Discussion:­­­"Une étiquette"

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Cette histoire m’a interpellé de plusieurs façons. D’abord parce que j’ai dû porter cette étiquette étant jeune, souffrant sûrement d’un TDAH, mais non diagnostiqué. Ensuite, je suis mère de deux filles avec des problématiques et besoin spéciaux. Et finalement, je suis éducatrice spécialisée et j’ai travaillé en milieu scolaire et en garderie avec des enfants différents. Il est donc facile de comprendre pourquoi cette histoire m’intéresse.

1-Est-ce que la directrice X aurait dû ne pas parler de l’enfant ? Non. Il peut être important d’aviser C qu’il y a un enfant à comportement plus difficile afin que celle-ci se prépare davantage à certaines situations. Une éducatrice à la responsabilité d’un groupe complet et pas seulement d’un enfant, il est important pour elle de pouvoir garder le contrôle de son groupe et de voir au bien-être et à la sécurité de chacun. D’être avisée est une bonne chose, mais comment en est une autre. 2-De quelle façon, selon vous, la directrice aurait dû présenter le groupe à l’éducatrice remplaçante? À mon avis, elle aurait dû expliquer la dynamique du groupe et sa routine. Elle pouvait mentionner qu’il y avait un enfant diffèrent ou à besoins différents. Un enfant hyperactif qui dérange peut aussi être rejeté par les autres ou encore être provoqué par d’autres enfants. De plus, il ressent énormément d’insécurité dans tous les changements alors d’insécuriser C n’a rien d’aidant. Elle aurait dû expliquer la façon de fonctionner de l’enfant plutôt que de juger son comportement. Elle aurait pu lui mentionner comment l’éducatrice régulière agit avec lui afin de la sécuriser et lui offrir son soutien ou le soutien d’autres éducatrices. 3-Est-ce que, d’après vous, que d’apposer une étiquette sur un enfant est pertinent pour le travail de la jeune éducatrice ? Mettre une étiquette n’est pas le plus gros problème si cela apporte à l’enfant ce dont il peut avoir besoin. Il n’y a pas non plus de nécessité de crier haut et fort cette étiquette. Si un enfant a le diabète ou des allergies, on prendra toutes les mesures possibles pour sa sécurité. Il en est de même pour l’enfant hyperactif. Lorsque l’on connaît bien une situation, une façon d’agir, une problématique, il est bien plus facile de bien y répondre. C’est à mon avis la même chose avec ce garçon. Le fait de savoir qu’il est hyperactif est une bonne chose, mais le dénigrer ou faire croire à la catastrophe en est une autre. Savoir agir avec en enfant hyperactif peut changer énormément la dynamique de celui-ci. S’il peut se sentir aimer, accepter, intégrer, valoriser, il y aura déjà des changements. L’étiquette doit être un moyen d’aider et non un moyen d’exclure. 4-L’éducatrice C n’ayant rien répondu à la directrice aurait-elle dû le faire et de quelle façon ? Elle aurait pu lui expliquer son inquiétude afin de chercher quelques solutions et ainsi éviter de transmettre son insécurité à son groupe. Elle aurait pu également demander à qui elle pouvait se référer pour de l’aide. Il est plutôt rare que dans une garderie il existe qu’un seul enfant hyperactif alors de savoir qui a un enfant semblable dans son groupe et d’aller en parler avec l’éducatrice aurait pu être un bon moyen. 5-Qu’est-ce que vous, vous auriez répliqué à cela ? D’abord, je n’aurais pas présenté le groupe et le garçon de la même façon. Ensuite, si un employé me fait part de ses inquiétudes et bien on s’assoit et l’on cherche des solutions. Alors, j’aurais donné les informations qui seraient les plus aidantes dans ce cas et je lui aurais mentionné que je suis disponible pour l’appuyer. Être directrice n’est pas une partie de pouvoir. La solidarité d’une équipe de travail vaut beaucoup plus que l’autorité. C’est à mon avis même le sens du devoir et la responsabilité qui parle à travers ce comportement aidant avec l’éducatrice. 6-Est-ce que la conversation entre les deux doit changer la vision des semaines à venir chez l’éducatrice ? La vision non, son comportement oui. À partir de ce moment, elle doit être responsable dans son comportement et son développement. Chercher à faire un bon travail avec l’effort en cherchant de l’aide et des solutions si cela est nécessaire et prendre cette situation comme une expérience positive. 7-Est-ce que ce problème d’éthique aurait dû se produire dans un CPE ayant un programme éducatif reconnu ? Je crois que la directrice a besoin de savoir qu’elle est directrice d’une garderie. Je m’explique. Rien de nouveau à mon avis dans cette situation. Des enfants turbulents, ils en existent depuis belle lurette. Le rôle de la directrice est de voir au bon fonctionnement de sa garderie et non de dénigrer des enfants ou de faire peur aux éducatrices. Elle est censée représenter et prôner un système de valeurs très larges et l’universalisme et la bienveillance doivent y jouer un rôle prépondérant. Quant au fait que ce soit dans un CPE ayant un programme éducatif reconnu, cela ne change rien. Ce métier est pour moi à la base un métier d’amour et de tolérance et le sens des autres et l’égalité des droits doivent ressortir dans cette situation. L’éthique est aussi de se poser la question, « Si cette problématique était vécue par mon enfant, qu’est-ce que j’en penserais? »