Différences entre versions de « SIOP »
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Sheltered Instruction Observation Protocol (SIOP) a été élaboré en anglais. | Sheltered Instruction Observation Protocol (SIOP) a été élaboré en anglais. | ||
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Le modèle SIOP s’appuie sur les fondements théoriques du Sheltered Instuction (SI). Cette approche a pour but d’enseigner une langue seconde tout en enseignant les contenus des programmes d’étude et les compétences scolaires. L’image suivante proposée par Professional Learning Board démontre bien les liens entre ces différents types d’apprentissage dans un modèle SI. | Le modèle SIOP s’appuie sur les fondements théoriques du Sheltered Instuction (SI). Cette approche a pour but d’enseigner une langue seconde tout en enseignant les contenus des programmes d’étude et les compétences scolaires. L’image suivante proposée par Professional Learning Board démontre bien les liens entre ces différents types d’apprentissage dans un modèle SI. | ||
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Le sheltered instruction est entre autres, basé sur la théorie de de l’acquisition naturelle des langues du linguiste Stephen Krashen (1982). Dans cette théorie, le linguiste propose les 5 hypothèses suivantes : | Le sheltered instruction est entre autres, basé sur la théorie de de l’acquisition naturelle des langues du linguiste Stephen Krashen (1982). Dans cette théorie, le linguiste propose les 5 hypothèses suivantes : | ||
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# L’hypothèse de l’ordre naturel : l’apprentissage d’une langue passe d’abord par sa compréhension de l’oral, ensuite viendra la production de l’oral. Cet apprentissage se fait du simple vers le complexe et l’écrit doit être vu et réinvesti afin d’être appris. | # L’hypothèse de l’ordre naturel : l’apprentissage d’une langue passe d’abord par sa compréhension de l’oral, ensuite viendra la production de l’oral. Cet apprentissage se fait du simple vers le complexe et l’écrit doit être vu et réinvesti afin d’être appris. | ||
# L’hypothèse de l’input : pour apprendre une langue seconde, il faut que le niveau de langage utilisé lors des situations d’apprentissage soit légèrement au-dessus du niveau de l’apprenant. | # L’hypothèse de l’input : pour apprendre une langue seconde, il faut que le niveau de langage utilisé lors des situations d’apprentissage soit légèrement au-dessus du niveau de l’apprenant. | ||
− | # L’hypothèse du filtre affectif : Les émotions (particulièrement la motivation et la confiance en soi) jouent un rôle important dans l’acquisition d’une nouvelle langue. Il est plus facile, rapide et motivant d’apprendre la langue à partir de sujets qui intéressent les apprenants et qu’ils connaissent déjà dans leur langue première. | + | # L’hypothèse du filtre affectif : Les émotions (particulièrement la motivation et la confiance en soi) jouent un rôle important dans l’acquisition d’une nouvelle langue. Il est plus facile, rapide et motivant d’apprendre la langue à partir de sujets qui intéressent les apprenants et qu’ils connaissent déjà dans leur langue première. |
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=== Le modèle SIOP === | === Le modèle SIOP === | ||
Le modèle SIOP utilise les principes du Sheltered Instruction (SI). Ce modèle offre aux concepteurs ou aux enseignants un modèle de planification et d’enseignement efficace. Ce modèle a été développé afin d’intégrer à la fois le développement des habiletés langagières et l’enseignement des contenus des programmes scolaires (Echevarria, 2012). | Le modèle SIOP utilise les principes du Sheltered Instruction (SI). Ce modèle offre aux concepteurs ou aux enseignants un modèle de planification et d’enseignement efficace. Ce modèle a été développé afin d’intégrer à la fois le développement des habiletés langagières et l’enseignement des contenus des programmes scolaires (Echevarria, 2012). | ||
− | Karava et Echevarria (2013) décrivent le modèle SIOP comme une façon de planifier l’enseignement qui rend les leçons signifiantes et compréhensibles pour les apprenants de langue seconde. Ce modèle est utilisé dans l’enseignement des matières scolaires (études sociales, mathématiques, sciences, français, anglais, etc.) et ce à tous les niveaux. L’objectif est de permettre aux apprenants d’avoir accès au contenu des programmes tout en ayant l’occasion d’apprendre la langue d’instruction. L’enseignant ou le concepteur pédagogique doit toujours être conscient que l’apprenant développe à la fois ses habiletés langagières et ses connaissances déclaratives, conceptuelles et procédurales, relatives aux matières scolaires. | + | Karava et Echevarria (2013) décrivent le modèle SIOP comme une façon de planifier l’enseignement qui rend les leçons signifiantes et compréhensibles pour les apprenants de langue seconde. Ce modèle est utilisé dans l’enseignement des matières scolaires (études sociales, mathématiques, sciences, français, anglais, etc.), et ce, à tous les niveaux. L’objectif est de permettre aux apprenants d’avoir accès au contenu des programmes tout en ayant l’occasion d’apprendre la langue d’instruction. L’enseignant ou le concepteur pédagogique doit toujours être conscient que l’apprenant développe à la fois ses habiletés langagières et ses connaissances déclaratives, conceptuelles et procédurales, relatives aux matières scolaires. D'ailleurs, les auteurs mentionnent la nécessité de créer des objectifs de contenu et langagier qui sont mesurables et rappellent l’importance de stimuler les niveaux de pensée supérieurs. Pour cette raison, les auteurs recommandent d'utiliser la [[Taxonomie de Bloom|taxonomie de Bloom]] lors de la rédaction des objectifs. |
Le modèle SIOP a été développé et raffiné, au cours des 20 dernières années, grâce aux travaux de recherche de Jana Echevarria, MaryEllen Vogt et Deborah Short sur l’apprentissage d’une langue seconde. | Le modèle SIOP a été développé et raffiné, au cours des 20 dernières années, grâce aux travaux de recherche de Jana Echevarria, MaryEllen Vogt et Deborah Short sur l’apprentissage d’une langue seconde. | ||
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Dans ce projet de recherche, les enseignants ont reçu du développement professionnel afin de bien maîtriser le modèle. Le protocole d’observation a été utilisé afin d’observer le niveau d’implantation des différents facteurs du modèle par les enseignants et ensuite les résultats des élèves lors des épreuves standardisées ont été utilisés afin de juger de l’efficacité du modèle. | Dans ce projet de recherche, les enseignants ont reçu du développement professionnel afin de bien maîtriser le modèle. Le protocole d’observation a été utilisé afin d’observer le niveau d’implantation des différents facteurs du modèle par les enseignants et ensuite les résultats des élèves lors des épreuves standardisées ont été utilisés afin de juger de l’efficacité du modèle. | ||
− | Le modèle SIOP a donc de bonnes bases de recherche empirique. Il a été testé dans l’enseignement de différentes matières et à différents niveaux scolaires. Les preuves de recherche démontrent que le modèle SIOP peut améliorer la littératie scolaire des apprenants de l’anglais comme langue seconde ( Echevarria, Vogt & Short, 2017). | + | Le modèle SIOP a donc de bonnes bases de recherche empirique. Il a été testé dans l’enseignement de différentes matières et à différents niveaux scolaires. Les preuves de recherche démontrent que le modèle SIOP peut améliorer la littératie scolaire des apprenants de l’anglais comme langue seconde (Echevarria, Vogt & Short, 2017). |
Le modèle SIOP a été opérationnalisé dans le protocole SIOP alors ce dernier peut être utilisé afin d’évaluer et mesurer le niveau d’implantation du modèle dans une salle de classe ou dans une école (Echevarria, Vogt & Short, 2017). | Le modèle SIOP a été opérationnalisé dans le protocole SIOP alors ce dernier peut être utilisé afin d’évaluer et mesurer le niveau d’implantation du modèle dans une salle de classe ou dans une école (Echevarria, Vogt & Short, 2017). | ||
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== Conditions favorisant l’apprentissage == | == Conditions favorisant l’apprentissage == | ||
Kareva et Echevarria (2013) présentent les 30 facteurs à prendre en considération lors de la planification de l’enseignement d’une langue seconde dans le cadre de cours spécialisés. Ces 30 facteurs sont groupés en 8 grands domaines. Le tableau qui suit présente les domaines, une explication de ce qu’ils sont et les facteurs qui y sont associés. | Kareva et Echevarria (2013) présentent les 30 facteurs à prendre en considération lors de la planification de l’enseignement d’une langue seconde dans le cadre de cours spécialisés. Ces 30 facteurs sont groupés en 8 grands domaines. Le tableau qui suit présente les domaines, une explication de ce qu’ils sont et les facteurs qui y sont associés. | ||
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− | | Faire des liens || Ici on met l’accent sur les liens que peuvent faire les étudiants avec leurs propres expériences et leurs connaissances antérieures tout en développant leur vocabulaire spécialisé relatif aux matières scolaires. || | + | | Faire des liens || Ici, on met l’accent sur les liens que peuvent faire les étudiants avec leurs propres expériences et leurs connaissances antérieures tout en développant leur vocabulaire spécialisé relatif aux matières scolaires. || |
# Les objectifs d'apprentissage doivent être directement reliés aux expériences des participants. | # Les objectifs d'apprentissage doivent être directement reliés aux expériences des participants. | ||
# Des liens explicites doivent être faits entre les connaissances antérieures et les nouvelles connaissances. | # Des liens explicites doivent être faits entre les connaissances antérieures et les nouvelles connaissances. | ||
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# Le langage utilisé doit être adapté au niveau langagier des participants (ralentir le débit, prononcer, utiliser des phrases dont la structure est simplifiée). | # Le langage utilisé doit être adapté au niveau langagier des participants (ralentir le débit, prononcer, utiliser des phrases dont la structure est simplifiée). | ||
# Les tâches d'apprentissage doivent être expliquées clairement. | # Les tâches d'apprentissage doivent être expliquées clairement. | ||
− | # Une variété de techniques doit être utilisée afin de rendre les apprentissages | + | # Une variété de techniques doit être utilisée afin de rendre les apprentissages liés au contenu plus compréhensibles (modelage, supports visuels, manipulation, démonstration, langage corporel). |
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| Les interactions || L’interaction rappelle aux enseignants l’importance d’encourager les participants à développer leurs habiletés langagières orales et de regrouper les participants en fonction de leur niveau langagier et de leurs connaissances des contenus académiques. || | | Les interactions || L’interaction rappelle aux enseignants l’importance d’encourager les participants à développer leurs habiletés langagières orales et de regrouper les participants en fonction de leur niveau langagier et de leurs connaissances des contenus académiques. || | ||
− | # Proposer des occasions fréquentes d’interaction et de discussion entre les apprenants, mais également avec le formateur qui encouragent l’élaboration de réponses complètes en lien avec les objectifs de contenu enseignés. | + | # Proposer des occasions fréquentes d’interaction et de discussion entre les apprenants, mais également avec le formateur, qui encouragent l’élaboration de réponses complètes en lien avec les objectifs de contenu enseignés. |
# La formation des groupes doit encourager les habiletés langagières et l’apprentissage des objectifs de contenu. | # La formation des groupes doit encourager les habiletés langagières et l’apprentissage des objectifs de contenu. | ||
# Donner suffisamment de temps aux participants afin de formuler des réponses aux questions. | # Donner suffisamment de temps aux participants afin de formuler des réponses aux questions. | ||
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| La pratique et mise en application || La pratique et la mise en application proposent des activités qui permettent à la fois aux élèves la mise en pratique et le développement des habiletés langagières et des contenus académiques. || | | La pratique et mise en application || La pratique et la mise en application proposent des activités qui permettent à la fois aux élèves la mise en pratique et le développement des habiletés langagières et des contenus académiques. || | ||
# Des manipulatifs sont offerts aux participants afin de mettre en pratique leurs nouvelles connaissances. | # Des manipulatifs sont offerts aux participants afin de mettre en pratique leurs nouvelles connaissances. | ||
− | # Des activités sont proposées afin de permettre aux participants de mettre en pratique les nouveaux apprentissages langagiers | + | # Des activités sont proposées afin de permettre aux participants de mettre en pratique les nouveaux apprentissages langagiers comme ceux liés au contenu. |
# Les activités proposées intègrent l’ensemble des habiletés langagières (lecture, écriture, écoute, production orale). | # Les activités proposées intègrent l’ensemble des habiletés langagières (lecture, écriture, écoute, production orale). | ||
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== Type de regroupement des apprenants == | == Type de regroupement des apprenants == | ||
− | Le modèle SIOP est un modèle qui peut s’adresser à différents groupes d’apprenants. Selon Echevarrai et Hasbrouck (2009), le modèle SIOP propose des stratégies qui sont implantées au premier palier du modèle de réponse à l’intervention (Fuchs et Fuchs, 2006). On parle ici de mesures universelles qui bénéficient à tous les apprenants, mais qui permettent aux élèves en difficulté de mieux réussir en contexte de classe régulière. Ces stratégies mises en place permettent | + | Le modèle SIOP est un modèle qui peut s’adresser à différents groupes d’apprenants. Selon Echevarrai et Hasbrouck (2009), le modèle SIOP propose des stratégies qui sont implantées au premier palier du modèle de réponse à l’intervention (Fuchs et Fuchs, 2006). On parle ici de mesures universelles qui bénéficient à tous les apprenants, mais qui permettent aux élèves en difficulté de mieux réussir en contexte de classe régulière. Ces stratégies mises en place permettent la réussite de plusieurs élèves et une identification rapide des élèves qui auraient besoin d’intervention visée ou spécialisée. |
[[Fichier:Modèle de réponse a l'intervention.jpeg|vignette|néant|Modèle de réponse à l'intervention à trois niveaux]] | [[Fichier:Modèle de réponse a l'intervention.jpeg|vignette|néant|Modèle de réponse à l'intervention à trois niveaux]] | ||
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Plus spécifiquement, le modèle pourrait être utilisé dans les programmes d’enseignement de langue seconde, dans les programmes bilingues, auprès de nouveaux arrivants ou dans les programmes d’immersion. | Plus spécifiquement, le modèle pourrait être utilisé dans les programmes d’enseignement de langue seconde, dans les programmes bilingues, auprès de nouveaux arrivants ou dans les programmes d’immersion. | ||
− | == Conseils pratiques == | + | == Conseils pratiques et exemples d’utilisation == |
La base du modèle SIOP repose sur l’importance d’enseigner la langue seconde dans le contexte des matières scolaires. Pour ce faire, le concepteur des leçons doit s’assurer de prévoir pour chacune des leçons des objectifs de contenu et des objectifs langagiers. | La base du modèle SIOP repose sur l’importance d’enseigner la langue seconde dans le contexte des matières scolaires. Pour ce faire, le concepteur des leçons doit s’assurer de prévoir pour chacune des leçons des objectifs de contenu et des objectifs langagiers. | ||
Himmel, Short, Richards et Echevarrai (2009) proposent des étapes simples pour introduire les objectifs langagiers dans les leçons de contenu. | Himmel, Short, Richards et Echevarrai (2009) proposent des étapes simples pour introduire les objectifs langagiers dans les leçons de contenu. | ||
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# Identifier les structures grammaticales ou langagières qui pourraient poser un défi. Par exemple, les textes de sciences présentent souvent leur contenu dans la forme passive. Celle-ci devrait probablement être présentée explicitement. | # Identifier les structures grammaticales ou langagières qui pourraient poser un défi. Par exemple, les textes de sciences présentent souvent leur contenu dans la forme passive. Celle-ci devrait probablement être présentée explicitement. | ||
# Revoir l’objectif de contenu et considérer les habiletés langagières nécessaires à sa réussite. Par exemple, si l’élève doit être en mesure de comparer les arbres à feuilles caduques et les conifères, connait-il le vocabulaire nécessaire à la comparaison? | # Revoir l’objectif de contenu et considérer les habiletés langagières nécessaires à sa réussite. Par exemple, si l’élève doit être en mesure de comparer les arbres à feuilles caduques et les conifères, connait-il le vocabulaire nécessaire à la comparaison? | ||
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Afin d’aider à l’implantation de ce modèle dans la planification et la livraison des leçons, les auteurs (Echevarria, Vogt et Short, 2017) suggèrent aux enseignants de commencer par l’évaluation de leurs pratiques actuelles à l’aide du protocole d’observation. En fonction des résultats obtenus, elles proposent de choisir un domaine et une matière pour amorcer les changements de pratique. Ainsi, la progression de l'enseignant se fait plus doucement et les changements sont plus durables. Une fois les premiers changements bien ancrés, il est ensuite possible de progresser vers un nouveau domaine. Toujours selon les auteurs, ce changement de pratique peut prendre de 2 à 3 ans avant d’être complété. | Afin d’aider à l’implantation de ce modèle dans la planification et la livraison des leçons, les auteurs (Echevarria, Vogt et Short, 2017) suggèrent aux enseignants de commencer par l’évaluation de leurs pratiques actuelles à l’aide du protocole d’observation. En fonction des résultats obtenus, elles proposent de choisir un domaine et une matière pour amorcer les changements de pratique. Ainsi, la progression de l'enseignant se fait plus doucement et les changements sont plus durables. Une fois les premiers changements bien ancrés, il est ensuite possible de progresser vers un nouveau domaine. Toujours selon les auteurs, ce changement de pratique peut prendre de 2 à 3 ans avant d’être complété. | ||
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== Veille informationnelle - Ressources disponibles pour rédiger et améliorer la fiche == | == Veille informationnelle - Ressources disponibles pour rédiger et améliorer la fiche == | ||
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+ | Al Fadda, H. A. (2020) Implementation of the Sheltered Instructional Observation Protocol (SIOP) Model in the Saudi Classroom: EFL Teachers’ Perspectives, ''Arab World English Journal'', ''11''(2), pp.339-360, https://doi.org/10.24093/awej/vol11no2.24 | ||
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+ | Echevarria, J., Vogt, ME. & Short, D. (2017). ''Making Content Comprehensible for English Learners: The SIOP Model 5e''. New York: Pearson. | ||
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+ | Koc, R. (2016). A research review of the SIOP model: Its definition, factors affecting its success, and challenges faced by educators. ''Education Masters''. Récupéré en ligne à https://fisherpub.sjfc.edu/education_ETD_masters/330 | ||
Krashen, S., Terrell, T. (1983). ''The Natural Approach: Language Acquisition in the Classroom.'' Alemany Press. Récupéré en ligne à http://sdkrashen.com/content/books/the_natural_approach.pdf | Krashen, S., Terrell, T. (1983). ''The Natural Approach: Language Acquisition in the Classroom.'' Alemany Press. Récupéré en ligne à http://sdkrashen.com/content/books/the_natural_approach.pdf | ||
+ | Prabjandee, D. (2016). Sheltered Instruction Observation Protocol (SIOP): Overview, misconceptions, and considerations for implementation. ''Journal of Education'', ''27''(3), 1–17. Récupéré en ligne à https://www.researchgate.net/publication/320628995_Sheltered_Instruction_Observation_Protocol_SIOP_Overview_Misconceptions_and_Considerations_for_Implementation | ||
[[Catégorie:Toutes_les_fiches]] | [[Catégorie:Toutes_les_fiches]] | ||
[[Catégorie:Macrostratégie]] | [[Catégorie:Macrostratégie]] | ||
+ | [[Catégorie:Avancée]] |
Version actuelle datée du 4 avril 2022 à 17:59
Appellation en anglais
Sheltered Instruction Observation Protocol (SIOP) a été élaboré en anglais.
Voici les traductions françaises proposées (puisqu'il n'existe pas encore de traduction acceptée) pour le modèle et le protocole SIOP:
SIOP Model -the lesson planning and delivery system
Modèle SIOP-système de planification d’enseignement des leçons
SIOP protocol- the instrument used to observe, rate and provide feedback on lessons
Protocole SIOP- instrument qui permet d’observer, mesurer et donner de la rétroaction sur les leçons
Résumé introductif
Stratégies apparentées
Type de stratégie
Comme l’indique son nom, SIOP est au départ un modèle. Il a été développé dans le but d’aider les enseignants ou concepteurs pédagogiques à organiser les contenus de formations destinés à des apprenants qui ne maitrisent pas encore bien la langue d'enseignement. Le modèle prévoit que les contenus disciplinaires d'une formation soient toujours accompagnés d'objectifs d'apprentissage langagier. Ainsi les apprenants développent à la fois leurs compétences disciplinaires et les compétences langagières. Ceci permet entre autre d'éviter que les apprenants de langue seconde qui fréquentent les établissements scolaires ne prennent trop de retards académiques pendant la période où ils doivent apprendre la langue d'enseignement. Le modèle SIOP peut également être utilisé en tant que macrostratégie puisqu’il permet d’organiser le contenu des leçons.
Type de connaissances
Selon Kareva et Echevarria (2013), le modèle SIOP peut être utilisé dans la planification de l’enseignement de connaissances déclaratives, conceptuelles ou procédurales.
Description
Sheltered Instruction
Le modèle SIOP s’appuie sur les fondements théoriques du Sheltered Instuction (SI). Cette approche a pour but d’enseigner une langue seconde tout en enseignant les contenus des programmes d’étude et les compétences scolaires. L’image suivante proposée par Professional Learning Board démontre bien les liens entre ces différents types d’apprentissage dans un modèle SI.
Le sheltered instruction est entre autres, basé sur la théorie de de l’acquisition naturelle des langues du linguiste Stephen Krashen (1982). Dans cette théorie, le linguiste propose les 5 hypothèses suivantes :
- L’hypothèse du cycle d’acquisition : selon laquelle une personne apprendrait une langue seconde de la même façon que l’on apprend sa langue maternelle c’est-à-dire par une immersion dans cette langue et de façon inconsciente.
- L’hypothèse du cycle conscient : dans l’apprentissage d’une langue seconde, le conscient sert essentiellement lors de la production d’écrits ou de communication orale.
- L’hypothèse de l’ordre naturel : l’apprentissage d’une langue passe d’abord par sa compréhension de l’oral, ensuite viendra la production de l’oral. Cet apprentissage se fait du simple vers le complexe et l’écrit doit être vu et réinvesti afin d’être appris.
- L’hypothèse de l’input : pour apprendre une langue seconde, il faut que le niveau de langage utilisé lors des situations d’apprentissage soit légèrement au-dessus du niveau de l’apprenant.
- L’hypothèse du filtre affectif : Les émotions (particulièrement la motivation et la confiance en soi) jouent un rôle important dans l’acquisition d’une nouvelle langue. Il est plus facile, rapide et motivant d’apprendre la langue à partir de sujets qui intéressent les apprenants et qu’ils connaissent déjà dans leur langue première.
Le modèle SIOP
Le modèle SIOP utilise les principes du Sheltered Instruction (SI). Ce modèle offre aux concepteurs ou aux enseignants un modèle de planification et d’enseignement efficace. Ce modèle a été développé afin d’intégrer à la fois le développement des habiletés langagières et l’enseignement des contenus des programmes scolaires (Echevarria, 2012).
Karava et Echevarria (2013) décrivent le modèle SIOP comme une façon de planifier l’enseignement qui rend les leçons signifiantes et compréhensibles pour les apprenants de langue seconde. Ce modèle est utilisé dans l’enseignement des matières scolaires (études sociales, mathématiques, sciences, français, anglais, etc.), et ce, à tous les niveaux. L’objectif est de permettre aux apprenants d’avoir accès au contenu des programmes tout en ayant l’occasion d’apprendre la langue d’instruction. L’enseignant ou le concepteur pédagogique doit toujours être conscient que l’apprenant développe à la fois ses habiletés langagières et ses connaissances déclaratives, conceptuelles et procédurales, relatives aux matières scolaires. D'ailleurs, les auteurs mentionnent la nécessité de créer des objectifs de contenu et langagier qui sont mesurables et rappellent l’importance de stimuler les niveaux de pensée supérieurs. Pour cette raison, les auteurs recommandent d'utiliser la taxonomie de Bloom lors de la rédaction des objectifs.
Le modèle SIOP a été développé et raffiné, au cours des 20 dernières années, grâce aux travaux de recherche de Jana Echevarria, MaryEllen Vogt et Deborah Short sur l’apprentissage d’une langue seconde. Elles ont amorcé leur travail sur le modèle dans les années 1990. Après avoir revu la littérature scientifique sur l’enseignement de langue seconde et sur les meilleures pratiques d’enseignement dans les classes d’anglais langue seconde et d’éducation spécialisée, Echevarria, Vogt et Short ont d’abord proposé un outil d’observation des meilleures pratiques d’enseignement de l’anglais comme langue seconde (SIOP Protocol). Éventuellement SIOP est passé de protocole d’observation à un cadre de référence pour la planification et la livraison de leçons SI (SIOP Model) grâce à une étude de 7 ans « The Effects of Sheltered Instruction on the Achievement of Limited English Proficient Students » (Short, & Echevarria, 1999). Leur projet initial de recherche avait trois objectifs :
- Développer un modèle explicite d’enseignement SI;
- Utiliser ce modèle pour former les enseignants dans le modèle SIOP;
- Expérimenter le modèle en salle de classe, recueillir des données afin d’évaluer l’efficacité du modèle dans l’apprentissage de la langue et des contenus académiques.
Après 4 ans de mise à l’essai sur le terrain, elles ont présenté le modèle tel qu’il est connu aujourd’hui en 2000.
Dans ce projet de recherche, les enseignants ont reçu du développement professionnel afin de bien maîtriser le modèle. Le protocole d’observation a été utilisé afin d’observer le niveau d’implantation des différents facteurs du modèle par les enseignants et ensuite les résultats des élèves lors des épreuves standardisées ont été utilisés afin de juger de l’efficacité du modèle.
Le modèle SIOP a donc de bonnes bases de recherche empirique. Il a été testé dans l’enseignement de différentes matières et à différents niveaux scolaires. Les preuves de recherche démontrent que le modèle SIOP peut améliorer la littératie scolaire des apprenants de l’anglais comme langue seconde (Echevarria, Vogt & Short, 2017).
Le modèle SIOP a été opérationnalisé dans le protocole SIOP alors ce dernier peut être utilisé afin d’évaluer et mesurer le niveau d’implantation du modèle dans une salle de classe ou dans une école (Echevarria, Vogt & Short, 2017).
Conditions favorisant l’apprentissage
Kareva et Echevarria (2013) présentent les 30 facteurs à prendre en considération lors de la planification de l’enseignement d’une langue seconde dans le cadre de cours spécialisés. Ces 30 facteurs sont groupés en 8 grands domaines. Le tableau qui suit présente les domaines, une explication de ce qu’ils sont et les facteurs qui y sont associés.
Domaines | Explications | Facteurs |
---|---|---|
La préparation de leçons | Les facteurs regroupés sous cette composante permettent de commencer la planification des leçons en assurant que l’enseignant prévoit des objectifs langagiers pour chacune des leçons, que du matériel d’appui soit utilisé et que les leçons soient significatives et enrichissantes. |
|
Faire des liens | Ici, on met l’accent sur les liens que peuvent faire les étudiants avec leurs propres expériences et leurs connaissances antérieures tout en développant leur vocabulaire spécialisé relatif aux matières scolaires. |
|
Assurer la réception du message | Ces facteurs prennent en considération les accommodations que l’enseignant doit faire dans sa livraison de la matière afin de s’assurer de la compréhension des apprenants. Cela peut vouloir dire ajuster son niveau de langage, modeler les tâches d'apprentissage, utiliser des techniques d’enseignement multimodales pour favoriser la compréhension. |
|
Les stratégies | Les facteurs de cette composante mettent l’accent sur l’enseignement explicite des stratégies d’apprentissage à l’aide de l’étayage afin de favoriser chez les participants les niveaux de pensée supérieurs. |
|
Les interactions | L’interaction rappelle aux enseignants l’importance d’encourager les participants à développer leurs habiletés langagières orales et de regrouper les participants en fonction de leur niveau langagier et de leurs connaissances des contenus académiques. |
|
La pratique et mise en application | La pratique et la mise en application proposent des activités qui permettent à la fois aux élèves la mise en pratique et le développement des habiletés langagières et des contenus académiques. |
|
La livraison | La livraison de la matière par l’enseignant assure l’atteinte des objectifs tout en assurant l’engagement des élèves dans leur apprentissage |
|
La révision et l’évaluation | La révision et l’évaluation rappellent aux enseignants l’importance de revoir les notions clés au niveau du langage et des contenus et d’évaluer la progression des participants tout en donnant de la rétroaction spécifique. |
|
Niveau d’expertise des apprenants
Identifier si la stratégie est adaptée aux apprenants débutants, intermédiaires ou novices dans un domaine. Décrire comment la stratégie prend en considération le niveau des connaissances des apprenants dans le domaine ciblé. Donner des exemples.
Type de guidage
Décrire quel est le type de guidage et de support offert par la stratégie. Faire les liens avec le niveau d’expertise des apprenants en décrivant comment et pourquoi le type offert est censé favoriser l’apprentissage de ces apprenants.
Type de regroupement des apprenants
Le modèle SIOP est un modèle qui peut s’adresser à différents groupes d’apprenants. Selon Echevarrai et Hasbrouck (2009), le modèle SIOP propose des stratégies qui sont implantées au premier palier du modèle de réponse à l’intervention (Fuchs et Fuchs, 2006). On parle ici de mesures universelles qui bénéficient à tous les apprenants, mais qui permettent aux élèves en difficulté de mieux réussir en contexte de classe régulière. Ces stratégies mises en place permettent la réussite de plusieurs élèves et une identification rapide des élèves qui auraient besoin d’intervention visée ou spécialisée.
Pour plus de détails sur le modèle de réponse à l’intervention, le ministère de l’Éducation de l’Alberta propose une vidéo explicative :https://education.alberta.ca/r%C3%A9ponse-%C3%A0-l-intervention-rai/aper%C3%A7u/everyone/multim%C3%A9dia/?searchMode=3
Le ministère de l’Éducation de l’Alberta propose également une fiche explicative : https://education.alberta.ca/media/464662/9-mieux_comprendre_reponse_intervention.pdf
Milieu d’intervention
Selon Echevarria, Vogt et Short (2016), ce modèle peut être utilisé dans toute formation où les apprenants doivent apprendre un contenu dans une langue qui n’est pas leur langue maternelle. Plus spécifiquement, le modèle pourrait être utilisé dans les programmes d’enseignement de langue seconde, dans les programmes bilingues, auprès de nouveaux arrivants ou dans les programmes d’immersion.
Conseils pratiques et exemples d’utilisation
La base du modèle SIOP repose sur l’importance d’enseigner la langue seconde dans le contexte des matières scolaires. Pour ce faire, le concepteur des leçons doit s’assurer de prévoir pour chacune des leçons des objectifs de contenu et des objectifs langagiers. Himmel, Short, Richards et Echevarrai (2009) proposent des étapes simples pour introduire les objectifs langagiers dans les leçons de contenu.
- Réfléchir au vocabulaire clé des leçons.
- Réfléchir aux habiletés langagières nécessaires pour compléter les activités d’apprentissage. L’élève devra-t-il lire un texte, partager ses connaissances oralement, écouter une vidéo?
- Identifier les structures grammaticales ou langagières qui pourraient poser un défi. Par exemple, les textes de sciences présentent souvent leur contenu dans la forme passive. Celle-ci devrait probablement être présentée explicitement.
- Revoir l’objectif de contenu et considérer les habiletés langagières nécessaires à sa réussite. Par exemple, si l’élève doit être en mesure de comparer les arbres à feuilles caduques et les conifères, connait-il le vocabulaire nécessaire à la comparaison?
Afin d’aider à l’implantation de ce modèle dans la planification et la livraison des leçons, les auteurs (Echevarria, Vogt et Short, 2017) suggèrent aux enseignants de commencer par l’évaluation de leurs pratiques actuelles à l’aide du protocole d’observation. En fonction des résultats obtenus, elles proposent de choisir un domaine et une matière pour amorcer les changements de pratique. Ainsi, la progression de l'enseignant se fait plus doucement et les changements sont plus durables. Une fois les premiers changements bien ancrés, il est ensuite possible de progresser vers un nouveau domaine. Toujours selon les auteurs, ce changement de pratique peut prendre de 2 à 3 ans avant d’être complété.
Bibliographie
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