de Gentner : Mise en correspondance entre structures (Structure mapping)'''
  
Déjà en 1887 le dictionnaire de pédagogie d’instruction primaire Hachette, définissait l’analogie comme un mot d’origine Grec utilisé par les mathématiciens pour désigner l'égalité de deux rapports constituant une proportion. (Dictionnaire hachette 1887).  L’analogie était bien décrite et on y mentionnait que c’était la base de la compréhension humaine.
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Pour Gentner (1983), il y a trois caractéristiques fondamentales pour qu'une analogie puisse correctement suivre les quatre étapes :
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* Les éléments de la source (données familières) et de la cible (données non familières) de l’analogie doivent maintenir une structure isomorphe (structure similaire);
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* L’accent d’une analogie doit porter sur les ressemblances de relation entre deux domaines et non sur les ressemblances d’attributs physiques ou de surface;
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* Les relations doivent être d’ordre supérieur.
  
Aujourd’hui, la définition de l’analogie ressemble à celle de 1887 et fait consensus chez les chercheurs.  Bien qu’exprimé différemment par chacun, l’analogie reste un processus mental qui permet de lier une situation passée à une nouvelle situation similaire afin de faire un transfère des anciennes connaissances vers les nouvelles.  
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Pour Holyoak et Thagard (1989), les trois caractéristiques fondamentales pour qu'une analogie puisse correctement suivre les quatre étapes sont un peu différentes.
  
Selon Tierney et Cunningham (1984) l’analogie est définie comme une méthode précise de comparaison entre des informations très similaires par leurs aspects essentiels pour permettre le passage d’une donnée à une autre, la première étant familière pour l’apprenant la seconde ne l’étant pas. 
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'''Théorie de Holyoak et Thagard: Théorie des contraintes multiples'''
Pour Perrenoud (1997) l’analogie est utilisée pour assurer un transfert entre les anciennes connaissances acquises et les nouvelles connaissances à acquérir.
 
  
D’après Bean T.W., Singer H., Cowan S. (1986) les analogies forment une passerelle entre les connaissances acquises et les informations nouvelles.
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Trois catégories guident le raisonnement par analogie :
Comme le mentionne Tardif (1997), les connaissances que les apprenants intègrent en mémoire à long terme, ne peuvent pas provenir directement de la transmission des informations par une personne externe.  Il faut absolument que les connaissances antérieures de l’élève soit mis à profit dans la construction des nouvelles connaissances. C’est à partir des connaissances déjà en mémoire qu’il va associer les nouvelles informations.  Si l’élève ne peut pas établir de liens avec les connaissances qu’il a stockées dans sa mémoire à long terme, aucun apprentissage n’est possible. C’est ce que permet l’analogie en puisant dans les connaissances antérieures des apprenants.
 
  
L’analogie est une stratégie de type constructiviste.  Elle implique un processus de construction des connaissances en faisant appel aux connaissances antérieurs des apprenants qui jouent un rôle important dans le développement des nouveaux concepts tel que mentionné par Tardif (1997).  Yernick (2003) va dans le même sens en soulignant que l’analogie a comme objectif de relier les connaissances nouvelles avec des connaissances de la vie réelle de l’apprenant.
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* La contrainte de structure implique une correspondance un à un, ou un isomorphisme (c’est-à-dire que chaque élément de la cible correspond à un seul élément de la source);
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* La contrainte sémantique du niveau de ressemblance ou la similitude de sens;
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* La contrainte pragmatique est l’objet de la comparaison, le but ou l’intention de l’analogie.
  
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Comme le mentionnent la plupart des chercheurs, l’utilisation de l’analogie demande une préparation importante afin de s’assurer du succès de cette stratégie. En sciences, domaine où l’analogie est grandement utilisée, deux modèles ont été développés. Le modèle GMAT (Zeitoun 1984) qui s'apparente à une [[macrostratégie]], définit les étapes de la conception pédagogique, tandis que le modèle TWA (Glynn, 1991; Glynn ''et al''., 1989) décrit les étapes lors de l'utilisation de l'analogie comme [[microstratégie]].
  
'''Théories sur les fondements des processus cognitifs dans le raisonnement par analogie''''''
 
  
En sciences cognitives, deux théories importantes présentent les fondements des processus cognitifs dans le raisonnement par analogie.  Il s’agit de la théorie de Gentner (1983) et celle de Holyoak et Thagard (1989) développée à partir de celle de Gentner.
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'''Modèle de conception pédagogique GMAT (9 étapes) :'''
 
   
 
   
Voici les deux courants théoriques sur l’analogie.
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1) Évaluer les capacités cognitives des élèves
  
'''Théorie de Gentner : Mise en correspondance entre structures (Structure mapping)'''
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2) Évaluer les connaissances antérieures par rapport à la cible
  
3 caractéristiques fondamentales d’une analogie selon Gentner (1983):
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3) Analyser le contenu analogique de la cible
  
1) les éléments de la source et de la cible de l’analogie doivent maintenir une structure isomorphe
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4) Évaluer la justesse de l’analogie
2) l’accent d’une analogie doit porter sur les ressemblances de relation entre deux domaines et non sur les ressemblances d’attributs physiques ou de surface
 
3) les relations doivent être d’ordre supérieur
 
  
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5) Identifier les caractéristiques de l’analogie
  
'''Théorie de Holyoak et Thagard : Théorie des contraintes multiples'''
+
6) Choisir la stratégie d’enseignement : analogies générées par les élèves, analogie présentée et discutée explicitement, ainsi que le format de sa présentation (écrit, oral, multimédia…)
  
3 catégories qui guident le raisonnement par analogie selon Holyoak et Thagard (1989) :
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7) Présenter l’analogie aux élèves
  
1) la contrainte de structure implique une correspondance un à un, ou un isomorphisme (c’est-à-dire, chaque élément de la cible correspond à un seul élément de la source).
+
8) Évaluer les apprentissages
2) la contrainte sémantique du niveau de ressemblance ou la similitude de sens.
 
3) la contrainte pragmatique est l’objet de la comparaison, le but ou l’intention de l’analogie
 
  
'''Étapes du raisonnement par analogie selon Holyoak et Thagard (1997)''':
+
9) Réviser les étapes
  
Il y a 5 étapes dans le raisonnement par analogie :
+
Source: Modèle GMAT (Zeitoun, 1984)
  
a) L’encodage de la source : il s’agit de l’accès ou du rappel de l’élément connu qui partage certaines ressemblances avec l’élément nouveau nommé la cible.
 
b) L’établissement d’un lien entre la source et la cible
 
c) La découverte d’inférences par rapport à la cible (déduire en combinant des informations et ses propres connaissances sur le sujet)
 
d) L’évaluation des inférences et l’adaptation à la cible
 
e) L’apprentissage ou la généralisation
 
  
'''Modèles d’utilisation de l’analogie dans l’enseignement'''
 
  
Comme le mentionne la plupart des chercheurs, l’utilisation de l’analogie demande une préparation importante afin de s’assurer du succès de cette méthode.  En sciences, domaine ou l’analogie est grandement utilisée, deux modèles ont été développés pour l’enseignement des concepts scientifiques par analogie il s’agit du modèle GMAT (Zeitoun, 1984) et du modèle TWA (Glynn, 1989; Glynn, Britton, Semrud-Clikeman & Muth, 1989).
+
'''Le Modèle “Operations in the Teaching-with-Analogies” en tant que [[microstratégie]], indique en quoi consiste l'enseignement-apprentissage par analogie'''
  
Modèle GMAT (9 étapes) :
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1) Introduction du concept cible
1) Measure the student characteristics  (Évaluer les capacités cognitives des élèves)
 
2) Assess prior knowledge about the topic (Évaluer les connaissances antérieures par rapport à la cible)
 
3)Analyses of the learning material of the topic (Analyser le contenu analogique de la cible);
 
4) Judge the appropriateness of the analogy  (Évaluer la justesse de l’analogie )
 
5) Determine the characteristics of the analogy (Identifier les caractéristiques de l’analogie) 
 
6) Select the strategy of teaching and medium of presentation. (Choisir la stratégie d’enseignement : analogies générées par les élèves, analogie présentée et discutée explicitement, ainsi que le format de sa présentation (écrit, oral, multimédia…
 
7) Present the analogy (Présenter l’analogie aux élèves)
 
8) Evaluate the outcomes (Évaluer les apprentissages)
 
9) Revise the stagesla  (Réviser les étapes)
 
(Source: Modèle GMAT. Zeitoun, 1984 )
 
  
Modèle “Operations in the Teaching-with-Analogies”
+
2) Rappel du concept analogique
1. Introduce target concept. (Introduction du concept cible)
 
2. Cue retrieval of analog concept. (Rappel du concept analogique)
 
3. Identify relevant features of target and analog. (Identifier les ressemblances entre la source et la cible)
 
4. Map similarities. (Établissement du lien entre les ressemblances)
 
5. Indicate where analogy breaks down. (Identification des non-ressemblances)
 
6. Draw conclusions. (Formuler une conclusion)
 
(Source : Modèle TWA. (Glynn, Duit & Thiele, 1995 )
 
Pour Duit (1991) certains éléments importants ne sont pas suffisamment mis en évidence dans le modèle GMAT comme le rôle des connaissances antérieures. Il s’est donc intéressé davantage au modèle TWA qui est de type constructiviste et fait plus de place à l’importance des connaissances antérieurs. Ces travaux effectués avec le modèle TWA auprès de jeunes lui ont permis de démontrer l’efficacité de cette méthode.
 
  
'''Étapes pour créer un guide analogique'''
+
3) Identification des ressemblances entre la source et la cible
  
Selon Bean T.W., Singer H., Cowan S (1986) , les principales étapes pour créer un guide analogique à l’intention des étudiants, sont :
+
4) Établissement du lien entre les ressemblances
1. Analyser les lectures obligatoires pour déterminer les concepts importants
 
2. Création d’analogies dans un manuel complet ou un manuel type
 
3. Explication : les élèves doivent savoir comment utiliser la méthode analogique lorsqu’ils lisent le texte et le mémorisent.
 
  
Selon eux, l’effort investi dans la création d’un guide analogique, vaut la peine dans un domaine qui nécessite un grand effort et demande d’emmagasiner une somme importante de connaissances da la part des élèves.
+
5) Identification des non-ressemblances
  
Médias utilisés pour supporter la stratégie :
+
6) Formulation d'une conclusion
- Manuel analogique informatisé ou papier
 
- Enseignement en présentiel
 
  
 +
Source : Modèle TWA (Glynn ''et al''., 1995 )
  
Vosniadou et Otony (1983) ont constaté que certaines analogies sont plus faciles à lier à la connaissance acquise des élèves que d’autres qui ne correspondent pas à leur expérience personnelle.  De ce fait, les résultats obtenus par des méthodes analogiques se sont avérés différents selon les élèves.
 
Il est donc important que le concepteur trouve des analogies qui font référence à des connaissances antérieures chez les apprenants. Comme chaque apprenant a des connaissances antérieures différentes, c’est donc un défi de trouver des analogies qui seront parlantes pour tous. 
 
  
 +
Pour Duit (1991), le modèle TWA est de type constructiviste et accorde une place importante aux connaissances antérieures tel que le préconise l'[[approche cognitive]]. 
  
'''Le raisonnement analogique est composé de 4 étapes''':
 
  
* Encodage: identifier une représentation que l'on puisse traiter (A, B, C). Cela implique que ces représentations sont disponibles en mémoire, ou à partir de traitements, perceptifs ou sur les souvenirs. Si les informations doivent être tirées de l'environnement, on doit pouvoir les encoder(construire une représentation de celle-ci).
 
  
* Inférence : inférer une relation existante entre les représentations de A et de B tel que A soit directement lié à B par cette relation (un influence directement l'autre).
+
'''Médias utilisés pour supporter la stratégie :'''
* Mise en correspondance (mapping) : inférer une relation analogique et d'ordre hiérarchique, par exemple: A-B  est plus important que C.
 
* Application : projeter la relation existante entre les terme, par exemple: le terme C est utilise pour effectuer une analyse  du terme D ou sa nature
 
  
 +
- Manuel analogique informatisé ou papier
  
'''Trois principes fondamentaux de la connaissances''':
+
- Enseignement en présentiel
  
* appréhension de l'expérience: il correspond aux connaissances des caractéristiques des situations auxquelles le sujet est confronté
+
== Conditions favorisant l’apprentissage ==
* éduction des relations: il correspond à la détermination des relations existants entre les caractéristiques des situations.
 
* éduction des corrélats: il correspond aux découvertes des caractéristiques corrélatives d'une situation par rapport à un autre.
 
  
== Conditions favorisant l’apprentissage ==
+
Des psychologues ont ajouté des étapes ultérieures à l'analogie. Ces étapes vont faciliter la catégorisation des concepts en mémoire (par exemple: un organisateur de la pensée) et permet l'application future de cette analogie à d'autres relations et d'autres objets. Le raisonnement par analogie est inclus dans un ensemble de processus cognitifs. Ceci nous permet de faire des abstractions des catégories à partir d'exemples divers rencontrés (catégorisation) et de transformer des connaissances spécifiques en représentations  ou schémas (abstraction, schématisation) abordés dans une analogie.
  
Des psychologues ont ajouté des étapes ultérieures à l'analogie. Ces étapes vont faciliter la catégorisation des concepts en mémoire (par exemple: un organisateur de la pensée) et permet l'application future de cette analogie à d'autres relations et d'autres objets. Le raisonnement par analogie est inclut dans un ensemble des processus cognitifs. Ceci nous permettant de faire des abstractions des catégories à partir d'exemples divers rencontrés (catégorisation), de transformer des connaissances spécifiques en représentations  ou schémas (abstraction, schématisation) abordés dans une analogie.
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En biologie, on l’utilise principalement dans le but de faire comprendre des concepts scientifiques peu familiers aux étudiants.  
  
'''Activer'''
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'''Activer''':
L’analogie est une méthode qui permet l’activation des connaissances antérieures. Comme le mentionne Crevier (2013), l’analogie utilisée dans le dialogue socratique facilite l’apprentissage car elle fait appel aux connaissances antérieures des apprenants ce qui aide à la rétention de l’information.  
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L’analogie est une méthode qui permet l’activation des connaissances antérieures. Comme le mentionne Crevier (2013), l’analogie utilisée dans le dialogue socratique facilite l’apprentissage, car elle fait appel aux connaissances antérieures des apprenants ce qui aide à la rétention de l’information.  
  
'''Motiver'''
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'''Motiver''':
Le fait que l’apprenant est actif dans son apprentissage par la création d’analogie consciente influe sur sa motivation.  Les jeunes enfants aiment trouver des analogies afin d’illustrer les concepts, c’est pour une sorte de jeu.  
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Le fait que l’apprenant est actif dans son apprentissage par la création d’analogies conscientes a une influence sur sa motivation.  Les jeunes enfants aiment trouver des analogies afin d’illustrer les concepts, c’est pour eux une façon ludique d'apprendre.  
  
'''Intégrer'''
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'''Intégrer''':
 
L’utilisation de l’analogie, permet d’intégrer les nouvelles connaissances.
 
L’utilisation de l’analogie, permet d’intégrer les nouvelles connaissances.
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Plusieurs chercheurs tels que Duit (1991), Glynn (1991), Tardif (1999) et Thagard (1992), suggèrent de faire plusieurs analogies pour illustrer un concept afin de rejoindre le plus d’apprenants possible. Ils proposent aussi de demander aux apprenants de faire leurs propres analogies et de les partager au groupe afin d’en faire profiter les autres apprenants dans le but de faciliter leur compréhension. La création d’analogies par l’apprenant le rend aussi plus actif dans son apprentissage et permet un apprentissage plus efficace.
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Comme le mentionne Thagard (1992), il arrive parfois que les élèves aient une mauvaise compréhension de l’analogie quand ils prennent la source et la cible comme étant identiques. Les analogies multiples permettent de pallier en partie ce problème.
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Il est aussi important de s’assurer que les analogies sont bien liées aux concepts que l’on veut transmettre. De mauvaises analogies peuvent créer de la confusion et une mauvaise interprétation des concepts (Bean ''et al''., 1986).
  
 
== Niveau d’expertise des apprenants ==  
 
== Niveau d’expertise des apprenants ==  
  
Les opinions sont partagées quant au niveau de l’expertise des apprenants dans l’utilisation de l’analogie comme stratégie d’apprentissage. Certains auteurs tel que Bean T.W., Singer H., Cowan S. (1984) croient qu’il est préférable d’utiliser cette méthode avec des apprenants débutants ou intermédiaires puisque l’apprenant qui a une grande connaissance des concepts pourrait avoir l’impression que les analogies sont inutiles.
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Les opinions sont partagées quant au niveau d’expertise des apprenants dans l’utilisation de l’analogie comme stratégie d’apprentissage. Certains auteurs, tels que Bean ''et al''. (1986), croient qu’il est préférable d’utiliser cette méthode avec des apprenants débutants ou intermédiaires, puisque l’apprenant qui a une grande connaissance des concepts pourrait avoir l’impression que les analogies sont inutiles.
 
   
 
   
Cependant, certaines recherches indiquent que plus l’apprenant a d’expérience, plus il lui sera facile de faire des analogies pour comprendre les concepts(Perrenoud 1997). Pour Perrenoud, les apprenant très expérimentés ont une très bonne capacité à faire des analogies multiples pour illustrer des concepts comparativement aux novices moins expérimentés ayant un moins grand bagage de connaissances.  
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Cependant, certaines recherches indiquent que plus l’apprenant a d’expérience, plus il lui sera facile de faire des analogies pour comprendre les concepts (Perrenoud, 1997). Pour Perrenoud, les apprenants très expérimentés ont une très bonne capacité à faire des analogies multiples pour illustrer des concepts, comparativement aux novices moins expérimentés ayant un moins grand bagage de connaissances.
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== Type de guidage ==
  
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L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but d'assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente (Holyoak et Thagard, 1995). L'analogie est une méthode intuitive.
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Par ailleurs, un autre aspect de l'utilisation de l'analogie dans le processus d'apprentissage est important : les analogies peuvent rendre les nouvelles informations plus concrètes et plus faciles à imaginer. Par exemple, elles peuvent renvoyer à des comparaisons de structures entre deux domaines.
  
== Type de guidage ==  
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Le type de guidage que demande cette stratégie est un guidage permanent et soutenu par l’enseignant.  Comme le mentionnent Bean ''et al''. (1986) dans leur manuel analogique, les enseignants doivent démontrer les correspondances entre les domaines de l’analogie.  Il faut de plus s’assurer que les analogies qui ont été faites sont pertinentes et permettent une bonne compréhension et non une compréhension erronée.
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Les apprenants moins expérimentés auront besoin d’un plus grand support des enseignants pour utiliser l’analogie comme méthode d’apprentissage.  Les recherches démontrent que ce n’est pas automatique pour les étudiants de trouver des analogies.  Un accompagnement est donc nécessaire avant que l’apprenant puisse utiliser adéquatement la méthode analogique de façon autonome (Vosniadou et Otony, 1983).
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=== Analogies et modèles ===
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Le terme ''modèle'' a de nombreux sens différents (Bunge, 1973; Leatherdale, 1974; Lind, 1980). Bien souvent, même les auteurs ne sont pas très cohérents dans la façon dont ils utilisent ce terme. Il semble cependant y avoir une certaine concordance dans ces modèles. Comme les analogies, ils ont un lien avec la cartographie structurelle de différents domaines. Ils représentent généralement des parties de structures de domaines cibles. L'utilisation que nous faisons du terme ''modèle'' à la figure 1 peut être considérée comme telle. Les modèles peuvent donc fournir des analogies. C'est la relation d'analogie qui fait d'un modèle un modèle.
  
L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but de pouvoir assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente. (Holyoak & Thagard 1995). L'analogie est une méthode intuitive.
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=== Analogies et exemples ===
  
Le type de guidage que demande cette stratégie est un guidage permanent et soutenu par l’enseignant.  Comme le mentionne Bean T.W., Singer H., Cowan S. (1984) dans leur manuel analogique, les enseignants doivent démontrer les correspondances entre les domaines de l’analogie.  Il faut de plus s’assurer que les analogies qui ont été faites sont pertinentes et permettent une bonne compréhension et non une compréhension erronée.
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Les analogies et les exemples servent des buts similaires dans le processus d'apprentissage dans la mesure où ils sont tous deux utilisés pour rendre familier l'inconnu. Par ailleurs, les exemples peuvent être considérés comme des analogies ou utilisés de cette façon. Si, par exemple, un élève associe d'autres exemples à un concept donné, il ou elle fait clairement des déclarations qui impliquent des comparaisons. C'est ce qu'on appelle ici des analogies. Les nombreux exemples habituellement donnés pour illustrer les caractéristiques d'un concept peuvent donc être considérés comme une relation analogique.
Les apprenants moins expérimentés auront besoin d’un plus grand support des enseignants pour utiliser l’analogie comme méthode d’apprentissage. Les recherchent démontrent que ce n’est pas automatique pour les étudiants de trouver des analogies.  Un accompagnement est donc nécessaire avant que l’apprenant puisse de façon autonome utiliser adéquatement la méthode analogique. Vosniadou et Otony (1983)
 
  
 
== Type de regroupement des apprenants ==  
 
== Type de regroupement des apprenants ==  
  
L’analogie peut être utilisée de façon individuel, en petit et en grand groupe. Cependant, pour maximiser son potentiel, il est suggéré de le faire en groupe afin que tous les apprenants puissent profiter des analogies faites par les autres.  Cette méthode permet souvent aux apprenants de mieux comprendre à travers les analogies trouvées par les autres membres du groupe. (Duit, 1991; Glynn 1991; Tardif 1997).
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L’analogie peut être utilisée de façon individuelle, en petit et en grand groupe. Cependant, pour maximiser son potentiel, il est suggéré de le faire en groupe afin que tous les apprenants puissent profiter des analogies faites par les autres.  Cette méthode permet souvent aux apprenants de mieux comprendre à travers les analogies trouvées par les autres membres du groupe (Duit, 1991; Glynn, 1991; Tardif, 1999).
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Par exemple, Ripoll (1992) explique que dans un groupe, un enseignant avait de la difficulté à expliquer la façon dont se nourrissent les baleines.  Il tentait de faire comprendre aux enfants que les baleines filtrent l’eau et qu’elles retiennent le plancton avec leurs fanons. Après plusieurs minutes d’explication, les enfants ne comprenaient toujours pas le fonctionnement.  Un des enfants a alors demandé si les fanons étaient comme une puise qui retient le poisson lors de la pêche.  Avec cette analogie, tous les autres enfants ont compris le phénomène expliqué.  Cette analogie a donc servi à tous les enfants et aidé l'enseignant.
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== Milieu d’intervention ==
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L’analogie s’utilise dans tous les milieux éducatifs que ce soit au niveau primaire, secondaire, collégial ou universitaire.  La plupart des recherches effectuées ont cependant été concentrées chez les enfants ou les jeunes adultes dans l’apprentissage des concepts scientifiques complexes.
  
Par exemple, Ripoll (1992) explique que dans un groupe, un enseignant avait de la difficulté à expliquer la façon dont se nourrissent les baleines.  Ils tentaient de faire comprendre aux enfants que les baleines filtrent l’eau et qu’elles retiennent le plancton avec leurs fanons. Après plusieurs minutes d’explication, les enfants ne comprenaient toujours pas le fonctionnement.  Un des enfants a alors demandé si les fanons étaient comme une puise qui retient le poisson lors de la pêche.  Avec cette analogie, tous les autres enfants ont compris le phénomène expliqué.  Cette analogie a donc servi à tous les enfants et aider les enseignants.
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De plus, l’analogie est présente un peu partout, ce que soit dans les manuels scolaires, dans la pratique en classe et dans l’enseignement demandant une certaine structure (par exemple : l’enseignement des sciences).
  
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=== L'analogie dans la littérature ===
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Dupin et Joshua (1994) présentent trois idées fortes présentes dans la littérature :
  
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1. Pour faciliter Ie transfert référence/cible, il faut présenter des problèmes épurés, dépouillés du maximum de caractères pouvant parasiter Ia mise en évidence des caractéristiques pertinentes pour les problèmes à résoudre ;
  
== Milieu d’intervention ==
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2. L'utilisation d'une analogie est efficace si elle est répétée : Ia présentation de plusieurs problèmes et l'utilisation renouvelée permettent une analyse des ressemblances et des différences facilitant Ia construction d'un schéma applicable à Ia classe de problèmes rencontrés ;
  
L’analogie, s’utilise dans tous les milieux éducatifs que ce soit au niveau primaire, secondaire, collégial ou universitaire.  La plupart des recherches effectuées ont cependant été concentrée chez les enfants ou les jeunes adultes dans l’apprentissage des concepts scientifiques complexes.
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3. L’analogie peut être utilisée en jouant surtout sur son rôle heuristique.
 
 
Ses plus récentes applications: science cognitive, linguistique, intelligence artificielle, science du raisonnement.
 
  
== Conseils pratiques ==  
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== Exemples d'utilisation ==
  
Plusieurs chercheurs tels que Duit (1991), Glynn (1991), Tardif (1997) et Thagard (1992), suggèrent de faire plusieurs analogies pour illustrer un concept afin de rejoindre le plus d’apprenant possible.  Ils proposent aussi de demander aux apprenants de faire leurs propres analogies et de les partager au groupe afin d’en faire profiter les autres apprenants dans le but de faciliter leur compréhension.  La création d’analogie par l’apprenant, le rend aussi plus actif dans son apprentissage et permet un apprentissage plus efficace.
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== Bibliographie ==
  
Comme le mentionne Thagard (1992), il arrive parfois que les élèves aient une mauvaise compréhension de l’analogie quand ils prennent la source et la cible comme étant identiques. Les analogies multiples, permettent de pallier en partie à ce problème.
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Bean T. W., Singer, H., Cowan, S. et Richaudeau, E. (1986). Le manuel analogique : un pas en avant dans la pédagogie des sciences. ''Communication et langages'', ''68''(1), 43-49.
 
Il est aussi important de s’assurer que les analogies sont bien en lien avec les concepts que l’on veut transmettre.  De mauvaises analogies peuvent créer plus de confusion et une mauvaise interprétation des concepts. (Bean T.W., Singer H., Cowan S 1986)
 
  
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Bunge, M. (1973). Method, model and matter. Springer.
  
== Ressources informationnelles utilisées dans la fiche ==
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Duit, R. (1991). On the role of analogies and metaphors in learning science. ''Science Education'', ''75''(6), 649-672.  
Ici figurent toutes les ressources informationnelles qui ont été lues et utilisées par les contributeurs successifs pour rédiger la fiche. Ces ressources ont être puisées dans celles qui ont été prédéterminées ci-dessous, dans la section : Ressources informationnelles disponibles. Toutefois, chaque contributeur peut choisir d'utiliser d'autres ressources, du moment qu'elles sont pertinentes pour la thématique traitée, crédibles et présentant un contenu de qualité.
 
  
Les  références utilisées doivent être placées dans la bonne section : soit dans la  bibliographie (articles, livres, chapitres) soit dans la webographie (ressources électroniques diverses, cependant les articles des revues électroniques ou des chapitres publiés en ligne doivent être placés dans la bibliographie).
+
Gentner, D. (1983). Structure-mapping: A theoretical framework for analogy. ''Cognitive Science'', ''7''(2), 155-170. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1207/s15516709cog0702_3/full
  
=== Bibliographie ===
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Glynn, S. M. (1991). Explaining science concepts: A teaching-with-analogies model. Dans S. M. Glynn, R. H. Yeany et B. K. Britton (dir.), ''The psychology of learning science'' (p. 219-240). Routledge.
  
Dans cette section figurent les articles des revues (y compris les revues en ligne, les livres ou les chapitres de livres (y compris ceux qui sont disponibles en ligne). L'hyperlien peut être indiqué si possible. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour ce faire, utilisez le guide suivant : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uquebec.ca/~mcouture/apa/Presentation.htm
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Glynn, S. M., Duit, R. et Thiele, R. B. (1995). Teaching science with analogies: A strategy for constructing knowledge. Dans S. M. Glynn et R. Duit (dir.), ''Learning science in the schools: Research reforming practice'' (p. 247-273). Routledge.
  
=== Webographie===
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Holyoak, K. J. et Thagard, P. (1989). Analogical mapping by constraint satisfaction. ''Cognitive Science'', ''13''(3), 295-355.
Placez dans cette section des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. Chaque ressource doit être décrite brièvement. Indiquez l'hyperlien (bien évidemment)et la date de consultation. Tâchez de citer vos ressources selon les normes APA. Pour y parvenir, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne  : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uquebec.ca/~mcouture/apa/Presentation.htm
 
  
== Ressources informationnelles disponibles pour rédiger et améliorer la fiche ==
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Holyoak, K. J. et Thagard, P. (1995). ''Mental leaps: Analogy in creative thought''. MIT Press.
  
Ici figurent  les références sélectionnées sur la stratégie dont traite la fiche et, éventuellement, des sujets plus généraux, mais liés de près à la thématique de la fiche. Si vous utilisez ces ressources pour rédiger votre contribution, vous devez les citer dans votre texte et, de plus, les déplacer dans la section " Ressources informationnelles utilisées". Vous pouvez aussi, comme tout autre contributeur au Wiki-TEDia, ajouter ici toutes les ressources informationnelles que vous connaissez, que vous avez trouvées sur le web ou en lisant d'autres écrits, même si vous ne les utilisez pas. '''Cette section fait donc office de veille sur la thématique couverte par la fiche.'''  
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Holyoak, K. J. et Thagard, P. (1997). The analogical mind. ''American Psychologist'', ''52''(1), 35-44. http://reasoninglab.psych.ucla.edu/KH%20pdfs/Holyoak&Thagard.1997pdf.pdf.
  
Veillez à placer les ressources proposées dans la bonne section : soit dans la  bibliographie (articles, livres, chapitres) ou dans la webographie (ressources électroniques diverses, cependant les articles des revues électroniques ou des chapitres publiés en ligne doivent être placés dans la bibliographie).
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Leatherdale, W. H. (1974). ''The role of analogy, model and metaphor in science''. North-Holland.
  
=== Bibliographie ===
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Lind, G. (1980). Models in physics: Some pedagogical reflections based on the history of science. ''European Journal of Science Education'', ''2''(1), 15-23.
  
Bean T.W., Singer H., Cowan S., Richaudeau Elina. (1985) Le manuel analogique: un pas en avant dans la pédagogie des sciences. In: Communication et langages, n°68, 2ème trimestre 1986. pp. 43-49. Récupéré du site : http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1986_num_68_1_1758.
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Markman, A. B. et Gentner, D. (1993). Structural alignment during similarity comparisons. ''Cognitive Psychology'', ''25''(4), 431-467.
  
Claveau, V. et L’Homme, M. C. (2005). Apprentissage par analogie pour la structuration de terminologie-utilisation comparée de ressources endogènes et exogènes. In Conférence TIA-2005, Rouen, 4 et 5 avril 2005. Récupéré du site de Loria : http://www.loria.fr/~yannick/TIA2005/doc/claveau.pdf
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Ripoll, T. et Coulon, D. (2001). Le raisonnement par analogie : une analyse descriptive et critique des modèles du mapping. ''L'année psychologique, 101''(2), 289-323. https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2001_num_101_2_29559
  
Crevier, F. (2013). Illustration du dialogue socratique. Texte communiqué à titre de ressource pour le cours TED 6210. Fichier:Crevier-dial-socr.pdf.
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Tardif, J. (1999). ''Le transfert des apprentissages''. Les Éditions Logiques.
  
Desbrosses, S. (2009). Le Raisonnement par analogie. ''Psychologie cognitive''. Récupéré du site PsychoWeb: http://www.psychoweb.fr/articles/psychologie-cognitive/557-le-raisonnement-par-analogie.html
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Thagard, P. (1992). Analogy, explanation, and education. ''Journal of Research in Science Teaching'', ''29''(6), 537-544.
  
R. Duit (1991). On the role of analogies and metaphors in learning science. Science Education, Volume 75, Issue 6, November 1991 p.649-672. Récupéré du site : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/sce.3730750606/full
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Tierney, R. J. et Cunningham, J. W. (1984). Research on teaching and reading comprehension. Dans P.D. Pearson (dir.), ''Handbook of reading research'' (p. 609-656). Longman.  
  
Gentner, D. (1983). Structure-mapping: A theoretical framework for analogy. Cognitive Science, 7, 155-170.
+
Vosniadou, S. et Ortony, A. (1983). Similarity and analogical reasoning: A synthesis. Dans S. Vosniadou et A. Ortony (dir.), ''Similarity and Analogical Reasoning'' (p. 1-17). Cambridge University Press.  
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1207/s15516709cog0702_3/full
 
  
Glynn, S. M. (1991). Explaining science concepts: A teaching-with-analogies model. In S. M.
+
Zeitoun, H. H. (1984). Teaching scientific analogies: A proposed model. ''Research in Science and Technology Education'', ''2''(2), 107-125.
 
Glynn, R. H. Yeany & B. K. Britton (Eds.), The psychology of learning science (pp. 219-240). Hillsdale, NJ: Erlbaum Associates.
 
  
Holyoak, K. J., & Thagard, P. (1989). Analogical mapping by constraint satisfaction. Cognitive Science, 13, 295-355.
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== Webographie==
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Crevier, F. (2013). Illustration du dialogue socratique. Texte communiqué à titre de ressource pour le cours TED 6210. Récupéré du site : [http://Crevier-dial-socr.pdf Crevier-dial-socr.pdf].
  
Holyoak, K. J., & Thagard, P. (1995). Mental leaps: Analogy in creative thought. Cambridge, MA: MIT Press.
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Dupin, J-J. et Joshua, S. (1994). Analogies et enseignement des sciences : une analogie thermique pour l'électricité. ''Didaskalia'', 3,  9-26. Récupéré du site : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/23200/DIDASKALIA_1994_3_9.pdf?sequence=1&isAllowed=y.
  
Holyoak, K. J., & Thagard, P. (1997). The analogical mind. American Psychologist, 52(1), 35-44.
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Perrenoud, Y. (1997). Vers des pratiques pédagogiques favorisant le transfert des acquis scolaire hors école. Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève. Récupéré du site : http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1997/1997_04.html.
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Marmèche Cauzinille, E., Mathieu, J.& Weil-Barais, A. (1985). Raisonnement analogique et résolution de problèmes. L'année psychologique. (49-72). Récupéré du site: http://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1985_num_85_1_29068
+
Podolefsky, N. (s.d.). The Use of Analogy in Physics Learning and Instruction. Récupéré du site : https://www.academia.edu/10032670/The_Use_of_Analogy_in_Physics_Learning_and_Instruction.
  
Perrenoud, Y., (1997) Vers des pratiques pédagogiques favorisant le transfert des acquis scolaire hors école. Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève. http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1997/1997_04.html
+
Toupie.org. Définition de l'analogie. Récupéré du site : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Analogie.htm.
  
Ripoll Thierry.(1992) La recherche sur le raisonnement par analogie : objectifs, difficultés et solutions. In: L'année psychologique. vol. 92, n°2. pp. 263-288. Récupéré du site :
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Yerrick, R. K., Doster, E., Nugent, J. S., Parke, H. M., et Crawley, F. E. (2003). Social interaction and the use of analogy: An analysis of preservice teacher’s talk during physics inquiry lessons. ''Journal of research in science teaching'', 40(5), 443-46. Récupéré du site :  
www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1992_num_92_2_29508
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http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/tea.10084/abstract.
  
R.J. Tierney et J.W. Cunningham. (1984) Research on teaching and reading comprehension, in handbook of reading research, P.D. Pearson, New York, N.Y. : Longman.
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== Veille informationnelle (ressources disponibles pour améliorer la fiche) ==
  
Tardif, J. (1999). Le transfert des apprentissages. Montréal, Québec, Canada : Les Éditions Logiques.
+
Buisson, F. (1887). Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire. Tome 2, Paris : Hachette, 1374-1377.
  
Vosniadou, S., & Ortony, A. (1989). Similarity and analogical reasoning: a synthesis. In S. (pp. 1- 17). New York: Cambridge University Press.
+
Claveau, V. et L’Homme, M.-C. (2005). Apprentissage par analogie pour la structuration de terminologie - Utilisation comparée de ressources endogènes et exogènes. In ''Conférence TIA-2005, Rouen, 4 et 5 avril 2005''. Récupéré du site : https://www.researchgate.net/publication/265748397_Apprentissage_par_analogie_pour_la_structuration_de_terminologie_-Utilisation_comparee_de_ressources_endogenes_et_exogenes
https://books.google.ca/books?id=6lNZNzZs03oC&pg=PA330&lpg=PA330&dq=Vosniadou+et+Otony+(1983)+analogy&source=bl&ots=Almfcs1T1z&sig=BzDGR2ooCOhQG3VMuRfQEkNOgRU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj_6bLwtuPUAhWLbT4KHYomCpMQ6AEITDAF#v=onepage&q=Vosniadou%20et%20Otony%20(1983)%20analogy&f=false
 
  
Zeitoun, H. H. (1984). Teaching scientific analogies: A proposed model. Research in Science and Technology Education, 2, 107-125.
+
Desbrosses, S. (2009). Le Raisonnement par analogie. ''PsychoWeb''. Récupéré du site : http://www.psychoweb.fr/articles/psychologie-cognitive/557-le-raisonnement-par-analogie.html.
F. Buisson (1887) Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, Hachette, Tome 2 de la première partie, pages 1374 à 1377.
 
  
Yerrick, R. K., Doster, E., Nugent, J. S., Parke, H. M., & Crawley, F. E. (2003). Social interaction and the use of analogy: An analysis of preservice teacher’s talk during physics inquiry lessons. Journal of research in science teaching, 40(5), 443-46
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Marmèche Cauzinille, E., Mathieu, J. et Weil-Barais, A. (1985). Raisonnement analogique et résolution de problèmes. ''L'année psychologique'', 85(1), 49-72. Récupéré du site : http://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1985_num_85_1_29068.
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/tea.10084/abstract
 
  
=== Webographie===
+
Ripoll, T.(1992). La recherche sur le raisonnement par analogie : objectifs, difficultés et solutions. ''L'année psychologique'', 92(2), 263-288. Récupéré du site :
Dans cette section figurent des ressources informationnelles complémentaires disponibles sur le web. L'hyperlien doit être indiqué, de même que  la date de consultation. Les ressources doivent être citées selon les normes APA. Pour cela, utilisez le guide du professeur Couture, notamment cette section du guide en ligne : Couture, M. (2013, mise à jour). Adaptation française des normes bibliographiques de l'APA. Récupéré du site http://benhur.teluq.uquebec.ca/~mcouture/apa/Presentation.htm
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www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_1992_num_92_2_29508.
  
 
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[[Catégorie:Microstratégie]]
 
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[[Catégorie:Connaissances_conceptuelles]]
 
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[[Catégorie:Connaissances_métacognitives]]
 
 
[[Catégorie:Toutes_les_fiches]]
 
[[Catégorie:Toutes_les_fiches]]
[[Catégorie:À_commenter]]
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[[Catégorie:Avancée]]

Version actuelle datée du 28 juin 2022 à 18:06

Résumé introductif
L’ analogie est une comparaison entre deux éléments possédant des points communs. Certains la définissent comme une méthode de comparaison entre des informations très similaires par leurs aspects essentiels pour permettre le passage d’une donnée à une autre. Aristote a été le premier à utiliser l’analogie, et plusieurs chercheurs se sont penchés sur son application comme stratégie pédagogique en éducation. L’analogie est une stratégie de type constructiviste qui fait appel à un type de raisonnement inductif.

Il existe deux théories importantes présentant les fondements des processus cognitifs du raisonnement par analogie. Il s’agit de la théorie de Gentner, qui traite de la mise en correspondance entre structures (Structure mapping), et de celle de Holyoak et Thagard, qui traite de la théorie des contraintes multiples. Le raisonnement analogique est composé de quatre étapes : encodage, inférence, mise en correspondance (mapping), application.

D’autres stratégies de formation font appel à l'analogie, telles que le dialogue socratique et la résolution de problèmes. Il ne faut pas confondre la métaphore et l’exemple avec l’analogie, qui n’ont en commun que le fait qu’ils font ressortir des similitudes à travers des comparaisons, alors que l’analogie compare les éléments identiques d’une structure de façon claire et sans équivoque.

L’utilisation de l’analogie comme stratégie de formation requiert un guidage soutenu de la part de l’enseignant. Bien que l’analogie puisse être utilisée de façon individuelle, en petit et en grand groupe, l’utilisation en groupe est à privilégier pour le bénéfice de tous les apprenants. Elle s’utilise dans tous les milieux éducatifs, bien que les recherches portent surtout sur les enfants et les jeunes adultes.

Analogie

Stratégies apparentées

Exemples, dialogue socratique

Types de stratégie

microstratégie, macrostratégie

Type de connaissances

conceptuelles

Appellation en anglais

Analogy



Description

Une analogie est une comparaison, une correspondance, un rapport de ressemblance entre deux choses, deux personnes, deux situations ou deux notions différentes qui possèdent des points communs d'ordre physique, intellectuel, moral, etc. Selon plusieurs auteurs (Bean et al., 1986; Perrenoud, 1997; Tierney et Cunningham, 1984; Yernick, 2003), l’analogie est définie comme une méthode de comparaison entre des informations très similaires par leurs aspects essentiels pour permettre le passage d’une donnée à une autre, la première étant familière pour l’apprenant; la seconde ne l’étant pas. Le premier à avoir élaboré une théorie sur l’analogie est Aristote. Sa propre expérience lui avait fait prendre conscience qu’il était possible de trouver une solution à un problème en se référant à un autre problème similaire connu. Par la suite, plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’analogie afin d’approfondir cette stratégie pédagogique en éducation.

L’analogie est une stratégie de type constructiviste. Elle implique un processus de construction des connaissances en faisant appel aux connaissances antérieures des apprenants, qui jouent un rôle important dans le développement des nouveaux concepts, comme le mentionne Tardif (1999). Selon lui, les connaissances que les apprenants intègrent en mémoire à long terme ne peuvent provenir directement de la transmission des informations par une personne externe. Il faut absolument que les connaissances antérieures de l’apprenant soient mises à profit dans la construction des nouvelles connaissances. C’est à partir des connaissances déjà en mémoire qu’il va associer les nouvelles informations. Si l’apprenant ne peut pas établir de liens avec les connaissances qu’il a stockées dans sa mémoire à long terme, aucun apprentissage n’est possible.

L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but d'assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente (Holyoak et Thagard, 1995). Vosniadou et Otony (1983) ont constaté que certaines analogies sont plus faciles à lier à la connaissance acquise des élèves que d’autres qui ne correspondent pas à leurs expériences personnelles. De ce fait, les résultats obtenus dans l'utilisation des méthodes analogiques se sont avérés variables selon les apprenants.

Ripoll et Coulon (2001) mentionnent que plusieurs auteurs (Markman et Gentner, 1993; Keane, 1996; Bowdle, 1997; Holyoak et Thagard, 1997) sont d'accord pour dire que le raisonnement analogique est composé d'étapes, et que la plus importante est la mise en correspondance (mapping). La majorité des études se sont d'ailleurs concentrées sur cette étape de l'analogie.

Les 4 étapes de l'analogie:

1- L'encodage: il s’agit de l’accès ou du rappel de l’élément connu (la source) qui partage certaines ressemblances avec l’élément nouveau (la cible).

2- Inférence : L’établissement d’un lien entre la source (élément connu) et la cible (élément nouveau).

3- Mise en correspondance (mapping) : La découverte d’inférences par rapport à la cible (déduire en combinant des informations et ses propres connaissances sur le sujet).

4- Application : L’évaluation des inférences et l’adaptation à la cible.


En sciences cognitives, deux théories importantes présentent les fondements des processus cognitifs dans le raisonnement par analogie. Il s’agit de la théorie de Gentner (1983) et de celle de Holyoak et Thagard (1989) développée à partir de celle de Gentner. Ces théories décrivent le processus derrière les quatre étapes de l'analogie.


Théorie de Gentner : Mise en correspondance entre structures (Structure mapping)

Pour Gentner (1983), il y a trois caractéristiques fondamentales pour qu'une analogie puisse correctement suivre les quatre étapes :

  • Les éléments de la source (données familières) et de la cible (données non familières) de l’analogie doivent maintenir une structure isomorphe (structure similaire);
  • L’accent d’une analogie doit porter sur les ressemblances de relation entre deux domaines et non sur les ressemblances d’attributs physiques ou de surface;
  • Les relations doivent être d’ordre supérieur.

Pour Holyoak et Thagard (1989), les trois caractéristiques fondamentales pour qu'une analogie puisse correctement suivre les quatre étapes sont un peu différentes.

Théorie de Holyoak et Thagard: Théorie des contraintes multiples

Trois catégories guident le raisonnement par analogie :

  • La contrainte de structure implique une correspondance un à un, ou un isomorphisme (c’est-à-dire que chaque élément de la cible correspond à un seul élément de la source);
  • La contrainte sémantique du niveau de ressemblance ou la similitude de sens;
  • La contrainte pragmatique est l’objet de la comparaison, le but ou l’intention de l’analogie.

Comme le mentionnent la plupart des chercheurs, l’utilisation de l’analogie demande une préparation importante afin de s’assurer du succès de cette stratégie. En sciences, domaine où l’analogie est grandement utilisée, deux modèles ont été développés. Le modèle GMAT (Zeitoun 1984) qui s'apparente à une macrostratégie, définit les étapes de la conception pédagogique, tandis que le modèle TWA (Glynn, 1991; Glynn et al., 1989) décrit les étapes lors de l'utilisation de l'analogie comme microstratégie.


Modèle de conception pédagogique GMAT (9 étapes) :

1) Évaluer les capacités cognitives des élèves

2) Évaluer les connaissances antérieures par rapport à la cible

3) Analyser le contenu analogique de la cible

4) Évaluer la justesse de l’analogie

5) Identifier les caractéristiques de l’analogie

6) Choisir la stratégie d’enseignement : analogies générées par les élèves, analogie présentée et discutée explicitement, ainsi que le format de sa présentation (écrit, oral, multimédia…)

7) Présenter l’analogie aux élèves

8) Évaluer les apprentissages

9) Réviser les étapes

Source: Modèle GMAT (Zeitoun, 1984)


Le Modèle “Operations in the Teaching-with-Analogies” en tant que microstratégie, indique en quoi consiste l'enseignement-apprentissage par analogie

1) Introduction du concept cible

2) Rappel du concept analogique

3) Identification des ressemblances entre la source et la cible

4) Établissement du lien entre les ressemblances

5) Identification des non-ressemblances

6) Formulation d'une conclusion

Source : Modèle TWA (Glynn et al., 1995 )


Pour Duit (1991), le modèle TWA est de type constructiviste et accorde une place importante aux connaissances antérieures tel que le préconise l'approche cognitive.


Médias utilisés pour supporter la stratégie :

- Manuel analogique informatisé ou papier

- Enseignement en présentiel

Conditions favorisant l’apprentissage

Des psychologues ont ajouté des étapes ultérieures à l'analogie. Ces étapes vont faciliter la catégorisation des concepts en mémoire (par exemple: un organisateur de la pensée) et permet l'application future de cette analogie à d'autres relations et d'autres objets. Le raisonnement par analogie est inclus dans un ensemble de processus cognitifs. Ceci nous permet de faire des abstractions des catégories à partir d'exemples divers rencontrés (catégorisation) et de transformer des connaissances spécifiques en représentations ou schémas (abstraction, schématisation) abordés dans une analogie.

En biologie, on l’utilise principalement dans le but de faire comprendre des concepts scientifiques peu familiers aux étudiants.

Activer: L’analogie est une méthode qui permet l’activation des connaissances antérieures. Comme le mentionne Crevier (2013), l’analogie utilisée dans le dialogue socratique facilite l’apprentissage, car elle fait appel aux connaissances antérieures des apprenants ce qui aide à la rétention de l’information.

Motiver: Le fait que l’apprenant est actif dans son apprentissage par la création d’analogies conscientes a une influence sur sa motivation. Les jeunes enfants aiment trouver des analogies afin d’illustrer les concepts, c’est pour eux une façon ludique d'apprendre.

Intégrer: L’utilisation de l’analogie, permet d’intégrer les nouvelles connaissances.

Plusieurs chercheurs tels que Duit (1991), Glynn (1991), Tardif (1999) et Thagard (1992), suggèrent de faire plusieurs analogies pour illustrer un concept afin de rejoindre le plus d’apprenants possible. Ils proposent aussi de demander aux apprenants de faire leurs propres analogies et de les partager au groupe afin d’en faire profiter les autres apprenants dans le but de faciliter leur compréhension. La création d’analogies par l’apprenant le rend aussi plus actif dans son apprentissage et permet un apprentissage plus efficace.

Comme le mentionne Thagard (1992), il arrive parfois que les élèves aient une mauvaise compréhension de l’analogie quand ils prennent la source et la cible comme étant identiques. Les analogies multiples permettent de pallier en partie ce problème.

Il est aussi important de s’assurer que les analogies sont bien liées aux concepts que l’on veut transmettre. De mauvaises analogies peuvent créer de la confusion et une mauvaise interprétation des concepts (Bean et al., 1986).

Niveau d’expertise des apprenants

Les opinions sont partagées quant au niveau d’expertise des apprenants dans l’utilisation de l’analogie comme stratégie d’apprentissage. Certains auteurs, tels que Bean et al. (1986), croient qu’il est préférable d’utiliser cette méthode avec des apprenants débutants ou intermédiaires, puisque l’apprenant qui a une grande connaissance des concepts pourrait avoir l’impression que les analogies sont inutiles.

Cependant, certaines recherches indiquent que plus l’apprenant a d’expérience, plus il lui sera facile de faire des analogies pour comprendre les concepts (Perrenoud, 1997). Pour Perrenoud, les apprenants très expérimentés ont une très bonne capacité à faire des analogies multiples pour illustrer des concepts, comparativement aux novices moins expérimentés ayant un moins grand bagage de connaissances.

Type de guidage

L’analogie est un type de raisonnement inductif, qui permet la généralisation d’une situation connue dans le but d'assimiler une nouvelle situation qui est proche de la précédente (Holyoak et Thagard, 1995). L'analogie est une méthode intuitive. Par ailleurs, un autre aspect de l'utilisation de l'analogie dans le processus d'apprentissage est important : les analogies peuvent rendre les nouvelles informations plus concrètes et plus faciles à imaginer. Par exemple, elles peuvent renvoyer à des comparaisons de structures entre deux domaines.

Le type de guidage que demande cette stratégie est un guidage permanent et soutenu par l’enseignant. Comme le mentionnent Bean et al. (1986) dans leur manuel analogique, les enseignants doivent démontrer les correspondances entre les domaines de l’analogie. Il faut de plus s’assurer que les analogies qui ont été faites sont pertinentes et permettent une bonne compréhension et non une compréhension erronée.

Les apprenants moins expérimentés auront besoin d’un plus grand support des enseignants pour utiliser l’analogie comme méthode d’apprentissage. Les recherches démontrent que ce n’est pas automatique pour les étudiants de trouver des analogies. Un accompagnement est donc nécessaire avant que l’apprenant puisse utiliser adéquatement la méthode analogique de façon autonome (Vosniadou et Otony, 1983).

Analogies et modèles

Le terme modèle a de nombreux sens différents (Bunge, 1973; Leatherdale, 1974; Lind, 1980). Bien souvent, même les auteurs ne sont pas très cohérents dans la façon dont ils utilisent ce terme. Il semble cependant y avoir une certaine concordance dans ces modèles. Comme les analogies, ils ont un lien avec la cartographie structurelle de différents domaines. Ils représentent généralement des parties de structures de domaines cibles. L'utilisation que nous faisons du terme modèle à la figure 1 peut être considérée comme telle. Les modèles peuvent donc fournir des analogies. C'est la relation d'analogie qui fait d'un modèle un modèle.

Analogies et exemples

Les analogies et les exemples servent des buts similaires dans le processus d'apprentissage dans la mesure où ils sont tous deux utilisés pour rendre familier l'inconnu. Par ailleurs, les exemples peuvent être considérés comme des analogies ou utilisés de cette façon. Si, par exemple, un élève associe d'autres exemples à un concept donné, il ou elle fait clairement des déclarations qui impliquent des comparaisons. C'est ce qu'on appelle ici des analogies. Les nombreux exemples habituellement donnés pour illustrer les caractéristiques d'un concept peuvent donc être considérés comme une relation analogique.

Type de regroupement des apprenants

L’analogie peut être utilisée de façon individuelle, en petit et en grand groupe. Cependant, pour maximiser son potentiel, il est suggéré de le faire en groupe afin que tous les apprenants puissent profiter des analogies faites par les autres. Cette méthode permet souvent aux apprenants de mieux comprendre à travers les analogies trouvées par les autres membres du groupe (Duit, 1991; Glynn, 1991; Tardif, 1999).

Par exemple, Ripoll (1992) explique que dans un groupe, un enseignant avait de la difficulté à expliquer la façon dont se nourrissent les baleines. Il tentait de faire comprendre aux enfants que les baleines filtrent l’eau et qu’elles retiennent le plancton avec leurs fanons. Après plusieurs minutes d’explication, les enfants ne comprenaient toujours pas le fonctionnement. Un des enfants a alors demandé si les fanons étaient comme une puise qui retient le poisson lors de la pêche. Avec cette analogie, tous les autres enfants ont compris le phénomène expliqué. Cette analogie a donc servi à tous les enfants et aidé l'enseignant.

Milieu d’intervention

L’analogie s’utilise dans tous les milieux éducatifs que ce soit au niveau primaire, secondaire, collégial ou universitaire. La plupart des recherches effectuées ont cependant été concentrées chez les enfants ou les jeunes adultes dans l’apprentissage des concepts scientifiques complexes.

De plus, l’analogie est présente un peu partout, ce que soit dans les manuels scolaires, dans la pratique en classe et dans l’enseignement demandant une certaine structure (par exemple : l’enseignement des sciences).

L'analogie dans la littérature

Dupin et Joshua (1994) présentent trois idées fortes présentes dans la littérature :

1. Pour faciliter Ie transfert référence/cible, il faut présenter des problèmes épurés, dépouillés du maximum de caractères pouvant parasiter Ia mise en évidence des caractéristiques pertinentes pour les problèmes à résoudre ;

2. L'utilisation d'une analogie est efficace si elle est répétée : Ia présentation de plusieurs problèmes et l'utilisation renouvelée permettent une analyse des ressemblances et des différences facilitant Ia construction d'un schéma applicable à Ia classe de problèmes rencontrés ;

3. L’analogie peut être utilisée en jouant surtout sur son rôle heuristique.

Exemples d'utilisation

Bibliographie

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Bunge, M. (1973). Method, model and matter. Springer.

Duit, R. (1991). On the role of analogies and metaphors in learning science. Science Education, 75(6), 649-672.

Gentner, D. (1983). Structure-mapping: A theoretical framework for analogy. Cognitive Science, 7(2), 155-170. http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1207/s15516709cog0702_3/full

Glynn, S. M. (1991). Explaining science concepts: A teaching-with-analogies model. Dans S. M. Glynn, R. H. Yeany et B. K. Britton (dir.), The psychology of learning science (p. 219-240). Routledge.

Glynn, S. M., Duit, R. et Thiele, R. B. (1995). Teaching science with analogies: A strategy for constructing knowledge. Dans S. M. Glynn et R. Duit (dir.), Learning science in the schools: Research reforming practice (p. 247-273). Routledge.

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Holyoak, K. J. et Thagard, P. (1995). Mental leaps: Analogy in creative thought. MIT Press.

Holyoak, K. J. et Thagard, P. (1997). The analogical mind. American Psychologist, 52(1), 35-44. http://reasoninglab.psych.ucla.edu/KH%20pdfs/Holyoak&Thagard.1997pdf.pdf.

Leatherdale, W. H. (1974). The role of analogy, model and metaphor in science. North-Holland.

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Tardif, J. (1999). Le transfert des apprentissages. Les Éditions Logiques.

Thagard, P. (1992). Analogy, explanation, and education. Journal of Research in Science Teaching, 29(6), 537-544.

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Webographie

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Veille informationnelle (ressources disponibles pour améliorer la fiche)

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